Quand la police interdit l’accès à un théâtre. 1984. Pardon, 2021.

Des policiers empêchent des spectateurs de rentrer dans un théâtre à Avignon.

Fiction ? Non, réalité. Et dégoût évidemment. Il paraît que la ministre de la culture aime les artistes. A voir. Il paraît que la société aime les artistes ? A voir. Il paraîtrait encore que les gens qui ont envie de vivre et refusent d’avoir peur du virus sont de sombres complotistes. Ah bon ?

Le bateau tangue et on sent bien que dans un pays où le confinement ne fait plus consensus, qu’il soit strict ou souple (illusion car de fait nous sommes confinés), le retour de bâton va être violent. Le gouvernement le redoute et temporise.

30 janvier 2021, Avignon, des policiers empêchent les gens de rentrer dans un théâtre. Retenez cette date.

La Factory d’Avignon avait proposé aux théâtres (mais pas que, cela concernait l’ensemble du monde culturel) d’ouvrir de 15h à 16h au public dans le cadre des normes sanitaires. Mais n’accablons pas le gouvernement. Parce que le milieu de la culture a été frileux : il préfère réclamer des aides comme un chat qui réclame une caresse plutôt que d’aller à l’offensive. C’est ce qui arrive quand l’Art devient un loisir sans arrière-pensée alors qu’il est nécessité. L’Art a été dévoyé ces trente dernières années.

Dans ce contexte, tout notre respect pour les théâtres, les artistes qui se sont joints ce jour là pour faire vibrer l’Art et effacer tant bien que mal la tâche odieuse de l’expression ’non-essentiel’ :

Théâtre de l’Oulle/Factory, à l’origine, dirigée par Laurent Rochut - Grange Théâtre - Cabaret Minusculo - Collectif Art Culture 82 -
KerOchap & Hapax - Station-Théâtre, Gwenaël de Boodt et Sylvie Hutin - Sultana et Jann Halexander, collectif Vivere - Théâtre la Ruche - Le Quai des Arts - Théâtre de l’Etincelle - Théâtre de la Grenette

Et il y en a encore. Merci à ces lieux et ces collectifs de faire l’Histoire. Et honte à l’Etat, au ministère de la culture etc...