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protection nature, papillons, jardins et museum d’hist. nat.

Publie le mercredi 8 juillet 2009 par Open-Publishing

Une expérience

Puisque c’est vendredi, faisons dans la légèreté aujourd’hui. Au sens propre : parlons des créatures les plus légères et fragiles qu’on peut croiser (de moins en moins souvent, hélas) à Paris. Ce qui, au passage, permettra de poursuivre notre exploration de la faune parisienne. Après avoir évoqué dans ce blog les abeilles (début de la semaine dernière), les rats (ici ou là), les pigeons et rapaces ( ici), ou les moustiques (ici ou là), parlons des papillons, qui sont à l’honneur en ce moment dans la capitale.

En effet, une expérience qui leur est consacrée vient d’être lancée. Elle a été baptisée du joli nom de « Papitrame ». Elle consiste à demander aux Parisiens d’ouvrir l’œil. Et, en l’occurrence, de renseigner (via internet) les scientifiques sur le comportement qu’ils auront observé de quelques centaines de papillons que les chercheurs sont en train de lâcher en région parisienne, après les avoir marqués (de manière indolore pour eux) de signes permettant de les reconnaître. Les scientifiques, mis au courant des itinéraires de déplacement de ces papillons, des endroits où ils s’établissent en milieu citadin ou des fleurs qu’ils butinent, pourront en déduire des enseignements précieux sur le mode de vie de ces insectes et sur l’état de l’environnement et de la biodiversité dans la capitale et sa région. Les données issues d’expériences scientifiques de ce type seront ensuite prises en considération dans l’élaboration des normes de construction ou de pollution, dans le développement des espaces verts, etc.

Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le Muséum national d’histoire naturelle, l’agence régionale pour la biodiversité (Natureparif) et l’ONG « Noeconservation » (de la Fondation Nicolas Hulot) pilotent cette opération. Elle est tout sauf légère, dans la mesure où les papillons sont une espèce en danger. Les menacent à la fois la raréfaction des habitats naturels (zones humides, prairies sèches,…), l’intensification des activités humaines, le recours intensif aux pesticides ou le changement climatique. Ainsi, entre 2006 et 2008, le nombre moyen d’espèces observées dans les jardins de la moitié nord de la France a fortement diminué. Or, « face à l’érosion de la biodiversité, il est important de disposer d’indicateurs permettant d’évaluer cette perte ». Et « les papillons constituent de bons indicateurs. Pour plusieurs raisons : pollinisateurs, proies pour les oiseaux (en particulier à l’état de chenilles), les batraciens ou les chauves-souris, les 5 200 espèces de papillons (de jour ou de nuit) de France jouent un rôle important dans l’équilibre naturel et le fonctionnement des écosystèmes ».

Même s’ils sont peu familiers des piérides blanches, tircis, paons de jour ou autres vulcains (les 4 espèces de papillons les plus courantes dans la capitale), les Parisiens sont donc invités à veiller sur ces créatures et à les observer. En ces temps où, vu la splendeur de la ville à cette saison, l’on passerait bien ses journées et soirées dans les parcs et jardins, peut-on trouver passe-temps plus agréable et délassant ?

http://parislibre.lalibreblogs.be/archive/2009/07/03/une-experience.html