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Robert Ménard démissionné de RSF ?

Publie le samedi 27 septembre 2008 par Open-Publishing
13 commentaires

de Maxime Vivas

Coup de théâtre : Robert Ménard, parti pour être big chief à vie de RSF doit la quitter précipitamment.

On dirait un licenciement de cadre ou de présentateur de la télé : "T’es viré, rend l’ordinateur et le badge de parking".

Vu sur le site de RSF :

"Le 9 octobre prochain, Robert Ménard publie un ouvrage intitulé "Des libertés et autres chinoiseries" aux Editions Robert Laffont, dans lequel il revient sur la campagne pour le boycott de la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin. Récit inédit sur les coulisses et les négociations secrètes menées autour des Jeux, ce livre est aussi un essai mordant sur la presse, les droits de l’homme et les lâchetés de la classe politique."

Il est probable que "la classe politique" a déjà lu ce livre avant sa mise en librairie et qu’elle n’a pas aimé ça.

Ménard, fait perdre des marchés à la France, il la brouille avec le plus grand pays du monde, et en plus il injurie Sarkozy qu’il a traité de « lâche » pour avoir été brièvement à Beijing où le sponsor de RSF, Bush, a séjourné plusieurs jours sans être injurié par notre ONG, par l’opinion publique états-unienne ou la nôtre.

Est-ce que le Pouvoir a jeté le citron pressé Ménard afin de sauver RSF si utile pour effacer les syndicats de journalistes, escamoter les problèmes de la presse en France et ceux du droit à l’information ?
En tout cas, ce départ est brutal et précipité (Ménard doit quitter son bureau mardi). Démissionnaire, il perd des indemnités, lui, qui aime l’argent. Payé plus de 5000 Euros par mois sans compter les avantages annexes, il se retrouve sans job. Difficile alors de le croire quand il dit qu’il pensait à ce départ depuis deux ans.

L’autre prétexte invoqué : il se devait de laisser la place à son successeur qui maîtrise Internet est d’une rare stupidité.
Ménard a-t-il été viré en cadeau de la France aux Chinois en colère ?
L’affront fait à la Chine le 9 avril à Paris n’est pas pardonné et la plaie ouverte sera longue à se refermer.

Faute d’informations dans les médias français sur RSF, les Chinois sont allés les chercher dans mon livre dont plusieurs exemplaires ont été achetés par leur ambassade pour envoi en Chine et traduction.
Sur le google chinois (baidu.com), les articles qui font référence à mon livre sont nombreux. La presse écrite chinoise en parle beaucoup, leur Internet aussi. Radio Chine International a publié une interview de moi sur RSF en 45 langues.

Aujourd’hui, encore, je suis averti de la parution d’articles inspirés de mon livre dans deux journaux chinois à gros tirage (500 000 et 3 millions d’exemplaires). Et ça n’arrête pas depuis le passage de la flamme olympique à Paris et les exploits de Ménard.

Nos diplomates en poste en Chine, nos entreprises ont vu cette contre-attaque médiatique continue. Qu’elle se poursuive sans faiblir presque six mois après le camouflet français indique que les dégâts sont profonds.

Espérons que le successeur de Ménard, Jean-François Julliard, avec qui j’ai échangé des mails pendant l’écriture de mon livre sur RSF saura recadrer RSF vers un travail d’ONG au service de la presse, des lecteurs, des journalistes.

Plus que jamais d’actualité pour comprendre, lire le premier coup de boutoir : "La face cachée de reporters sans frontières. De la CIA aux Faucons du Pentagone" Ed. Aden, deuxième édition revue et actualisée.

Je ne dis pas que tout vient de cet ouvrage, j’espère qu’il a ajouté à ce qui a été dit sur RSF par beaucoup d’autres et qu’il a avec eux contribué à écarter Ménard. Je pense à Salim Lamrani, Viktor Dedaj, Jean-Guy Allard Jean-Luc Mélenchon et plein d’autres plumes affinées.

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