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Un nouveau mai 68 ?

Publie le jeudi 21 octobre 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Pour de multiples raisons nous ne vivons pas un nouveau mai 68. Malgré les apparences dont il faut toujours se méfier, nous vivons un mouvement beaucoup plus profond dans la contestation et dans la durée avec un soutien populaire massif qui couvait depuis des mois et que certains ne voulaient pas prendre en compte. En appliquant le programme du capital, Sarkozy déclare une guerre de classe qui va voir un affrontement certainement très dur.

Les millions d’exploités que le capitalisme a créés dans notre pays non seulement se révoltent mais cherchent à s’organiser. Ils le font souvent avec beaucoup d’intelligence et de créativité et cela fait la force du mouvement. Ils le font en veillant à ne pas se diviser, en ayant conscience que le soutien populaire est décisif. Ils mènent une stratégie qui se construit sur le terrain et non dans les bureaux des directions syndicales ou encore du PS, du PC ou du NPA. La diversité des actions (grèves, blocages, manifestations, assemblées générales interprofessionnelles, actions communes d’unions locales, rencontre avec les quartiers populaires, rencontres salariés-étudiants) semble indiquer que le mouvement prend un chemin original, certainement jamais vu dans l’histoire de notre pays.

Tout est pensé comme si ceux qui luttent avaient compris que le poison est la division du peuple, la division de la classe ouvrière. Avec cette façon d’agir, en une sorte de guérilla de position dans la variété des actions qui ne répondent pas à des mots d’ordre centraux tout en ayant la force d’une extension nationale et durable, le mouvement gagne en qualité politique.

Des discussions dans les milieux encore minoritaires mais très populaires portent de plus en plus sur la nature du système capitaliste et la nécessité non pas de le réformer mais de le mettre à bas. Le pouvoir craint que la solidarité entre les gens permettent à ceux qui sont engagés dans des actions radicales bloquant l’économie de convaincre des secteurs entiers de la société à rejoindre le mouvement. Si nous n’en sommes pas encore là, le pouvoir n’a pas réussi en tout cas à ce que ces secteurs se désolidarisent des travailleurs en lutte au quotidien.

Dans les jours qui viennent beaucoup va se jouer sur cette question de l’unité d’un mouvement qui se renforce par la diversité de ses actions. Continuer en ce sens en respectant l’originalité du mouvement qui se fonde sur cette formidable intelligence populaire est une nécessité vitale pour affaiblir l’adversaire de classe !

La classe des exploités est numériquement bien supérieure à la classe capitaliste, son unité dans sa diversité d’action est sa force. Des millions d’intelligences sont à l’oeuvre pour inventer un mouvement qui peut produire une révolution sociale, politique et économique.

Le peuple français est profondément républicain. Cela ne fait que quelques générations que ce peuple est allé jusqu’au régicide non seulement pour acter la condamnation d’une trahison de classe mais pour ancrer sa révolution dans une symbolique qui rayonne encore à travers l’Europe et le monde.
Le peuple français aujourd’hui a la particularité d’être composé de millions de fils et filles d’ex-colonisés, c’est une nation à la fois veille et jeune, renouvelée dans sa diversité mais restant attachée aux valeurs de notre Grande Révolution. Cette richesse est essentielle au nouveau combat de classe que nous vivons.

J’ai pu constaté autour de moi à quel point le mouvement était populaire. Des gens que je ne connaissais pas hier m’ont dit qu’ils attendaient ce mouvement depuis longtemps et une forme de complicité instinctive s’installe immédiatement comme si nous nous sentions ensemble responsables de tenir et d’amplifier encore le mouvement !

La fraternité va jouer un rôle moteur entre tous les exploités, les solidarités déjà s’organisent pour que grévistes, manifestants et même ceux qui ne font pas grève mais qui soutiennent le mouvement puissent tenir bon et se rencontrer, dialoguer, agir ensemble. Argent, stock de nourriture et repas collectifs, tous moyens utiles aux déplacements et aux communications des citoyens en lutte sont en train d’être mis en commun pour que le mouvement tienne et s’amplifie. A l’égoïsme et le chacun pour soi du capitalisme, s’oppose dans la lutte la fraternité et la solidarité populaires !

Si ce mouvement se développe dans notre pays, nous pouvons par notre exemple aider les autres peuples d’Europe à s’insurger aussi et à condamner l’inique domination de classe qui n’a que trop duré.

Messages

  • Je suis tout-à-fait d’accord avec ce message !
    Je ne peux être dans les mouvements de grève, n’étant pas salarié
    Je ne peux (ou du moins que de façon "tangente") rejoindre les mouvements avec les associations de chômeurs vu que, bien que toujours inscrit à pôle-emploi (par simple souci d’apparaitre dans les statistiques) j’ai utilisé le dispositif auto-entrepreneur pour "créer ma boîte"
    jE POURRAIS BIEN SÜR PARTICIPER AUX ACTIONS EN TANT QUE SIMPLE PARTICULIER .......... mais pas de pot, j’ai quelques graves problèmes de santé en ce moment, genre un examen ou un traitement hospitalier un jour sur deux, (avec certains que je refuse car ils ne sont pas couverts correctement .... MDR !!!!)

    Alors J’AI ENVIE DE CRIER BIEN FORT : MERCI A CEUX QUI ME DONNE QUELQUES OUVERTURES POUR TEMOIGNER DE MON SOUTIEN...... Il est réel, et du fond du coeur ! Si je ne suis pas sur le terrain des luttes, ce n’est pas par frilosité mais parce que je n’ai pas le choix !

    Merci à vous qui luttez pour moi !
    Tenez s’il vous plait !

    Et le chèque que j’envoie, tout "ridicule" qu’il puisse paraitre, sachez qu’il représente pour moi au moins une semaine à bouffer de la semoule de couscous avec un oeuf à côté ! Alors ne le méprisez pas s’il vous plait !