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BOLIVIE : et maintenant la réforme agraire !

Publie le mercredi 17 mai 2006 par Open-Publishing
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¬ Bolivie : et maintenant la réforme agraire !

À plus de cinquante ans de la première réforme agraire bolivienne, le président Evo Morales s’apprête à terminer ce qui a été commencé. Le vice-ministre des Terres, Alejandro Almaraz, a annoncé que le gouvernement cherchera à abolir les grandes propriétés rurales improductives, spécialement dans les départements de l’orient du pays, Santa Cruz, Pando, Beni et la zone du Chaco. Au travers d’une loi et d’un paquet de décrets, se redistribueront les terres qui ne remplissent pas l’objectif économico-social contemplé dans la Constitution Nationale et, de plus, se résoudra le manque et la fragmentation des terres dans l’Altiplano et dans les vallées en les incorporant à l’intérieur du système de propriété collective et en redistribuant les terres fiscales.

La réforme agraire de 1953 a redistribué les terres de l’Altiplano et des vallées a des propriétaires communautaires, sans toucher cependant à la zone orientale du pays, qui est restée aux mains des grands propriétaires qui ont utilisé des méthodes irrégulières et peu claires pour accumuler leur étendue. Cela a conduit à ce que quarante ans plus tard, la Bolivie soit la première parmi les pays du continent américain avec la plus grande concentration de terres. Comme, l’a établi, l’Institut National de Réforme Agraire (INRA), qui réalise actuellement un audit de terres à Santa Cruz, cette région est dominée par les grands propriétaires fonciers brésiliens, qui ont acquis leurs centaines d’hectares de formes peu claires. Au Brésil, cette donnée n’a pas été ignorée et la presse locale a déjà commencé à controverser sur la future expropriation de ses concitoyens.

"C’est une nouvelle réforme agraire qui va se réaliser mais ce qui est clair c’est qu’il s’agit d’une transformation suffisamment profonde pour changer les structures socio-économiques et institutionnelles de l’agro", a expliqué hier Almaraz au journal bolivien La Prensa. Le vice-ministre a aussi reconnu que cette réforme, qui coûtera environ 20 millions de dollars -provenant d’un prêt de la Banque Interaméricaine de dévelloppement (BID) et de la coopération danoise- provoquera une "résistance" entre plusieurs secteurs, bien qu’il a souligné que le gouvernement ne doutera pas à utiiliser la force publique.

Finalement, le vice-ministre des Terres a expliqué que le but est d’abolir les deux types de grande propriété rurale qui existent actuellement dans le pays. En premier lieu, la grande étendue de terre, acquise en grande partie durant les périodes dictatoriales, qui sont oisives c’est-à-dire qui n’accomplissent pas le but économico-social que stipule la Constitution Nationale. En second lieu, se trouvent les dites "terres ’de engorde’". Ces grandes propriétés rurales ont été acquises par des moyens irréguliers et, plus important encore, sont utilisées à des fins spéculatives, tant pour obtenir des crédits bancaires que pour revendre une partie des terres. C’est avec ce deuxième type, explique Almaraz, que se sont enrichies les personnes qui, dans les dernières années, ont exercé une domination sur le Congrès et influencé la politique du pays.

Pagina/12, 09 mai 2006. Traduction : Fab, santelmo@no-log.org

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