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Quatre ans après les journées de Gênes, une année encore d’effort de mémoire et de soutien

Publie le mardi 28 février 2006 par Open-Publishing

Procès en cours suite au G8 de Gênes, ci-dessous les traductions de la page d’accueil et le dernier communiqué du soutien juridique de Gênes.

" PAGE D’ACCUEIL DE SUPPORTO LEGALE

Quatre ans après les journées de Gênes, une année encore d’effort de mémoire et de soutien.

De mémoire pour que l’histoire de ces journées ne soit pas écrite par les
tribunaux et pour que la compréhension de ce qui s’est passé nous accompagne
pour faire face à l’hypocrisie quotidienne stupide et égocentrique du
pouvoir.

Ces quatre années passées font pour certains partie de l’histoire ; mais pour
d’autres, c’est une histoire qui se déroule maintenant chaque semaine
dans les tribunaux.

De soutien parce que les 25 personnes accusées de "dévastation et saccage"
représentent dans la meilleure des hypothèses une vengeance sans
discernement de ceux qui justifient quotidiennement l’injustice et la
violence sociale ; dans la pire, une preuve de comment et à quel point il est
possible de frapper toute forme de lutte, transversalement, en faisant
abstraction de la diversité des pratiques et lectures de la situation.

Depuis plus d’un an et demi, Supporto Legale (soutien juridique) suit les
procès de Gênes et soutient financièrement et techniquement le secrétariat
juridique du GLF (Genoa Legal Forum). Non pas pour donner une légitimité
politique aux tribunaux d’un Etat qui répond aux instances politiques
portant la contestation par la militarisation des territoires. Ni parce
qu’on attend justice dans une salle de tribunal.

Mais simplement parce que c’est aussi par la compréhension des mécanismes de répression qu’il est possible d’agir et de réagir en connaissance de cause
dans l’espace où nous nous trouvons, et que nous devons reconquérir chaque
jour.

COMMUNIQUE DU 14 FEVRIER 2006

La cruelle ironie des ces journées de Bolzaneto se clarifie avec les
témoignages qui se succèdent au procès où les 45 inculpés sont des
policiers, gardiens de prison, gendarmes et personnel médical.
Six témoins lors des deux dernières audiences ; tous arrêtés dans la rue et
emmenés à Bolzaneto.

Quelques uns ont reconnu sans l’ombre d’un doute le médecin Giaccomo
Toccafondi, responsable du service sanitaire de Bozaneto, déjà reconnu par
d’autres lors des audiences précédentes.

Ont aussi été reconnus Giuliano Patrizi, alors surintendant de la police
pénitentiaire, mais dont le dossier a été classé sans suite, et surtout
l’inspecteur Antonio Gugliotta, nommé responsable de la sécurité et de
l’emprisonnement des personnes arrêtées à Bolzaneto ; pendant l’audience de
demande de classement présidée par le juge Alfonso Sabella ,à Gênes pendant
le week-end, il a soutenu son innocence et dénoncé être le seul "pour qui le
G8 a ruiné la carrière".

Suivent entre autres les témoignages des violences commises dans les
cellules, à l’infirmerie, les coups dans le couloir qui "ressemblaient à une
joute" à laquelle tous les policiers semblaient vouloir participer tandis
que les fonctionnaires et les gradés gardaient le silence. L’apologie du
fascisme, les chants, l’obligation de faire le "pas de l’oie", le salut
romain et autres stupidités, les mains liées par des menottes en plastique
resserrées par les agents jusqu’à la perte de la sensibilité des mains.

L’un des témoins, L.B., rappelant les violences subies, a fondu en larmes
pendant sa déposition :
Il y a peu de doutes sur la reconstitution des faits, tandis que reste le
sentiment que les violences et les humiliations ont laissé plus de traces
que les blessures physiques. "