Accueil > Les libertés individuelles sur la mauvaise pente en France, selon la LDH

Les libertés individuelles sur la mauvaise pente en France, selon la LDH

Publie le mercredi 13 avril 2005 par Open-Publishing
4 commentaires

La régression des libertés individuelles ainsi que celle, liée, des droits économiques et sociaux, se sont poursuivies en France en 2004 mais il existe des résistances à cette tendance, selon la Ligue des droits de l’Homme (LDH) qui présentait mardi l’édition 2005 de "L’Etat des droits de l’Homme en France".

Justice axée sur le tout-répressif qui mesure ses succès au nombre d’emprisonnements, stigmatisation de certaines catégories de la population déjà victimes de discrimination, recul de la présomption d’innocence, reprise en main du pouvoir judiciaire par l’exécutif, violences policières, quasi-autonomie de la section antiterroriste, traque aux étrangers en situation irrégulière sur le territoire, atteintes au droit du travail, précarisation de l’emploi, augmentation du nombre de travailleurs pauvres, accroissement des inégalités sociales, racisme, sexisme...

"Nous sommes sur une mauvaise pente (...), il y a péril pour la démocratie", prévient le président de la LDH, Michel Tubiana, qui dénonce également "le mode de fonctionnement" des contre-pouvoirs institutionnels comme la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE), ainsi que "le mode de nomination" de leurs membres, généralement désignés par le pouvoir en place et donc peu enclins à la contestation.

"Nous ne sommes pas dans un pays fasciste", souligne toutefois Henri Leclerc, président d’honneur de la LDH, "nous sommes dans un Etat qui allie la proclamation d’un Etat démocratique à la nécessité de développer le libéralisme économique, et qui pour cela estime qu’il convient de restreindre un certain nombre de libertés démocratiques".

Pour Michel Tubiana, il s’agit là d’"un mouvement de fond" entamé depuis des années mais qui s’est "considérablement accéléré" après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, qui ont fourni un prétexte au renforcement de la politique sécuritaire, tandis que la crise économique justifiait les atteintes aux droits sociaux et du travail. La même tendance s’observe d’ailleurs aussi à l’échelle européenne et mondiale.

Le président de la Ligue note cependant "une prise de conscience" encourageante de ces dérives. "Il faut plus que jamais prendre conscience de ce que nos libertés dépendent, non du bon vouloir des Etats (...), mais de notre capacité individuelle et collective à nous emparer de nos droits et à les faire respecter", rappelle-t-il dans l’introduction à l’état des lieux. (AP)

Messages

  • Et comment les faire respecter face à un état répressif ? Si les institutions ne représentent plus le citoyen, si les réprésentants sont aux ordres d’une commission européenne pieds et poings liés par une constitution régissant le moindre espace de notre vie quodidienne, le moindre espace de notre liberté, alors où est notre latitude pour agir en retrouver des droits souverains dans un état nation. Que veut dire encore un état nation s’il est une coquille vide de droits fondamentaux.

    Que la LDH nous dise ce qu’il faut faire au lieu de constater, ce qui n’a aucun intérêt car nous le constatons chaque jour sans son avis " éclairé". En effet, le temps des donneurs de leçons est révolu et il ne suffit pas de dénoncer, mais il faut agir. Que la LDH agisse. Qu’elle propose des solutions alternatives...

    • Un peu contradictoire ce message ou peut être n’ai je pas très bien saisi la nuance. D’un côté « le temps des donneurs de leçons est révolu » et de l’autre « Que la LDH nous dise ce qu’il faut faire ». D’un côté « il ne suffit pas de dénoncer » de l’autre vous dénoncez le fait que la LDH… ??

      Le président de la Ligue note cependant "une prise de conscience" encourageante de ces dérives.
      La LDH, Amnesty International etc essaient d’attirer l’attention sur les droits humains bafoués ; Quand ces associations appellent à manifester, le soutien de la population n’est pas très visible dans les rues. Prenez contact avec une de ces asso près de chez vous et vous verrez le travail qu’elles font
      Ce qu’il faut faire, le président de la LDH donne une piste à la fin du texte :
      "Il faut plus que jamais prendre conscience de ce que nos libertés dépendent, non du bon vouloir des Etats (...), mais de notre capacité individuelle et collective à nous emparer de nos droits et à les faire respecter",

  • L’Histoire montre que nous n’avons pas le choix en pareille situation : soit nous nous laissons écraser, soit nous faisons en sorte de créer un rapport de force susceptible de faire tomber les scélérats d’ultra-droite de l’UMP et leurs collabos : Medef, CFDT, partis politiques associés (UDF...) ou complices (PS...). Pour cela, l’info transversale, de plus en plus active sur les réseaux libres et indépendants (Bellaciao, Indymédia, etc.), joue un rôle primordial pour contrer la propagande ultra libérale déversée 24 h/24 par et sur les médias inféodés et serviles (que nous finançons contre notre gré en ce qui concerne les chaînes dites publiques). Je constate que l’audience de l’info libre sur internet va grandissante depuis quelques années, malgré les obstacles placés par le pouvoir vichyste (loi LEN, etc.). C’est en faisant progresser l’opinion contre l’ignominie des gens qui gouvernent la France que les conditions de la tension nécessaire au renversement de ce régime destructeur seront un jour (que je crois proche, peut-être à la faveur du référendum du 29 mai) enfin réunies !

    Verdi

    http://vive.laliberte.chez.tiscali.fr

    • Un peu contradictoire ce message ou peut être n’ai je pas très bien saisi la nuance. D’un côté « le temps des donneurs de leçons est révolu » et de l’autre « Que la LDH nous dise ce qu’il faut faire ». D’un côté « il ne suffit pas de dénoncer » de l’autre vous dénoncez le fait que la LDH... ??

      Contradictoire en apparence...Oui si on dénonce une situation déjà connue et subie, la leçon n’est pas nécessaire, mais sans doute n’est ce pas clair et évident pour beaucoup ...puisque on dénonce des faits, pourquoi ne pas proposer aussi des solutions. Dénoncer le fait ...Je ne dénonce pas un fait dans ce contexte, je déplore un fait, le manque d’action. la ligue a t-elle fait défiler ses partisans ? et combien de fois ? Cela n’enlève rien au travail réalisé dans les associations et aux termes de la conclusion de l’auteur mais on pourrait souhaiter des propositions plus concrètes pour motiver et faire bouger davantage l’opinion publique.