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soutien aux mutins de la prison de Moulins

Publie le mardi 25 novembre 2003 par Open-Publishing

un rassemblement est appelé mardi 25 novembre à 18H devant l’immeuble de l’administration pénitentiaire, rue du Renard (derrière Beaubourg/BHV).Métro Hôtel de ville.

QUAND LE DROIT S’ATTAQUE A LA COUTUME...
SOLIDARITE AVEC LES MUTINS DE MOULINS

Ce matin, lundi 24 novembre 2003, nous avons appris par les medias officielles qu’une trentaine de prisonniers de la Centrale de Moulins se sont révoltés. Le mouvement serait parti d’un atelier vers 10h30, les matons chargés de la surveillance se seraient fait prendre les clefs avant d’être eux-mêmes pris en otages ainsi qu’un concessionnaire. En début de soirée, toujours selon les sources étatiques, après négociations et sans assaut du GIGN et des Eris présents en nombre sur les lieux et prêts à attaquer, les 30 prisonniers se seraient rendus après avoir libéré leurs otages.
Les syndicats de matons ont affirmé que la revendication des mutins étaient la réouverture des portes de cellule pendant la journée ; jusque très récemment, même si cela n’était pas indiqué dans le code de procédure pénale, il était coutumier d’appliquer ce moindre mal dans la plupart des centrales et dans tous les centres de détention. Moindre mal car passer des dizaines d’années enfermé 22h sur 24 est une forme de torture. Cette mesure ultrarépressive justifiée comme d’habitude par le délire sécuritaire a pour effet direct un régime d’isolement, empêchant des repas pris en commun, la circulation pourtant surveillée entre cellule : pour la grande majorité qui n’a pas de parloirs cela signifie l’absence totale de rapports amicaux, sociaux, intellectuels, affectifs.
Cette mesure s’ajoute à une logique, celle de la volonté de détruire l’individu : dans les maisons centrales s’entassent des prisonniers condamnés à des peines de plus en plus longues, sans possibilité de libération, des peines qui sont des peines de mort déguisées. Des 20 ans, des trente ans incompressibles, des perpétuités réelles... Les libérations conditionnelles ne s’accordent même pas aux prisonniers malades ou en fin de vie, les liens familiaux sont détruits peu à peu par le temps. Une de seules façons de garder son humanité est de résister à toutes les humiliations arbitraires dont s’abreuve l’administration pénitentiaire et cela coûte cher : dès que l’on bouge une oreille on risque le tabassage par les nouveaux matons rambos cagoulés (les Eris), le mitard, puis des mois de quartiers d’isolement, des transferts intempestifs.
Oh oui messieurs les gestionnaires de la misère, il est plus que normal que les prisonniers se révoltent, ce qui l’est moins c’est qu’à l’extérieur il n’y ait pratiquement aucune réaction. Les prisonniers ont pris d’énormes risques pendant cette mutinerie et nous savons ce que leur réservent l’administration pénitentiaire et la justice : mise à l’isolement, puis inculpation et procès pour ceux qui seront désignés comme meneurs. Nous, pour qui il est plus facile d’agir, nous affirmons notre solidarité avec les prisonniers en lutte et nous appelons au moins à la plus grande vigilance ceux qui ont toujours les droits de l’homme à la bouche pour qu’il n’arrive rien de grave dans les temps à venir et pour ceux qui comme nous sommes pour la destruction de toutes les prisons et du côté des mutins à manifester sous toutes les formes possibles nos soutiens à nos frangins et frangines qui se battent à l’intérieur.

ABOLITION DES LONGUES PEINES
ABOLITION DU PRETOIRE ET DU MITARD
FERMETURE DES QUARTIERS D’ISOLEMENT
RAPPROCHEMENT GEOGRAPHIQUE AFFINITAIRE
LIBERATION IMMEDIATE DE TOUS LES PRISONNIERS CONDITIONNABLES