violence grave des forces de l’ordre à Calais. Comment agir ?

Abonnée à une mail-list concernant les migrants et les sans-papiers, je lis régulièrement des témoignages sur les violences commises par la police (CRS ou autres) contre les migrants de la région de Calais (depuis la fermeture du camps de Sangatte les migrants qui sont dans cette région parce qu’ils essaient de passer en Angleterre, sont dehors, dans la rue et dans la nature).

Ce sont des témoignages de violences graves commises par les forces de l’ordre contre des adultes, des femmes, des jeunes, des adolescents et même de jeunes enfants.

J’ai confiance dans ces militants qui prennent le temps d’observer et de témoigner. Mais il serait bien aussi de recouper ces informations. Si vous habitez la région, peut-être avez-vous fait des observations de même nature et peut-être pouvez-vous l’indiquer ici, même si vous ne voulez (pouvez) pas témoigner sous votre vrai nom (il y a un risque à témoigner contre les forces de l’ordre), plusieurs témoignages signés par des pseudo apporteraient tout de même une certaine validation de ces témoignages de violence des forces de l’ordre contre les migrants.

Une fois ces observations validées, si je ne fais rien, ne suis-je pas coupable de non dénonciation de délit si je n’avertis personne ?

Qui dois-je avertir ? Que dois-je faire en tant que citoyen, pour que les forces de l’ordre que nos impôts financent aient un rôle de protection et ne commettent pas de délit en agressant les plus fragiles ???

Merci de vos suggestions, j’aimerais une prise en compte dans les réponses des aspects juridiques de cette situation insupportable.

Un exemple récent : reçu ce témoignage par mail aujourd’hui (je vous mets l’intégralité du mail) :

Début du mail reçu :
Le changement de sous-préfet, le discours d’Hortefeux et l’arrivée sur
Calais de nouveaux CRS ont déclanché toute une série de violences "permises"
contre les réfugiés.

La semaine dernière, des témoignages de coups portés contre des réfugiés
déjà arrêtés et parfois menottés, ont été donnés.

Ce samedi et dimanche, d’autres histoires relatent le climat d’oppression et
de racisme provoqué par les CRS 40, de la Moselle :

Un fourgon de police poursuivant des réfugiés afghans aurait percuté l’un
d’entre eux qui se trouve à l’hôpital.

Dans un squat, les policiers auraient tant gazé l’endroit que les gens
malades et aveuglés en sont sortis comme ils le pouvaient : un soudanais
aurait alors fait une chute d’une hauteur de plafond. Il serait lui aussi à
l’hôpital.

Dimanche après-midi, les CRS ont mis toute leur force pour arrêter les
réfugiés : après le repas, ils ont capturé des réfugiés épuisés dont un
enfant de 6 ans qu’ils n’hésitent pas à emmener à la PAF pour le libérer, le
forçant à retourner à pied jusqu’au centre ville.
Ils auraient également contrôlé et opéré en pleine rue une palpation sur un
musulman qui a refusé alors d’être touché : le CRS l’a plaqué sur le car et
l’a à moitié étranglé de rage.
D’autre part, un témoin français a raconté avoir vu les CRS taper 4 réfugiés
dans la rue de la Pomme d’Or après les avoir interpellés ce dimanche matin.

Moi-même, j’ai du intervenir auprès d’un CRS 40 pour qu’ils n’emmènent pas
un futur demandeur d’asile muni d’une convocation le 2 octobre, en
préfecture d’Arras. Le policier argumentait en parlant de la date, j’ai du
expliquer que l’on était le 30 septembre.
Mais je n’ai pas réussi à les empêcher d’embarquer un exilé qui revenait
tout juste de la PAF (1heure et demie de route), affamé et fatigué. Le CRS a
prétendu qu’on l’emmènerait au cra. J’ai du lui indiquer que je connaissais
les lois et qu’il était en train de me mentir, l’homme étant un réfugié
politique dont le pays est une dictature militaire et policière. Je me suis
retenue juste à temps pour ne pas ajouter "comme nous" alors que les CRS me
regardaient et attendaient la suite verbale.

Il est à se demander s’il existe des organisations capables d’arrêter ce qui
se produit sous nos yeux. Sarkozy, nous l’avons en direct tous les jours,
dans toute sa grandeur et bonté d’âme.
Fin du mail reçu.