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Les propos de Nicolas Sarkozy sur le "nettoyage" de La Courneuve provoquent l’indignation

Publie le mardi 21 juin 2005 par Open-Publishing
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Lors d’une visite, lundi 20 juin à la Cité des 4000 de La Courneuve, près de Paris, où un garçonnet de onze ans a été tué par balles dimanche, le ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy, a déclaré : "Les voyous vont disparaître, je mettrai les effectifs qu’il faut, mais on nettoiera la Cité des 4000."

En déplacement mardi dans le sud de la France, le ministre de l’intérieur a tenu à justifier l’emploi de ce vocabulaire : "Le terme ’nettoyer’ s’applique parfaitement à ceux qui sont capables de tuer un petit garçon de onze ans." "Il a été parfaitement compris par ceux qui vivent un enfer" à la Cité des 4 000.

Mais il n’a pas été entendu par tous de la même oreille : dans la journée de mardi, les réactions critiques ont été nombreuses.

L’Union syndicale des magistrats a souligné que l’Etat "devait faire appliquer les lois de la République à tous" et n’était pas là "pour nettoyer". "Le mot de nettoyage est un mot historique lourd de sens dont il faut éviter l’usage", a estimé le président de l’USM, Dominique Barella. Le syndicat a également critiqué "une méconnaissance des nécessités de discrétion d’une enquête judiciaire" dans cette affaire de la part du ministre de l’intérieur qui a, lors de sa visite, affirmé que l’arrestation des meurtriers était "une affaire d’heures plutôt que de jours". "Cette annonce est une quasi-incitation des auteurs ou complices à prendre la fuite et à faire disparaître les preuves", a estimé le président de l’USM.

Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) dénonce, lui, des propos "inacceptables". "Le ministre de l’intérieur fait un amalgame révoltant entre des immigrés sans papiers et des tueurs d’enfants", peut-on lire dans un communiqué du Mrap. Selon ces propos cités par le Mrap, M. Sarkozy a annoncé "des opérations systématiques en liaison avec le procureur de la République pour aller chercher des armes, pour démanteler des trafics, pour expulser des clandestins, pour rechercher des délinquants et punir des voyous".

"Autant il est naturel que le ministre de l’intérieur affirme sa solidarité avec les victimes et sa détermination à rechercher les coupables, autant on ne peut accepter la stigmatisation de toute une population qui devrait être soumise à un ’nettoyage au propre comme au figuré’." Avec AFP

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