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Pourquoi il ne faut pas signer !

Publie le mercredi 9 mars 2011 par Open-Publishing

La direction de Radio France, après ce qui a été
présenté comme une « ultime séance de négociation »
lundi 28 février, propose un nouvel accord qui sera
soumis à signature le vendredi 18 mars après avis d’un
nouveau CCE extraordinaire le 16 mars.

 L’accord n’est pas plus acceptable aujourd’hui que le 8 février dernier

Malgré les relèvements d’indices concédés par la direction, le système salarial
proposé pour les journalistes reste moins avantageux pour tous ceux qui sont dans
le premier tiers de leur carrière et pour les futurs journalistes. Il supprime toujours les
automatismes d’ancienneté qui seuls peuvent garantir une progression égale pour
tous en début de carrière.

 La commission proposée par la direction pour remplacer la commission paritaire
reste une commission de rattrapage qui ne permet pas aux élus de défendre tous les
ans les salarié-es. Elle n’acte pas une liste de propositions. Elle n’est plus
compétente en matière de discipline.

 Il est toujours possible pour les journalistes de rester indéfiniment dans les deux
premières fonctions de la grille (rédacteur reporteur, journaliste spécialisé). La
direction a concédé un examen en commission de suivi à 6 et 11 ans d’ancienneté
pour ces fonctions mais ça n’engage à rien.

Les quelques reculs de la direction ne changent rien à l’appréciation de la Cgt
sur ce projet d’accord. Pas plus que la possibilité d’épargner 3 jours de plus sur le
CET, ou la promesse d’une négociation sur les astreintes. Les journalistes
signataires de la pétition pour la réouverture des négociations et la Cgt n’en étaient
pas demandeurs.

Le nouveau texte proposé par la direction ne répond toujours pas à la
demande des signataires de la pétition. Il est toujours en recul par rapport à
l’avenant journalistes sur la question des salaires et du paritarisme.

Que se passe-t-il si aucun syndicat ne signe ?

On le sait désormais : s’il n’y a pas d’accord, la direction appliquera unilatéralement
le texte refusé...

Sauf pour les salaires, où l’absence d’accord la contraint à maintenir le système
actuel pour les journalistes, avec ses automatismes (si elle veut le faire tomber, la
direction doit dénoncer l’accord d’entreprise de 2006, ce qui suppose un préavis de
trois mois et un an de négociation).

Sauf les quelques améliorations que contient le projet d’accord (notamment le palier
de 30 ans pour la prime d’ancienneté, la prime de petit matin pour toute matinale
effectuée ou le mois supplémentaire d’indemnité retraite pour un départ au-delà de
40 ans d’ancienneté).

Mais la « perte » de ces quelques « carottes » ne peut être
mise en balance avec les reculs que comporterait l’accord par rapport à l’avenant
journalistes.

Les mesures unilatérales sont inacceptables mais l’accord ne vaut pas mieux !

 Ce n’est pas fini !

Contrairement à ce que voudrait faire croire la direction, la bataille n’est pas terminée
car elle concerne l’ensemble des salariés de Radio France. Ce que la direction
essaye d’imposer aux journalistes, unilatéralement ou dans un accord, elle veut
l’imposer aussi aux autres salariés pour lesquels la négociation doit se poursuivre
jusqu’en octobre 2012.

La fin des automatismes des systèmes salariaux, la fin
des paritaires, cela nous concerne tous ! Si nous l’acceptons pour les journalistes,
il sera beaucoup plus difficile de le refuser pour les autres salariés. Si nous le
refusons tous ensemble, nous serons plus fort pour nous battre contre la direction.

Il est encore tout à fait possible de contraindre la direction à une véritable
négociation sur les points de blocage. Tant qu’elle n’a pas promulgué ses mesures
unilatérales, il lui est même encore tout à fait possible de proroger l’avenant
journalistes, comme l’ont redemandé les élus du CCE et comme l’a fait France
Télévisions.