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rame yade et le tour d’illusion ump... OPERATION POUDRE AUX YEUX !
Publie le lundi 10 décembre 2007 par Open-Publishingblog paris : libre belgique
10.12.2007
Une illusion
En ce jour anniversaire de la signature de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la France – patrie des droits de l’homme donc, selon l’expression consacrée – déroule le tapis rouge en l’honneur du colonel Kadhafi. Qui, si tant est qu’il existe une gradation dans l’horreur, est un des pires dictateurs au monde. Pour s’en convaincre, il suffit de lire les bouquins écrits dernièrement par les infirmières bulgares qui ont été torturées pendant des années dans son pays.
La controverse relative à cette visite officielle prend des allures de tohu-bohu. Même au sein du gouvernement, on grince des dents. Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, aura très opportunément des engagements diplomatiques qui ne lui permettront pas d’honorer ce soir le dîner de gala donné à l’Elysée en l’honneur du dictateur. La secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, Rama Yade, n’y assistera pas non plus : tout comme elle n’avait pas été invitée en Chine, elle n’a même pas été conviée. Dans des interviews ce matin, elle a jugé que la France ne devait pas se contenter d’être « une balance commerciale » et a estimé qu’il ne fallait pas que le Président Sarkozy « tourne le dos à la diplomatie des valeurs ».
Ces semblants de critiques internes sont évidemment de la poudre aux yeux. Elles sont là pour donner l’impression à l’opinion que la politique d’« ouverture » au sein du gouvernement s’accommode y compris des critiques les plus sévères formulées à l’encontre du chef de l’Etat. C’est naturellement une vaste illusion.
Si on lit ou on écoute bien les propos de Rama Yade, on se rend compte qu’elle critique non le principe de l’accueil à Paris du colonel Kadhafi, mais uniquement sa venue en ce jour historique aussi symbolique que le 10 décembre. Ce qui est très différent, voire finalement très accessoire. Ses si élégants « coups de colère » de ce matin (pour reprendre l’expression entendue en boucle à la radio), son « entretien sans concession » accordé au journal « Le Parisien » ont, tant sur le fond que dans la forme, certainement été avalisés et validés au préalable et en haut lieu. L’annonce que le Premier ministre François Fillon aura « une conversation » avec elle ne doit pas non plus faire illusion : on est évidemment ici, une fois de plus, dans le registre, sinon de la comédie ou du théâtre, du moins du jeu de rôle.
Le procédé est d’ailleurs grossièrement cousu de fil blanc. C’est même un grand classique. Cela s’appelle le rideau de fumée. Et une fois de plus, cette technique a parfaitement fonctionné. La preuve ? Ce lundi, dans tous les médias de France, on parlera beaucoup plus des vagues états d’âme de quelques ministres parisiens que du sort des prisonniers politiques libyens.
On parlera beaucoup plus de Rama Yade que de… tiens, au fond, à ce moment, aucun nom de grand et emblématique opposant libyen ne vient spontanément à l’esprit. A La Havane ou à Rangoun au moins, des figures marquantes de la résistance à l’oppression sont tolérées, même si elles sont en permanence martyrisées, emprisonnées ou assignées à résidence. A Tripoli, rien. Si ces hérauts/héros existent, on ne connaît même pas leur nom. Nul à l’étranger n’a jamais entendu parler d’eux. En France non plus. C’est tellement plus facile de parler de Rama Yade