sarko, attali et les taxis (tageblatt, quot luxembourgeois)

Des milliers de chauffeurs de taxis manifestent dans toute la France

Mise à jour : 26/09/2007 17:16:33

Des milliers de chauffeurs de taxi se sont mobilisés mercredi à Paris et dans les principales villes de France pour protester contre la fin de la détaxe sur le carburant et exprimer leur inquiétude face à la perspective de la déréglementation de la profession.

Une intersyndicale regroupant Fédération nationale des artisans taxis (FNAT), CFDT, CFTC, CGT, Coopérateurs, CSAT, FO, FTI et Sud avait appelé à manifester à travers le pays. Les dirigeants syndicaux devaient être reçu au ministère de l’Intérieur mercredi après-midi. Selon la FNAT, il s’agit de la plus importante manifestation de taxis depuis dix ans.
"C’est une très forte mobilisation", s’est félicité le vice-président de la FNAT, Bertrand Casagrande, qui s’est dit "inquiet sur la suppression de la détaxe carburant et sur les projets de déréglementation, qui serait la mort de la profession".

Les syndicats demandent le maintien de la détaxe sur la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), qui doit prendre fin en 2008. Elle représente "15% du revenu moyen d’un chauffeur à Paris", selon le secrétaire syndical CGT-Taxis, Karim Asnoun. Ils s’inquiètent aussi des travaux de la commission Attali sur les "freins à la croissance". Lors de son installation, le président Nicolas Sarkozy avait déclaré qu’il fallait "supprimer les barrières qui existent dans différentes professions réglementées" évoquant notamment taxis, pharmaciens et notaires. Les chauffeurs s’insurgent contre ceux "qui font passer les chauffeurs pour des nantis et des privilégiés", alors qu’ils "travaillent de 60 à 70 heures par semaine pour vivre", explique M. Asnoun.

A Paris, trois mille taxis, selon la Préfecture de police, et cinq mille selon les organisateurs, ont convergé aux abords de l’Ecole militaire (VIIe arrondissement) et fortement perturbé la circulation. Deux convois venaient des aéroports de Roissy, au nord de la capitale, et d’Orly, au sud. Parmi les griefs des chauffeurs parisien figure en effet la gestion de la structure d’attente des taxis dans les aéroports parisiens. Ils dénoncent l’éloignement de la base arrière, surnommée "Guantanamo", où ils attendent avant de charger les clients, sa faible capacité, son organisation et la concurrence des taxis clandestins et des serices de navette.

"C’est inhumain", témoigne Miloud Zaoui, un chauffeur qui explique qu’il doit régulièrement attendre "deux à trois heures" à Roissy. Un millier de taxis a aussi manifesté à Marseille, hors du centre-ville. Venus de toute la région marseillaise et d’Aix-en-Provence, ils ont défilé en convoi escargot sur l’autoroute A7 jusqu’à l’entrée de la ville, occasionnant un bouchon d’environ 5 km. A Lyon, quelques 600 taxis venus du Rhône, de l’Ain et de l’Isère, ont défilé de la Place Bellecour à la préfecture du Rhône, provoquant des difficultés de circulation assez importants sur leur passage. Environ 500 chauffeurs, selon les organisateurs, 360, selon la police, ont aussi organisé une opération escargot à Toulouse. A Bordeaux, quelque 300 chauffeurs se sont rassemblés avec leurs véhicules dans le centre de la ville, avant de se rendre en cortège jusqu’à la préfecture.

A Orléans, environ 400 taxis venus des six départements de la région Centre ont défilé dans les rues de la ville et se sont rendus à la préfecture.