Accueil > L’union Méditerranéenne de Sarko : pas dans la poche !

L’union Méditerranéenne de Sarko : pas dans la poche !

Publie le mercredi 5 mars 2008 par Open-Publishing
1 commentaire

Sarkozy et Merkel unis contre les paradis fiscaux

FRANCE-ALLEMAGNE. La Suisse est concernée par de nouvelles « stratégies » contre l’évasion fiscale.

Sylvain Besson, Paris
Mercredi 5 mars 2008

La Suisse fera-t-elle les frais de la nouvelle lune de miel franco-allemande ? Lundi soir, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont annoncé que leurs deux pays allaient coordonner leurs positions sur une série de sujets, notamment le développement de « stratégies contre les paradis fiscaux » - une expression qui, dans la terminologie officielle allemande, désigne aussi la Suisse.

« Nous nous sommes mis d’accord pour soutenir la France dans ses efforts contre les paradis fiscaux et les Etats offrant des privilèges fiscaux », a déclaré Angela Merkel lors d’une conférence de presse avec Nicolas Sarkozy. Selon la chancelière allemande, des groupes de travail conjoints vont être créés, notamment sur ce thème, afin de préparer la présidence française de l’Union européenne, qui débute le 1er juillet. L’irruption de la question fiscale dans l’agenda européen est une conséquence directe des révélations récentes concernant la dissimulation des fonds de riches Allemands au Liechtenstein (LT du 3.3.08).

Peu de détails ont été donnés mardi sur le contenu des « stratégies » à mettre en œuvre contre les paradis fiscaux. Selon un représentant du Ministère français des finances, les projets de Paris pour sa future présidence de l’UE concernent notamment la création d’Eurofisc, une agence européenne chargée de combattre la fraude et l’évasion fiscales. Son mandat concernerait la fraude aux assurances sociales, à la TVA, mais également la lutte contre l’utilisation des paradis fiscaux par des contribuables aisés.

Union pour la Méditerranée

La France et l’Allemagne se sont aussi entendues sur les contours de l’Union pour la Méditerranée, un projet phare de Nicolas Sarkozy qui avait suscité des réticences à Berlin. Selon Wolfram Vogel, de l’Institut franco-allemand, les deux pays ont fait des concessions : « La France a accepté que cette idée bien française soit intégrée dans le processus de Barcelone », l’actuelle politique de l’UE pour la Méditerranée. En échange, « l’Allemagne va soutenir la politique française visant à revaloriser la Méditerranée ».

Derrière cet accord de principe, le contenu concret de la future Union reste à définir. L’environnement, l’énergie et la culture pourraient être des domaines de coopération privilégiés. Mais des problèmes épineux devront être résolus avant le sommet fondateur qui doit se tenir les 13 et 14 juillet à Paris. Par exemple le statut d’Israël, dont la présence au sein de l’Union pour la Méditerranée est contestée par d’autres pays riverains comme la Libye. Page 25

http://www.letemps.ch/template/inte...

Messages

  • RSS
    Union méditerranéenne : Sarkozy fait un pas en direction de Merkel
    MONDE | 00h05
    Nicolas Sarkozy, soucieux de désamorcer un désaccord inquiétant entre Paris et Berlin, a fait des concessions à Angela Merkel sur son projet d’Union méditerranéenne, sans lever les ambiguïtés, estimaient mardi les experts.
    05 Mars 2008 | 00h05

    Dès mardi, le Premier ministre français François Fillon et le gouvernement allemand divergeaient sur le contenu du compromis concernant "l’Union pour la Méditerranée", annoncé par la chancelière allemande et le président français lundi soir à Hanovre.

    L’annonce était d’autant plus spectaculaire que la discorde était évidente, laissant spéculer sur une brouille durable.

    "On a trouvé un compromis autour de cette Union pour la Méditerranée que nous voulons tous les deux et qui n’exclura personne", a affirmé M. Sarkozy.

    "Nous sommes d’accord pour que ce soit un projet de l’Union européenne", a ajouté Mme Merkel qui l’a défini comme un renforcement "à un niveau supérieur" du processus euro-méditerranéen de Barcelone, lancé en 1995 et actuellement en panne.

    M. Sarkozy a annoncé "une proposition franco-allemande au prochain Conseil européen" des 13/14 mars à Bruxelles sur ce projet.

    Les Allemands jugeaient inacceptable un projet excluant les Européens non riverains de la Méditerranée. La seule possibilité est un projet ambitieux ouvert aux 27 pays de l’UE : l’immigration africaine par Gibraltar a des implications à Madrid comme à Tallinn, fait valoir Berlin.

    Un projet réservé à quelques pays riverains comporte un risque élevé de division pour l’Europe, l’Allemagne se tournant vers ses voisins de l’est et ainsi de suite, argumentait Angela Merkel.

    Pour Martin Koopmann, de la Société allemande de politique étrangère (DGAP), la fermeté allemande a payé : "Sarkozy a abandonné un point crucial, celui de l’implication des pays riverains seulement".

    Ulrike Guérot du Conseil européen pour les relations extérieures (ECFR) estime que "preuve a été faite" à Hanovre que "quand ça devient trop grave dans le couple franco-allemand, les mécanismes fonctionnent". "Il y a un frein de secours et assez de mécanismes institutionnels permettant d’éviter que la crise traîne et dégénère", dit-elle.

    Selon Ernst Hillebrand, de la Fondation Friedrich Ebert, M. Sarkozy vit "un apprentissage" : il "s’écarte de sa politique d’annonces" et "des discordes comme celle autour de l’Union méditerranéenne vont devenir plus rares".

    Pour M. Hillebrand, les deux partenaires ont des concessions à faire. "Les Français doivent accepter en grinçant des dents qu’ils ne peuvent pas tout faire tout seuls au niveau européen", en revanche "l’Allemagne devrait consentir à la France plus de marge de manoeuvre".

    Henrik Uterwedde, de l’institut franco-allemand de Ludwigsburg (sud-ouest), ne croit pas pour autant que le différend soit clos : "quand on casse deux ou trois fois la porcelaine, la recoller demande beaucoup plus de temps. (...) La réunion d’hier ne peut tout effacer. J’attends les actes".

    A Paris, on admet par exemple que les questions de financement ne sont pas réglées, parce qu’ils sont du ressort des Etats de l’UE.

    Un porte-parole gouvernemental à Berlin a déclaré mardi qu’une comparaison faite quelques heures plus tôt par M. Fillon entre l’Union méditerranéenne et le forum de coopération du "Conseil de la Baltique" ne correspondait pas à l’état des discussions. Ce qui a été convenu "n’a rien à voir avec le Conseil des Etats de la Baltique", a déclaré un porte-parole à Berlin.

    Ce Conseil est certes, notent les experts, un forum permettant la coopération de quelques uns sans exclure les autres, mais aux prérogatives bien limitées : "Connaissant Sarkozy et les ambitions de la France, je doute qu’il veuille créer un machin pour la galerie", juge Henrik Uterwedde.
    cf 24H suisse