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tout va bien chez les patrons : Parachutes dorés et « retraites-chapeau »
Publie le lundi 24 avril 2006 par Open-Publishing2 commentaires
PRECARITE !
Des chèques de départ de plusieurs millions d’euros et des retraites cousues main, la loi Breton, qui s’applique pour la première fois cette année, lève un nouveau tabou sur l’argent fou des PDG
Chez Air liquide on sait se montrer généreux avec ses anciens patrons. Cette discrète société, leader mondial des gaz industriels, est une des plus performantes du CAC 40. Pour remercier les dirigeants elle leur verse chaque année une généreuse retraite, qui vient compléter le régime des salariés ordinaires. Edouard de Royère, patron jusqu’en 1995, reçoit chaque année un chèque de 1,6 million d’euros et son successeur Alain Joly 1 million d’euros. Ne vous inquiétez pas pour l’actuel PDG, Benoît Potier, lors de son départ, Air liquide, il est prévu de lui signer un chèque de trois ans de salaires, ce qui représente actuellement une indemnité de départ de 6 millions d’euros. Parachutes dorés, « retraites-chapeau »... grâce à la loi Breton de 2005, qui s’applique pour la première fois, les petits avantages des dirigeants sont portés à la connaissance du grand public et figurent dans les documents d’information que sont en train de publier les groupes cotés en Bourse.
Peu à peu on découvre l’intégralité des rémunérations folles des patrons. Malgré l’opposition du Medef, une première loi en 2001 avait imposé aux sociétés l’obligation de dévoiler les salaires versés aux dirigeants. Selon la société Proxinvest, ces rémunérations s’élevaient en moyenne en 2004 à 5,6 millions d’euros soit 15 000 euros par jour, pour les PDG du CAC 40. Avec les stockoptions, ces options de souscription d’actions à un prix intéressant, on atteint même 22,6 mil-lions d’euros pour Lindsay Owen Jones de L’Oréal ou 16,2 millions pour Bernard Arnault de LVMH ! L’obligation de transparence n’a donc pas calmé les excès.
Mais ce n’est pas tout. Dans la plus grande discrétion, les entreprises ont aussi mis en place des indemnités de départ généreuses, les parachutes dorés, ainsi que des compléments de retraite, les retraites-chapeau. Le scandale éclate, il y a un an, lorsque l’on apprend que Daniel Bernard, le PDG de Carrefour, quitte l’entreprise avec 39 millions d’euros ! Devant le tollé, un amendement à la loi Breton sur « la confiance et la modernisation de l’économie » oblige les entreprises à indiquer aussi les divers avantages et éléments exceptionnels qui complètent les salaires et les stock-options. On découvre aujourd’hui que, pour certains patrons, le montant des parachutes dorés est énorme : Antoine Zacharias, le PDG de Vinci, l’empereur des parkings, a reçu au début de l’année trois ans de salaires soit 13 millions d’euros.
En plus, il touchera chaque année une retraite-chapeau lui permettant de conserver un revenu annuel représentant 50% de son salaire, soit 2,1 millions d’euros. Pas mal non plus le parachute de Maurice Lévy, le PDG de Publicis, estimé dans les conditions actuelles à 16 millions d’euros (1). La plupart des patrons ont ainsi prévu un cadeau de départ. Même Bertrand Méheut, le PDG de Canal+, qui avait protesté à cor et à cri contre les parachutes dorés de ses prédécesseurs, bénéficiera lui aussi d’une indemnité de 2 millions d’euros ! Pour trouver ces chiffres, il faut fouiller dans les rapports annuels des sociétés qui font parfois plus de 300 pages. Certaines comme BNP Paribas, Sanofi ou Veolia (une provision de 11,4 millions pour son PDG Henri Proglio) , ont joué le jeu de la transparence. Pour d’autres au contraire, c’est un jeu de piste ou alors l’information est donnée de manière elliptique : quelques lignes dans un coin de page pour Accor, Schneider ou Total.
Pourquoi ces cadeaux ? Pour les patrons très bien payés, entre 1 et 3 millions d’euros, la retraite ne représentera que 15% à 30% du dernier salaire. Une chute de revenu considérable. « Pour la compenser et fidéliser les dirigeants, les entreprises ont mis en place ces régimes-chapeau qui permettent d’amortir la baisse de revenu de ces cadres supérieurs », explique Alain Boyadjian du cabinet spécialisé Hewitt Associates. Seulement lorsqu’il s’agit de verser pendant vingt ans 30% de son dernier salaire à un cadre, l’entreprise doit mettre de côté en provisions l’équivalent de six ans de rémunération. C’est-à-dire plusieurs millions d’euros. Les grands patrons ont souvent expliqué qu’ils étaient très bien payés car ils disposaient d’un bail précaire à la merci du bon vouloir de leurs actionnaires. On s’aperçoit qu’ils sont protégés par des indemnités de départ et des retraites d’entreprise très généreuses.
Précarité n’a pas le même sens pour tout le monde.
(1) L’indemnité de départ de Maurice Lévy représente 7,5 fois la partie variable de son salaire.
Messages
1. > tout va bien chez les patrons : Parachutes dorés et « retraites-chapeau » , 24 avril 2006, 11:52
Arithmétique de base :
pour quelques gros pleins de fric en retraite
il faut beaucoup de précaires très précaires
de plus en plus
d’ailleurs plus il y a des pauvres
plus les riches s’enrichissent
1. > tout va bien chez les patrons : Parachutes dorés et « retraites-chapeau » , 24 avril 2006, 12:08
De leurs excès naîtra la révolution, comme à chaque fois.
Shootés au fric, ils ne sont pas capables de le comprendre.
Quels cons !!
Flash 12