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premier mai : une gifle pour qui ?

Publie le samedi 2 mai 2009 par Open-Publishing
15 commentaires

A gauche, on se félicite (aigrement tout de même) de la mobilisation « historique » de ce premier mai.
A droite, on se félicite également de la « faiblesse » de cette même mobilisation par rapport au 19 mars.

En réalité, les chiffres sont assez flous. Surtout si l’on constate qu’aujourd’hui, les chiffres indiqués par la police sont près de trois fois supérieurs à ceux des syndicats, quand auparavant (à peine quelques années) on se contentait de les doubler. Sur le site du Figaro, il y avait hier entre 465 000 et 1,2 millions de manifestants, contre 1,2 à 3 millions le 19 mars. Une belle baisse tout de même, mais à quoi l’imputer ? Cette baisse signifie-t-elle un moindre mécontentement de la population ? Une déception vis à vis des syndicats ? Le résultat d’une peur face à la grippe A ? Le beau temps et un long week-end ?

Pour le moment chacun voit midi à sa porte, mais pour ma part tous les éléments étaient réunis pour faire de cette journée sinon un échec total, du moins une victoire ratée. Car pour le mécontentement du peuple, j’ai du mal à croire qu’il ait fondu « de deux à trois fois » (toujours le Figaro) en si peu de temps. Au sujet des syndicats, je serai d’avis que leur quasi contentement est louche, mais nous en reparlerons plus tard. La peur de la grippe A, et la prééminence d’un danger tel qu’une pandémie, relativise largement les autres inquiétudes, et pourrait également avoir joué son rôle. Mais pour le beau temps et le long week-end, je n’y crois pas trop : où a-t-on vu que la pluie était un facteur favorable à la tenue de manifestations, et qui peut croire que de manifester sur son lieu de vacances est une aberration ? d’autant que la plupart des manifestants revendiquent la hausse de leur pouvoir d’achat, alors pour les vacances…

Alors voilà, les syndicats, un facteur déterminant dans la mobilisation. On se souvient du « non-soutien » de ces derniers lors de la plupart des grandes grèves historiques, et surtout de leur incapacité à prendre l’initiative de ces mouvements. En même temps, on voit bien que les préoccupations des dirigeants syndicaux sont bien éloignées de celles de ceux qu’ils sont censés défendre : costumes-cravates, chauffeurs, réunions à l’Elysée, c’est à croire que leur « sentiment de classe » puisse s’être modifié…
Aujourd’hui tout justes sont-ils bons à se satisfaire d’une faible baisse des licenciements dans une entreprise, à signer des accords de reprise du travail sans l’accord de leur base, soutenir l’arnaque qu’est la réforme sur les chômeurs, accueillir à bras ouverts les conventions de reclassement personnalisées. C’est déjà pas mal me direz-vous, mais il y a pire encore.
Monsieur Chérèque (voir plume de presse) aurait même été jusqu’à dire : "Nous avons toujours dit que nous n’étions pas favorables à ces journées ou à ces déclenchements de grève. Je me déplace toutes les semaines auprès de salariés qui me disent qu’ils savent très bien que ce n’est pas une grève qui règlera leurs problèmes"

Voilà où en sont les syndicats. En plus que de ne pas comprendre qu’à cause de leur manque d’engagement les salariés n’ont même plus le cœur à faire grève, ce monsieur va jusqu’à clamer haut et fort qu’ « ils » sont contre. Et si on ajoute à cela la sortie de monsieur Mailly, qui s’inquiète sur marianne2.fr du rôle des politiques de l’extrême gauche dans le débat social (cela sans paraître gêné par celui tenu par l’UMP dans ce même débat), nous voilà bien renseignés !

Pas difficile ensuite de constater le rôle réel des syndicats : médiateurs privilégiés entre les entreprises et l’Etat, leur tâche consiste concrètement à rabaisser les revendications des salariés tout en en préservant le minimum, que l’on nomme à juste titre « le minimum syndical ».

Et confirmant ainsi le fameux adage de Coluche : « le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme. Le syndicalisme, c’est le contraire ».

http://calebirri.unblog.fr

Messages

  • Hormis toutes les raisons énumérées : beau temps, vacances scolaires, etc, peut-être que les manifs spontanées sont préférées au 1er mai, manif davantage syndicale qui aura gêné quelques uns.

    En tout cas à Bordeaux, je peux affirmer qu’il y a eu certes moins de monde que le 19 mars, mais c’est pas comparable, et bien plus que le 1er mai 2008 et même avant. Ca a tout de même une certaine signification qu’il ne faudrait pas trop négliger. Ceux qui étaient là hier se sont les convaincus, les purs et durs syndiqués et syndicalistes, la base, les "gardiens" de nos acquis sociaux, prêts à toute mobilisation sociale le moment venu. Je ne pense pas qu’il faille confondre avec les directions syndicales qui elles poursuivent un autre but : contenir le mécontentement des travailleurs et leurs familles. Reste à savoir pourquoi au juste ? Auraient-elles peur que les salariés furibonds mettent à feu et à sang tout le pays, lui donnant l’aspect d’un champ de ruines irréversible ? J’en sais rien, je ne comprends pas bien !

    Pourtant une grève générale illimitée a de quoi faire ployer Sarko et ses sbires et renvoyer à la maison ses conseillers sortis d’une autre époque, qui lui écrivent des niaiseries sans rapport avec la réalité ! Et qui dit grève générale ne veut pas dire casse des batiments publics, ni des entreprises. Il faut arrêter avec cette psychose.

    • Je ne pense pas qu’il faille confondre avec les directions syndicales qui elles poursuivent un autre but : contenir le mécontentement des travailleurs et leurs familles. Reste à savoir pourquoi au juste ? Auraient-elles peur que les salariés furibonds mettent à feu et à sang tout le pays, lui donnant l’aspect d’un champ de ruines irréversible ? J’en sais rien, je ne comprends pas bien !

      Ce ne sont pas les centrales syndicales qu’il faut mettre en cause mais les puissantes nomenclaturas qui les dirigent qui ont des interets collectifs spécifiques comme couches sociales , interets construits dans la période de statu-quo entre bourgeoisie et travailleurs,...

      La petite couche sociale spécifique (plusieurs milliers de personnes quand même) a interet à l’équilibre social.

      En période de statu-quo quand la bourgeoisie avance elle se met du côté des travailleurs, quand les travailleurs avancent elle se met du côté de la bourgeoisie, elle a peur de tout ce qui risque de rompre sa position d’intermédiaire entre bourgeoisie et prolétariat, situation qui justifie ses interets de couche sociale.

      Le désaccord ne relève pas d’une question idéologique mais d’une question de lutte de classe et de morceaux de couches sociales plus ou moins homogènes.

      En cette période de sur-agressivité du capitalisme la nomenclatura, appareil dans l’appareil, des syndicats et de la gauche collaborationniste est totalement à l’ouest, incapable de faire face au défit et au bras de fer engagé par la bourgeoisie.

      Les soulèvements populaires des travailleurs terrifie plus la bureaucratie encore que le massacre à la tronçonneuse fait par le capital dans les rangs populaires.

      Quand des thibault, des Mailly, des Chérèques, etc, passent une partie de leurs rancœurs et leurs hargnes contre l’extreme gauche ou passent un tas de temps pour expliquer que le LKP c’est loin, c’est bien derrière une bataille contre les travailleurs révolutionnaires qui sont , eux, toujours des travailleurs, plus syndicaliste que nos nomenclaturistes , c’est en fait une bataille d’arrière garde pour dissuader, empêcher toute préparation méthodique à la nécessaire riposte contre la bourgeoisie.

  • Le 1er Mai commémore les grèves ouvrières de 1886 à Chicago. C’est la Fête Internationale des Travailleurs et non la "Fête du Travail" comme la bourgeoisie ( pétainiste comme sarkozyste) se complait à l’appeler.

    • Oui ! Mais les bureaucrates syndicaux ont oublié hier de faire des discours (pas de risques) .
      Dommage, ils auraient pu rappeler des noms :

      le 1er mai 1886 à Milwaukee, au nord de Chicago, on manifeste pour la journée de 8 heures, des policiers accueillis par des jets de pierres tirent, faisant 9 morts.

      Le 3 mai, 3 autres manifestants sont tués.

      Le 4 mai, une bombe explose, faisant 7 morts parmi les forces de l’ordre.

      Condamnés sans preuves, Albert Parsons, August Spies, Michael Schwab, George Engel, Adolph Fischer, Samuel Fielden, Louis Lingg. Parsons, Fielden, Fischer, Engel sont pendus le 11 novembre 1887 . Lingg s’est suicidé en prison .

      Le 1er Mai 1891, à Fourmies dans le Nord, conviée par le patronat et le maire à s’opposer à une manifestation pacifique, la troupe tire faisant 9 morts :

      Maria Blondeau, 18 ans, tuée à bout portant, les yeux dans les yeux de son exécuteur, d’une balle dans la tête

      Louise Hublet, 20 ans, deux balles au front et une dans l’oreille

      Ernestine Diot, 17 ans, une balle dans l’œil droit, une dans le cou, son corps contient cinq balles

      Félicie Tonnelier, 16 ans, une balle dans l’œil gauche et trois autres dans la tête

      Kléber Giloteaux, 19 ans, trois balles dans la poitrine et deux autres dont une à l’épaule

      Charles Leroy, 20 ans, trois balles

      Emile Ségaux, 30 ans, cinq balles

      Gustave Pestiaux, 14 ans, deux balles d, Mailly et les autreans la tête et une à la poitrine

      Emile Cornaille, 11 ans, une balle dans le coeur

      Camille Latour, 46 ans, commotionné après avoir assisté à la fusillade, décédera le lendemain

      sur Fourmies http://pagesperso-orange.fr/alain.d...

      Mais Chérèque, Thibaut, Mailly et les autres sont si loin de tout ça !

    • Je vois qu’il y avait beaucoup de jeunes, mineurs (même pas 21 ans, à l’époque) et des filles aussi ! Que les hommes sont lâches quand ils ont un flingue et qu’ils tirent connement sur une manif pacifique ! C’est plus de la démocratie là, mais de l’assassinat "légitimé" par le pouvoir ! Ca me débecte !

  • La grippe nomenclaturiste des confédérations la main dans la main avec Font de Gauche et PS ont réussi ce qu’ils voulaient, voila la cause de l’échec du 1er mai (dans le sens de ce qui était objectif explicite de cette journée : la prolongation des jounées de janvier et de mars).

    La 1ere vague de résistance à la crise des capitalistes a été embourbée délibérément par les nomenclaturas des directions des confédérations et des partis de gauche qui ont tout fait pour monter sur les freins, dissuader les appels à préparation d’une grève générale, diluer dans le temps les résistance, faire s’épuiser dans le désespoir des travailleurs le dos au mur, tenter de ré-orienter les colères vers des objectifs électoralistes sans lendemains.

    Parallèlement les partis de gauche, du front de gauche au PS sont venus là en sangsues sans propositions servant aux mobilisations sociales, sans rien d ’autre à proposer que de voter pour elles, faire du rebelote en pire que le passé (car les Européennes ne sont pas un grand enjeu de pouvoir et certainement pas une solution aux luttes sociales, ce n’est pas ça qui sauvera les travailleurs de Caterpillar, de Dell, de Continental, de Moleix, de Fumel, de Toyota, des gaziers et électriciens, de Sofamo, etc).
    Elles sont venues sans bosser à la mobilisation, mais par désir auto-centré de se montrer .
    J’ai encore les tracts du front de gauche sous les yeux, aucune proposition de mobilisation, rien... Rien d’autre que de soutenir leur catalogue électoraliste. Catalogue encore moins rutilant que ce qu’un lointain passé nous montra avec feu le programme commun dont on sait de quel type de gouvernement il accoucha : un gouvernement au service des patrons.

    Front de gauche et PS sont venus au 1er mai les mains vides et rien d’autre que de les soutenir dans leurs tentatives de dérivation de la résistance sociale.

    L’unité des confédérations qui était présentée comme le sésame pour réunir encore plus de monde, a démontré l’inverse :

    Cette unité, en abaissant ses objectifs pour réunir soit disant plus large , en passant une partie de son temps à maudire les travailleurs d’extrême gauche, a empêché de fait l’unité des travailleurs, à réuni moins de monde que ce qu’aurait pu faire une unité plus vigoureuse et bien plus tôt.

    Ce fut l’unité nomenclaturiste contre l’unité des travailleurs, avec les patelles du PS et du Front de gauche venus faire leur marché dans le 1er mai au détriment des camarades communistes, révolutionnaires, syndicalistes, etc, ayant essayé de mobiliser réellement pour une issue favorable aux travailleurs.

    Des syndicats entiers de la CGT, des sections CFDT, FO, des centaines de milliers de travailleurs sont floués par cette gauche et ces directions syndicales nomenclaturisées qui ont abusé de notre crédulité en nous baladant de mois en mois .

    l’unité de la couche dominante qui domine les 40 000 permanents (*) des confs fut contre l’unité des travailleurs dans le combat et la préparation méthodique d’une grève générale reconductible, sans limite et déterminée comme l’exemple du LKP le montra.

    Cette unité canada dry fut une impasse et démontra son échec . Cette unité montra qu’elle se fit contre la mobilisation sociale réelle.

    Elle fut pain béni pour Sarko et les patrons (dont d’ailleurs une partie de la droite lucide, Sarko compris, remercia chaudement l’esprit de responsabilité de nos nullités suprêmes)

    Le mouvement syndical, le mouvement associatif , les partis politiques parmi les travailleurs sont à reconstruire, et il est du devoir de chaque militant, dans quelque organisation qu’il soit de travailler à contrôler les nomenclaturistes, les plier aux interets des travailleurs.

    Je ne m’attends pas à convaincre des nomenclaturistes qui ont intérêt à se mettre aux côtés des patrons tout en proclamant la main sur le cœur ne pas y être. Car, en fait, cette affaire ne dépend nullement d’un débat mais des interets matériels d’une bureaucratie , la trouille de celle-ci de perdre ses avantages , en sacrifiant éventuellement les interets des travailleurs à ce qu’elle croit être ses interets.

    La bourgeoisie, une fois qu’elle se sera bien servit de la nomenclatura s’en débarrassera si elle estime cette couche sociale trop couteuse, une fois que ces nomenclaturistes auront rempli leurs fonctions (défaire les résistances des travailleurs ), elle les liquidera une à une .

    NB
    Nomenclatura :
    Couche sociale hierarchiste, ayant des interets matériels collectifs à maintenir sa position d’intermédiaire entre bourgeoisie et classe exploitée, position dont elle tire ses revenus, position impliquant un statu-quo entre les classes.
    Elle est en général plus trouillarde des mouvements sociaux que de l’agressivité patronale et bourgeoise. Avec les premiers sa raison d’être est en danger tandis qu’avec la bourgeoisie elle croit pouvoir survivre. (que les Thibault et consorts, les MGB et consorts, quand ils tirent à boulets rouges contre les travailleurs révisent : celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas).

    (*)
    J’ai posé plusieurs fois la question à droite à gauche du nombre de permanents directs et indirects des confédérations syndicales, c’est à dire de professionnels qui ont un intérêt matériel personnel à la prorogation d’une situation.
    Un certain nombre de permanents relève de protections contre les agressions patronales, pour permettre survie de travailleurs combattifs en butte à des licenciements spécifiques visant des militants syndicaux. Également par logique d’efficacité on se dote de permanents aux fondtions techniques.
    Les justifications honorables et indispensables ne manquent pas pour créer une couche épaisse de permanents , mais la contre-partie de cela c’est que cette couche notamment par ceux qui ont un point de vue plus cynique que d’autres en vient à se comporter comme appareil dans l’appareil et ne défend plus que de façon lointaine les interets des travailleurs, n’hésitant pas à s’opposer à tout mouvement pouvant révolutionner les relations entre les classes.
    En période de crise profonde et d’agressivité forte de la bourgeoisie, les nomenclaturas deviennent un obstacle évident à la défense des couches populaires. Elles deviennent le relais démobilisateur des agressions capitalistes.

  • Il n’est pas nouveau que les travailleurs soient sous contrôle idéologique de la droite, et il y a des périodes où ils s’en décrochent.

    On peut haïr les autres en disant qu’ils sont soumis à l’idéologie dominante et ont peur de bouger, mais ça ne change rien à notre problème.

    Les français, comme tu dis, c’est toi ou moi, chacun et chacune n’ayant pas toujours été au top.

    Ces derniers temps nous avions 70% des "français" derrière nous et qu’avons nous fait ?

    Ton explication ne tient pas une seconde et n’aide en rien. Elle sert surtout à dédouaner ce qui empêche la mobilisation.

    La soumission aux nomenclaturas qui existent (40 000 permanents) est importante et gèle les possibilités de riposte.

    Pour ce qui est de 68, les occupations d’entreprises se firent comme une trainée de poudre sans attendre de consignes...

    Ca peut se faire ainsi à un moment, mais ça fait longtemps que les bureaucraties dominantes sont exercées à ce problème (comme la bourgeoisie) pour éviter de tomber sur des situations à la 68.

    68 d’ailleurs eu ses limites et fut défait par inexistence d’une organisation massive des travailleurs, démocratiques, qui en contrôle l’évolution.

    Les "gens" étaient plus mobilisés en Mars et moins en Mai, comment expliques-tu cela ?

  • Je sais, j’y ai été un peu fort, mais il fallait enfin appeler un chat un chat.

    et surtout ne plus faire croire qu’il s’agit de divergences, ce ne sont pas des divergences mais bien des interets précis et particuliers, collectifs à une couche sociale particulière, intermédiaire entre bourgeoisie et prolétariat , qui vit de sa domination sur les travailleurs comme intermédiaire face à la bourgeoisie.

    Elle est attachée, plus que tout, à la préservation de sa place, du statu-quo qui lui permet d’exister. Elle ne sait qu’être une couche sociale réactionnaire, qui ne rêve que du statu-quo alors que la bourgeoisie cogne comme une folle contre les travailleurs. Elle pleurniche dans tous les sens quand la bourgeoisie n’accepte même pas la signature de sa soumission.

    Elle n’a pas compris que la bourgeoisie en ce moment, si elle n’est pas réellement menacée à hauteur suffisante ne signera que sur la soumission de la nomenclatura, et une fois signature faite elle s’en débarrassera sur l’essentiel.

    Cette nomenclatura bien soumise, très polie, devient par contre agressive contre les travailleurs quand ceux-ci sont des travailleurs révolutionnaires.

    Elle a d’un coup la force de traiter de rapaces l’extreme gauche au travers du NPA, alors que ceux-ci sont des travailleurs, alors qu’elle se garde bien d’employer ces mots doux envers les vrais rapaces.

    Ailleurs ce n’est pas l’extreme gauche politique traditionnelle qu’elle attaque mais des camarades d’UL, de sections syndicales qui ont l’outrecuidance de vouloir décider démocratiquement et eux-même ce qu’il convient de faire contre le capital.
    Elle utilise alors la justice pour attaquer les travailleurs leurs organisations.

    Thibault, passons, surtout ce qui fait s’étrangler de rire, sur le partage entre la politique et le syndicalisme...pour s’attaquer aux .... mais non pas les patrons of course,..... mais aux révolutionnaires...

    Et surtout quelques kilomètres de salive sur le fait que le LKP c’est loin, que l’unité des partis, syndicats et associations, sur des bases vigoureuses et une préparation méthodique de la résistance, c’est pas bon car ça aurait effarouché, n’est-ce pas, les autres syndicats "mous"...

    Résultat : 3 fois moins de monde.

    Tout cela était prévisible mais on a foncé pour mobiliser pour le 1er mai, en ne disant pas grand chose pour ne pas semer le trouble, mais maintenant basta !

    Je parie qu’ils vont nous dire que c’est la faute des gens, que le soleil était bon, que c’est la preuve que l’appel était encore plus dur que le prochain coup ils feront une nuit de protestation vigoureuse avec le mot d’ordre de dormir du soit au matin...

    Mais il ne suffit pas de régler des comptes idéologiques, ça ne sert à rien mais essayer de comprendre, pourquoi bon sang, à une série de moments clés de l’histoire, les nomenclaturas ont trainé les pieds et se sont débrouillés pour foutre les travailleurs dans la merde.

    Cela a été une plaie tout le long du XXeme siècle !

    Il faut bien mettre le doigt dessus pour en comprendre les mécanismes.
    Il y a divergence avec ceux qui font confiance à ces nomenclaturas, et là c’est du domaine du débat et surtout de faire en sorte que cela soit la lutte des classes qui fasse le tri sur les orientations.

    Par contre, pour les nomenclaturas ce ne sont pas des divergences mais des oppositions d’intérêts.

    Et c’est un véritable problème.

  • Le 1° Mai de la honte : La lutte des ouvriers de Caterpillar ignorée par la manifestation grenobloise

    samedi 2 mai 2009 par anonyme

    Alors que depuis quelques semaines une lutte sociale essentielle quant à notre perspective de transformer une crise subie, « la Crise, dont on nous bassine chaque jour », en une crise dynamitant les rapports de soumission et d’exploitation, la manifestation du 1° Mai à Grenoble à signifié la punition des ouvriers de Caterpillar, pour avoir osé prendre un moment la main sur toutes leurs représentations, et sur tous les candidats à la récupération de leur lutte.

    Pas une seule banderole, pas un badge, pas un tract, pas un slogan, aucune présence de fiers bataillons de prolétaires en lutte, mis en exergue, par les syndicats, les partis, par le peuple de gôche. La seule présence de cette lutte (relayée évidemment sur les ondes nationales), celle d’un piètre bonze syndical parmi ses pairs en tête d’un cortège silencieux buvant sa honte.

    Par contre « eux », ils étaient tous là, vendant côte à côte leur came : des centrales syndicales au NPA, des écolos à la CNT, du Parti de Gôche aux clowns de la décroissance, des étudiants, des profs à RESF, du personnel des hôpitaux à ceux de la justice, déambulant la tête courbée par les décibels des playlists, avec comme but ultime de rejoindre au plus tôt les stands installés au Parc Mistral. Caterpillar ? Pour le mieux, ils l’avait déjà fait, et puis donner du sens à cette manifestation ne serait-ce qu’en se rendant symboliquement sur le site, en y organisant sur place leur joyeux pique-nique ? Vous n’y pensez pas, Il n’y avait personne là-bas pour les accueillir en sauveurs.

    N’avez-vous pas remarqué qu’aucune manifestation de solidarité à cette lutte qui dure, n’a été organisée à Grenoble ? Aller la soutenir sur les sites, ou plutôt essayer d’y vendre sa came, ça s’est encore possible pour certains, mais soutenir des gens qui ont eut l’audace de dire : « maintenant c’est plus à eux, c’est à nous », qui ont accueilli la soumission de leurs représentants par une insurrection, qui les ont obligés à faire pénitence (on nous à tendu un guet-apens, çà n’a pas de valeur), essayant précipitamment de reprendre la main dans une débandade honteuse, là non, c’est inconcevable, et c’est logique. Y a jamais de hasard.

    C’est à nous, nous que l’on contraint à l’humiliation en nous amenant à défendre notre place dans cette société qui nous chasse comme des malpropres de notre propre soumission au Travail, oui c’est à nous de transformer l’essai, de ruiner cette société en ruines, de ruiner tous ses représentants et tous ceux qui rêvent de la gérer.

    Oui le sujet de la crise « c’est nous, c’est pas eux » !

    http://grenoble.indymedia.org/2009-05-02-Le-1o-Mai-de-la-honte-La-lutte-des

  • Une gifle pour tous ceux qui luttent,qui se syndiquent,qui croient aux directions syndicales ,enfin pour nous !momo11

  • Mais il ne suffit pas de régler des comptes idéologiques, ça ne sert à rien mais essayer de comprendre, pourquoi bon sang, à une série de moments clés de l’histoire, les nomenclaturas ont trainé les pieds et se sont débrouillés pour foutre les travailleurs dans la merde.

    Cela a été une plaie tout le long du XXeme siècle !

    Merci COPAS pour toutes ces explications, j’ai la réponse à mes interrogations. Jusqu’à présent je n’arrivais pas à comprendre où ça coinçait, ni pourquoi. Maintenant, je comprends mieux ce qui entrave notre désir de nous faire entendre pour changer la donne. J’en suis le cul par terre ! Trop naïve sans doute, et ne connaissant pas assez bien les rouages du système. C’est bien un travail d’information qui nous manque à la base pour mieux nous saisir du problème.

    J’en arrive à me demander s’il ne serait pas possible de contourner cette "couche-tampon" qu’est cette "nomenclatura" qui nous entrave plus qu’autre chose , en posant les bases d’un syndicat des travailleurs d’un nouveau genre, démocratique, qui excluerait cet intermédiaire qui avance avec la bourgeoisie tout en faisant des croche-pattes à l’ensemble des travailleurs afin qu’ils ne puissent jamais exprimer leurs revendications légitimes, notamment quand les circonstances l’exigent comme actuellement face à la crise et aux abus du patronat et du pouvoir.

    • Précisions :

      Une bureaucratie n’est pas mauvaise par nature, ce n’est pas une question de bons ou de méchants, également j’ai essayé d’expliquer qu’il y avait, pour partie, des raisons légitimes à sa création.

      Par exemple des syndicalistes pourchassés, ou des syndicalistes pour lesquels on estime que leur talent est plus intéressant à plein temps pour une organisation que les rares moments que ces militants peuvent arracher entre leur travail et leur jardin privé. Enfin il y a des raisons purement techniques qui font qu’à partir d’une certaine taille il faut bien des gens qui fassent un travail administratif minimal.

      Mais quand ces phénomènes se produisent massivement, qu’une spirale s’engage où on a de plus en plus de permanents dont la situation matérielle dépend d’un équilibre des relations entre patronat et travailleurs, on a là un changement de nature du problème.

      Cette couche sociale finit par avoir intérêt à un statu-quo et est littéralement terrifiée par tout risque de bouleversement des rapports de force, dans un sens comme dans l’autre. Elle développera des relations hiérarchiques avec les militants afin de bétonner de ce côté son pouvoir car elle a développé des techniques de contrôle des militants et de l’autre elle n’a aucun pouvoir face à la bourgeoisie. Elle demeure paralysée.

      Dans la phase de sur-agressivité actuelle du capital il nous faut bien de puissantes organisations, unifiées, mais démocratiques, contrôlées par la base, et une puissante cure d’amaigrissement des appareils de professionnels.

      Je ne crois pas trop aux contournements, ceux-ci ne sont jamais aisés à cause des habitudes de soumission des militants et tu peux aboutir à une division supplémentaire et c’est là toute la difficulté de rechercher une unité qui ne permette pas aux nomenclaturas de jouer la division et la mollesse en s’appuyant sur une base docile.

      Les nomenclaturas, de plus, jouent bien sur le réformisme spontané qu’on a tous, des craintes qu’on a tous pour modérer la vigueur des ripostes.

      Il s’agit bien de développer des organisations unitaires, car il y a de magnifiques équipes syndicales dans les syndicats, notamment à la CGT et à Sud par exemple, il s’agit d"unir, proposer des cadres communs de mobilisation mais en sachant qu’au dessus il y a une autre sorte de problème qui complique tout et est obstacle réel aux intérêts des travailleurs.

      Il faut travailler sur des équipes qui travaillent à la coordination des énergies.

      Sans construire des structures concurrentes qui rajoutent à la division.