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Soutien international à Nafissatou Diallo

par fernanda

Publie le dimanche 17 juillet 2011 par fernanda - Open-Publishing
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FRANCE. COMITE DE SOUTIEN à NAFISSATOU DIALLO

Créé le 16 juin 2011 à l’initiative du Comité de soutien des Guinéens en France et Coalition against trafficking of women (CATW-Europe), Commission pour l’abolition des mutilations sexuelles (CAMS), Commission genre et mondialisation d’Attac, Femmes Solidaires, Ligue du droit international des femmes( LDIF).

Les Guinéens et Guinéennes de France ainsi que les féministes françaises
regroupées dans les structures et associations, citées ci-dessus, avons
constitué il y a trois semaines ce Comité de Soutien pour exprimer notre
solidarité à Nafissatou Diallo dans la terrible épreuve qu’elle subit.
Sanaba Coné Camara, membre de la diaspora guinéenne en France, en est la
porte-parole.
Le Comité de soutien s’organise en partenariat avec plusieurs organisations féministes aux Etats-Unis, en particulier à New York grâce à Dorchen Leiholdt, avocate directrice du plus grand centre venant en aide aux femmes victimes de violence et aux femme migrantes, "Sanctuary for families".

Comme il était prévisible dès le début de l’affaire, la stratégie des
avocats de Dominique Strauss-Kahn a consisté à détourner l’attention des
accusations d’agression sexuelle et à mettre l’accent sur la personnalité de
ND. Avec l’aide des tabloïds et de sources anonymes proches du procureur,
ils ont tenté de détruire la réputation de la jeune Guinéenne.

"Comme des requins qui reconnaissent l’odeur du sang, l’équipe qui défend DSK était prête à se ruer pour tuer. La faire passer pour une prostituée allait détruire totalement sa crédibilité".
Voilà ce que nous a écrit Dorchen Leiholdt, il y a quelques jours. Cette avalanche de propos avancés sans preuve a retardé l’organisation du soutien à Nafissatou Diallo, alors même que, bien malgré elle, le parcours de cette femme est devenu aujourd’hui un symbole : mariée de force à treize ans, veuve, élevant seule sa fille après avoir émigré et obtenu le droit d’asile aux USA.
Les femmes et les filles les plus vulnérables de notre société — celles qui sont pauvres, immigrées, peu instruites, victimes d’abus sexuels et
d’exploitation — bénéficient encore trop peu de la protection de la loi. Les
procureurs devraient donc anticiper les mises en cause de la crédibilité et
de la réputation des victimes et être prêts à les comprendre, à les défendre
et à les protéger.

Une relative prudence semble désormais s’installer dans les medias. Les
charges contre DSK ne sont pas retirées et la prochaine audience a même été
repoussée au 1er août. Les indications médico-légales confirmant une
agression violente ne sont pas contestées. Nous savons d’expérience qu’une
femme, excisée et ayant subi un mariage forcé à 13 ans ou 15 ans,
c’est-à-dire un viol, n’est pas encline à désirer des relations sexuelles,
et encore moins avec un inconnu. Notre constat est que les femmes victimes
de violences sexuelles ont encore plus de mal à révéler puis à parler de ce
qu’elles ont subi que pour d’autres formes de violence.

ND est toujours sous protection et n’a pas été expulsée. Nous savons qu’un
retour dans son pays la mettrait en danger de mort. Dans le même temps, le
mur du silence se fracture : En Guinée, remontent dans la conscience
collective les viols commis par les militaires en 2009.

Femmes de toutes classes sociales ou couleurs de peau, proies potentielles
pour ces agresseurs, nous sommes déterminées à faire cesser ces abus de
pouvoir que toutes les sociétés du monde connaissent et dont elles se
refusent souvent à voir la gravité. Il s’agit donc d’avancer toutes et tous
ensemble.

L’objectif du Comité de soutien est de relayer les informations et
d’organiser la solidarité autour de ND (en particulier financière dont elle
aura très vite besoin car elle risque de perdre son emploi au Sofitel) et
pour que justice soit faite.

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