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mort au travail

Publie le jeudi 17 janvier 2008 par Open-Publishing
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Le 8/02/2007, dépôt d’une plainte de la part de l’auteur de l’alerte pour harcèlement

SYNDICAT NATIONAL CFDT DES PERSONNELS DES CHAMBRES DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE
2 rue de Viarmes, 75040 PARIS Cedex 01
www.cfdt-cci.fr
courriel : permanence SKo cfdt-cci.fr Tél. : 01-40-26-45-31
Fax : 01-40-28-04-52

DRAME A LA CCI ALENCON
Chronique d’une mort annoncée…

J- 447

Le 15/10/2006, une responsable de service adresse au Président de la CCI d’Alençon une lettre l’alertant sur des faits de harcèlement.

(Extrait) :… Il est de mon devoir de vous alerter sur ma situation personnelle et celle des personnes de mon service, pour qui les relations avec le Directeur Général sont extrêmement préoccupantes et ont entraîné des conséquences directes sur la santé, physiques et psychologiques. Cette situation dure depuis 5 ans et s’est aggravée ces dernières semaines. Les actes commis sont inqualifiables, et ne me sont pas réservés.

Hors de mon service, les souffrances psychologiques extrêmes de Permanents de votre Chambre les ont conduit soit au départ soit à devoir survivre sous traitements médicamenteux.

En cas d’actes irréparables, vous devez savoir que le management de la Chambre de Commerce d’Alençon sera mis en cause…

Contrairement aux principes édictés en matière de protection des individus, cette alerte n’est pas prise en compte ; cet acte citoyen est considéré comme une faute grave : son auteur est révoqué.

J - 332

oral à l’encontre

du Directeur Général. Le Procureur donne suite favorable ; une instruction est en cours.

J - 278

Le 3 avril 2007 le syndicat demande audience au président pour lui faire part des souffrances au travail.

(Extraits) La naissance d’une section syndicale au sein d’une entreprise ou d’une administration est, en soi, un acte fort, et parfois, comme dans le cas présent, révélateur d’un profond malaise. C’est ainsi qu’il convient d’interpréter la désignation à laquelle nous venons de procéder.

Nous considérons que votre Directeur Général est partie prenante de ce malaise. Nous nous interrogeons notamment sur ce qui a pu motiver son refus de recevoir l’Inspecteur National d’Hygiène et de Sécurité, mandaté par une instance nationale. Ce n’est à l’évidence pas un signe à même de s’inscrire dans la démarche de concertation que nous souhaitons.

Aussi, nous permettons nous d’insister sur la nécessité que vous nous accordiez le rendez-vous précédemment demandé

Nous n’aurons pas l’audience demandée : le Directeur Général se pose en interlocuteur infranchissable : c’est lui le seul responsable du personnel ; il a tous les pouvoirs.

J - 85

Le 13 octobre 2007 Brigitte POIDEVIN, salariée du service où les souffrances ont été dénoncées, est séquestrée dans son bureau pour la contraindre à signer des documents dont elle ne partage pas le contenu.

Libérée, elle se rend aussitôt à la Police et dépose une main courante. Sous le choc, le corps médical la met en arrêt maladie.

J - 80

Le 19/10/2007 réunion entre le directeur général et les délégués syndicaux CFDT, les représentants syndicaux condamnent ces faits

(Extraits) … Les délégués syndicaux rappellent au directeur général que le fait de signer ou de ne pas signer un document est une décision individuelle qui relève du libre arbitre de chacun. Sans se prononcer sur les raisons qui ont pu justifier le refus de signature de deux de leurs collègues, ils déplorent les pressions morales et même, semble-t-il physiques, dont l’une d’entre elles aurait été victime. Ils attirent l’attention de la Direction sur les répercussions que ces évènements ne manqueront pas d’avoir sur l’état de santé de cette collègue. Enfin ils transmettent les sentiments de vif mécontentement que leur a exprimé le mari de cette collègue en regard de ce qu’il considère comme des exactions subies par son épouse.

J - 69

Le 29 octobre 2007, les responsables du syndicat CFDT-CCI attirent l’attention des médias par une conférence de presse.

(Extraits) … Nous considérons que la CCI n’assure pas son devoir de prévention en matière d’hygiène et de sécurité. Le Président est pourtant personnellement et pénalement responsable en matière d’hygiène et de sécurité… mais il doit l’ignorer !

Oui, il y a des dépressions graves et des actes suicidaires. Nous déplorons qu’elles ne soient pas prises en compte, qu’elles ne soient pas
reconnues comme des signes exprimant des malaises profonds. Mais, si un acte irréparable devait être commis par un agent de la CCI, la CFDT-CCI sera à la pointe de l’action judiciaire visant à mettre en cause la responsabilité pénale du président de la CCI, de son DG …et du préfet.

J - 26

Le 11 décembre 2007, le syndicat CFDT-CCI adresse une lettre ouverte aux Elus Membres Titulaires de la CCI d’Alençon pour les alerter sur l’ensemble des problèmes sociaux, économiques et financiers.

(Extraits) L’état de santé de certains de vos collaborateurs est déplorable du point de vue psychologique et plusieurs d’entre eux sont
désormais installés dans des syndromes anxio-dépressifs plus ou moins récidivants, ceci sans cause autre que professionnelle. Ces informations sont faciles à vérifier en examinant les relevés d’absence pour maladie et en interviewant les intéressés sous couvert de la garantie absolue de l’anonymat de leurs réponses.

Dans cette affaire grave et qui nous semble emblématique au niveau national, notre détermination première, dont vous ne devez pas douter, est la défense et la protection de nos collègues d’Alençon dont certains se trouvent réellement en danger dans leur santé, voire dans leur vie même (rappelons à cet égard que nous avons déjà eu à déplorer une tentative de suicide parmi les agents de la CCI en Septembre 2006). Nous mettrons tout le poids de notre organisation et tous les moyens dont elle dispose au service de cet objectif.

Le 17 décembre 2007, l’assemblée générale de la CCIA décide à l’unanimité de déposer plainte à l’encontre des auteurs de la lettre CFDT, persistant ainsi à soutenir le Directeur Général.

J - 3

Après 3 mois d’arrêt maladie Brigitte POIDEVIN reprend son travail les jeudi 3 et vendredi 4 janvier, sachant que le directeur général est encore en vacances jusqu’au lundi.

J - 0

Dimanche 6 janvier 2008, en fin d’après midi, sachant qu’elle va devoir le lendemain matin être confrontée à nouveau à l’horreur Brigitte POIDEVIN met fin à ses jours.

J + 4

Le 10 janvier 2008, Philippe BONNIOL, Directeur Général de la CCI, déclare sur France-Bleue Basse-Normandie " C’est la surprise totale " !

J + 4

Le syndicat CFDT-CCI appelle à la mobilisation générale contre l’horreur. Les autorités doivent mettre en place une cellule de crise ; le directeur général doit quitter la Chambre de Commerce et d’Industrie.

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