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suisse/suède/france ... un stream de moins en moins clear !
Publie le dimanche 21 mai 2006 par Open-Publishing1 commentaire
cf le temps (journal suisse)
Un résident suisse surgit dans l’affaire Clearstream
Le Suédois Karl-Erich Schmitz, qui réside dans le canton de Fribourg, ne comprend pas pourquoi son nom apparaît comme l’instigateur d’un vaste complot anti-français.
Quel est le rapport entre la paisible bourgade de Châtel-Saint-Denis (FR) et l’affaire qui ébranle le sommet de l’Etat français depuis trois semaines ? Réponse : Karl-Erich Schmitz. Ce Suédois établi en Suisse depuis 1989 apparaît sur les faux listings attribuant à des hommes politiques, dont Nicolas Sarkozy, des comptes occultes ouverts par la société luxembourgeoise Clearstream. Depuis deux jours, il est aussi présenté par l’industriel Jean-Louis Gergorin, l’homme qui a envoyé les faux listings à la justice, comme le maître d’œuvre d’un complot visant les intérêts stratégiques français.
Dans un entretien publié vendredi par Le Figaro, Jean-Louis Gergorin explique avoir été averti par différentes sources, fin 2002, de l’existence d’un réseau d’espionnage visant notamment le groupe aéronautique EADS, dont il est l’un des vice-présidents. Au centre de ce réseau se trouverait un certain « Karel Schmitt » ou « Karl Schmitt ». Selon les renseignements donnés par Jean-Louis Gergorin à un journaliste français, il s’agit en fait de Karl-Erich Schmitz, né en Suède en 1935.
Le Temps a rencontré le soi-disant espion à son domicile de Châtel-Saint-Denis. C’est une vaste propriété à flanc de colline, protégée du monde extérieur par une haie d’arbustes. Le gazon et les arbres du jardin sont taillés au millimètre. Avec ses bermudas et sa chienne Molly, Karl-Erich Schmitz présente toutes les apparences d’un retraité sans histoires. Lorsqu’on lui parle du dossier Clearstream et du rôle qu’il y aurait joué, il tombe des nues : « Je ne comprends pas pourquoi mon nom apparaît dans cette affaire. Je n’ai jamais entendu parler de Clearstream. Je n’ai jamais espionné qui que ce soit. »
Qui a placé le nom de Karl-Erich Schmitz sur les faux listings de Clearstream que de mystérieuses « sources » ont remis à Jean-Louis Gergorin, et dans quel but ? Impossible de le savoir pour l’instant. Tout au plus peut-on constater que le retraité suédois présente un profil intéressant pour les services de renseignement occidentaux. Dans les années 1960 et 1970, il a fait du commerce de sucre avec l’Union soviétique. Dans les années 1980, il a exporté, selon ses propres dires, « de grandes quantités » de poudre vers l’Iran, alors en guerre avec l’Irak et soumis à un embargo international. « Depuis cette époque, je n’ai plus été impliqué dans le commerce d’armement, assure Karl-Erich Schmitz. Ma seule activité, c’est le rachat de dettes et de créances des pays de l’Est. »
Etrange coïncidence : un enquêteur privé suisse a confié au Temps avoir été contacté, il y a quelques années, par un service de renseignement européen. Celui-ci cherchait des informations sur Karl-Erich Schmitz, en particulier sur ses liens présumés avec des oligarques russes comme Boris Berezovski et « certains cercles politiques français ».
De nouveau, le retraité suédois semble abasourdi : « Je ne connais pas d’oligarques russes, que ce soit Berezovski ou un autre. » En revanche, Karl-Erich Schmitz indique avoir racheté une société fribourgeoise, Parosio, qui pourrait avoir été dirigée dans le passé par un proche de Boris Berezovski.
A la lumière de ces déclarations, il apparaît que les dires de Jean-Louis Gergorin sur Karl-Erich Schmitz n’ont pas plus de valeur que les faux listings de Clearstream. Le problème est que, depuis deux ans, Jean-Louis Gergorin, qui semble croire que les listings sont authentiques, n’a cessé d’alerter les autorités françaises sur la « menace » que le retraité suédois ferait peser sur la sécurité nationale.
Selon Le Figaro, il en aurait parlé avec le chef de la DST (service de contre-espionnage) en avril 2004. Surtout, en janvier 2004, Jean-Louis Gergorin a averti Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, de l’existence du fumeux complot contre les intérêts français.
Le 9 janvier 2004, Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, a organisé une réunion avec Jean-Louis Gergorin et le général Philippe Rondot. Selon les notes prises par cet officier, le futur premier ministre a semblé très intéressé par l’implication d’hommes politiques dans cette affaire. Le nom de Nicolas Sarkozy, en particulier, a été évoqué lors de ce rendez-vous.
La suite est désormais connue : en juin 2004, Jean-Louis Gergorin envoie au juge Renaud van Ruymbeke un faux listing de Clearstream où apparaissent des comptes ouverts pour Nicolas Sarkozy en Italie. Parmi les centaines de noms mentionnés par ce document figurait aussi celui d’un certain « Kar Schmitt », en réalité Karl-Erich Schmitz.
Qui est Karl-Erich Schmitz ?
Karl-Erich Schmitz est un homme d’affaires suédois né en 1935, qui réside en Suisse depuis 1989. Il figure sous le nom de « Kar Schmitt » sur les faux listings de la société luxembourgeoise Clearstream. Anciennement actif dans le commerce de sucre avec l’Union soviétique, il a été impliqué dans le scandale des ventes clandestines d’armes à l’Iran dans les années 1980. Il dit n’avoir jamais entendu parler de Clearstream, et ignore totalement pourquoi son nom apparaît sur les faux listings.
De quoi est accusé Karl-Erich Schmitz ?
L’industriel Jean-Louis Gergorin, qui a avoué cette semaine être le délateur anonyme qui a envoyé les faux listings à la justice française, voit dans Karl-Erich Schmitz le maître d’œuvre d’une vaste entreprise d’espionnage et de corruption visant les intérêts français. Jean-Louis Gergorin a expliqué avoir été informé par différentes sources, à l’automne 2002, de l’existence de cette conspiration, soi-disant orchestrée par des oligarques russes. Une autre source - probablement l’informaticien Imad Lahoud - lui aurait ensuite remis des listings provenant soi-disant de Clearstream (en fait, des faux) où apparaissait le nom de Karl-Erich Schmitz, orthographié « Kar Schmitt ». Jean-Louis Gergorin y aurait vu une confirmation des renseignements qu’il avait reçus en 2002. Il a alors alerté différents services français et, en janvier 2004, le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Dominique de Villepin.
Karl-Erich Schmitz était-il concerné par le voyage en Suisse effectué en juillet 2004 par le général Rondot ?
Ce n’est pas certain. Le général Rondot est l’officier français chargé par Dominique de Villepin, le 9 janvier 2004, d’enquêter secrètement sur les allégations de Jean-Louis Gergorin et les listings détenus par ce dernier. Il s’est rendu à Berne à la mi-juillet 2004 pour tenter de vérifier ces informations auprès du Service d’analyse et de prévention (SAP) de l’Office fédéral de la police. Le général Rondot s’intéressait notamment au « patron d’une société de sécurité suisse » apparaissant sur les faux listings. Il est possible qu’il s’agisse de Karl-Erich Schmitz (qui est Suédois, mais possède un permis de résidence helvétique) : en privé, Jean-Louis Gergorin aurait décrit ce dernier comme responsable de la sécurité de certains oligarques russes. Une assertion qui, comme bien d’autres venant de lui, paraît peu crédible.
Messages
1. > suisse/suède/france ... un stream de moins en moins clear ! , 21 mai 2006, 10:56
tageblatt (luxembourg)
le parquet s’invite dans le cabinet des juges !!!!!!!
Le parquet fait monter la pression sur les juges dans l’affaire Clearstream en décidant de s’inviter désormais à chacune des auditions conduites par Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, y compris celle du général Rondot à laquelle il n’a théoriquement pas accès.
Le parquet de Paris a informé les juges le 12 mai de son intention d’assister à l’ensemble des auditions à venir dans l’affaire de »dénonciation calomnieuse » liée aux listings truqués Clearstream.
Toutefois, le code de procédure pénale (CPP) ne prévoit pas que le parquet puisse assister aux auditions des personnes entendues sous le statut de simple témoin, ce qui est le cas du général Philippe Rondot.
L’article 119 du CPP stipule que »le procureur de la République peut assister aux interrogatoires, auditions et confrontations de la personne mise en examen, de la partie civile et du témoin assisté ».
Si rien n’empêche les magistrats de laisser le parquet assister à l’audition du général Rondot, dans un contexte houleux, les juges, dont la lecture des textes est très »littérale », selon une source proche du dossier, pourraient ne pas laisser entrer le parquetier dans leur bureau.
La volonté du parquet de s’inviter dans le cabinet des juges est »totalement inédite dans cette proportion », analyse un avocat pénaliste parisien, qui la qualifie de »coup de force ».
L’un de ses confrères ajoute que »d’ordinaire, le parquet n’assiste jamais aux auditions car ils n’ont pas le temps. Ils ne le font que ponctuellement ».
Jusqu’à présent, MM. d’Huy et Pons ont affiché une grande méfiance vis-à-vis du parquet. Ils n’ont informé ce dernier, par exemple, de leurs perquisitions qu’au dernier moment, c’est-à-dire la veille au soir, voire le matin même.
Autre symptôme de l’ambiance plutôt dégradée entre les deux parties, les magistrats instructeurs ont rédigé un procès-verbal de constatation le 27 avril, dans lequel ils expliquent avoir découvert que certaines pièces étaient en désordre et que des éléments manquaient après que le dossier eut été transmis au parquet.
Le général Rondot, ancien conseiller du ministre de la Défense pour le renseignement de 1997 à 2005, témoin capital de l’affaire, peut s’attendre à une audition dès lundi, date programmée par les juges.
Le militaire ayant refusé de se rendre à une première convocation jeudi, le parquet a requis à son encontre l’usage de la force pour la deuxième convocation fixée lundi.
Toutefois, l’enjeu de cette interrogatoire est maigre car l’intéressé a déjà annoncé qu’il ne répondrait pas aux questions des magistrats s’il était conduit par la force à leur cabinet.
Comme l’a rapporté le quotidien Le Monde cette semaine, le ministère public a également demandé dans son soit-transmis du 12 mai à être avisé »de la date et de l’heure de chacun des actes d’information à intervenir ».
Le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, avait adressé le 6 avril un courrier au président du tribunal, Jean-Claude Magendie, et au procureur général Yves Bot, dans lequel il se plaignait de l’attitude des juges d’instruction dans le dossier Clearstream.
Il critiquait notamment les conditions dans lesquelles se sont déroulées les perquisitions qui, selon lui, »témoignent d’un mépris ou d’un manque de considération du ministère public ».
Les juges d’instruction sont indépendants, contrairement au parquet qui est hiérarchisé et doit rendre compte à la Chancellerie, via le parquet général.