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11 MAI Réunion publique pour l’égalité des droits

Publie le samedi 8 mai 2004 par Open-Publishing

A L’INITIATIVE DU MANIFESTE POUR L’ÉGALITÉ DES DROITS

Réunion publique pour l’égalité des droits

MARDI 11 MAI 2004

19h30/21h30

Lieu de la réunion :
4, bd de la Villette. 75019
Métro : Belleville

A la suite du « Manifeste pour l’égalité des droits » rendu public en mars et désormais signé par plusieurs milliers de personnes et plus d’une centaine d’associations gays et lesbiennes, féministes, de lutte contre le sida et de lutte contre les discriminations, plusieurs maires se sont déclarés prêts à célébrer des mariages entre personnes de même sexe. Cette annonce et sa prochaine concrétisation à Bègles ont provoqué une réaction brutale des plus hautes instances de l’Etats, assorties de graves menaces à l’encontre des élus. Nous devons nous mobiliser pour les soutenir dans leur démarche inspirée par le principe de l’égalité des droits.

Mais nous tenons aussi à rappeler que l’accès au mariage n’est qu’un élément dans un ensemble de revendications que nous entendons rappeler à l’heure des élections européennes.

C’est pourquoi nous invitons les associations, les syndicats, les partis politiques, et tous ceux et toutes celles qui souhaitent participer au débat et au mouvement actuels à la réunion publique du mardi 11 mai 2004.

Daniel Borrillo
Didier Eribon
Caroline Mécary
Emmanuel Pierrat
Yann Pedler

Avec

ACT-UP, AIDES, ARDHIS , APGL,
GAT, Sos Homophobie,
Académie gay et lesbienne,
Panthères roses

En présence de
Jacque Boutault, Maire du IIe arrondissement
Martine Billard, députée de Paris
Noël Mamère, député, Maire de Bègles

Source : http://www.les-verts.org/


MANIFESTE POUR L’EGALITE DES DROITS

Parlement, juges et maires français
« L’agression dont a été victime Sébastien Nouchet, brûlé vif parce que homosexuel, a soulevé une vague d’émotion et d’indignation. Elle a fait prendre conscience de quelle haine les gays, les lesbiennes, les transsexuel-les pouvaient faire l’objet en France comme ailleurs. Il semble qu’un large consensus se dessine aujourd’hui pour organiser la lutte contre l’homophobie (il conviendrait cependant de ne pas oublier la lutte contre la transphobie). Mais nombre de ceux qui se déclarent prêts à soutenir des projets législatifs visant à pénaliser les injures homophobes ou les incitations à la haine et à la discrimination sont les mêmes qui hier s’opposaient aux avancées de l’égalité des droits et notamment au Pacs.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Donner une définition restrictive de l’homophobie, en ne dénonçant que la haine à l’encontre des homosexuels, et non pas toute politique discriminatoire à leur égard, reviendrait à permettre à nombre d’homophobes de faire part de leur compassion et de s’auto-décerner des brevets de tolérance et de progressisme tout en refusant, comme auparavant, toute avancée vers l’égalité des droits. Il nous semble en effet homophobe et discriminatoire de refuser l’accès des gays et des lesbiennes au droit au mariage et à l’adoption, de refuser l’accès des lesbiennes ou des femmes célibataires à la procréation médicalement assistée. Nous nous sommes réjouis de l’instauration du Pacs et nous sommes très attachés à ce cadre juridique, souple et commode. Mais il n’est qu’un élément dans la reconnaissance des couples de même sexe, qui doivent pouvoir bénéficier, s’ils le désirent, des mêmes droits que les couples hétérosexuels.
Le maire de San Francisco l’a récemment rappelé, par un geste spectaculaire : la constitution de l’Etat de Californie comme la constitution américaine interdisent la discrimination et garantissent l’égalité des citoyens. Au cours des dernières années, les Cours suprêmes de l’Ontario, de la Colombie britannique, au Canada, et du Massachusetts aux Etats-Unis, ont également statué que l’interdiction du mariage homosexuel violait le principe constitutionnel d’égalité des droits. Les parlements de Belgique ou des Pays-Bas ont instauré le droit au mariage pour les couples de même sexe. La constitution française pose elle aussi le principe fondamental de l’égalité de tous devant la loi. Ce principe n’est pas appliqué puisque des droits fondamentaux comme le droit de se marier sont refusés aux gays et aux lesbiennes. Nous demandons donc aux juges français de suivre l’exemple de l’Ontario, de la Colombie britannique et du Massachusetts. Nous demandons aux parlementaires de suivre l’exemple des Pays-Bas, de la Belgique . Nous demandons aux maires des communes de France de suivre l’exemple donné par le maire de San Francisco et de célébrer des unions entre personnes du même sexe. »

 Premiers signataires :
Clémentine Autain (adjointe au maire de Paris, chargée de la jeunesse), Christine Bard (historienne), Philippe Bataille (sociologue), Pierre Bergé (Président de la Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent), Jane Birkin (chanteuse), Daniel Borrillo (juriste), Jacques Boutault (maire du 2ème arrondissement de Paris), Robin Campillo (cinéaste), Laurent Cantet (cinéaste), Patrick Cardon (Directeur du Centre de documentation GayKitschCamp, Lille), Sylvie Chaperon (historienne), Jacques Derrida (philosophe, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales), Catherine Deschamps (sociologue), Thomas Doustaly (Directeur de la rédaction de Têtu), Florence Dupont (Professeur à l’université de Paris 7), Didier Eribon (philosophe), Eric Fassin (sociologue), Jeanne Favret-Saada (anthropologue), Michel Feher (philosophe), Laurent Ferron (historien), Olivier Fillieule (sociologue), Geneviève Fraisse (directrice de recherche au CNRS, députée européenne), Jean-Paul Gaultier (couturier), Françoise Gaspard (sociologue), Christophe Girard (adjoint au maire de Paris chargé de la culture et conseiller général), Bertrand Guillarme (philosophe), Frédéric Haboury (éditeur), Marie-Elisabeth Handman (anthropologue, Ecole des hautes études en sciences sociales), Christophe Honoré (écrivain et cinéaste), Fabrice Hybert (artiste), Jean- Baptiste Joinet (maître de conférences à l’université de Paris I), Reims Liberté Gaie (Centre LGBT de Reims), Pierre Lascoumes (Directeur de recherche au CNRS), Elisabeth Lebovici (critique d’art), Rémi Lenoir (sociologue, directeur du Centre de sociologie européenne), Nathalie Magnan (Professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Dijon), Noël Mamère (député-maire de Bègles), Philippe Mangeot (enseignant, rédacteur en chef de la revue Vacarme), Arnaud Marty-Lavauzelle (médecin, ancien Président de Aides), Dominique Mehl (sociologue), Caroline Mécary (avocate), Janine Mossuz-Lavau (politologue, directrice de recherche au CNRS), Marc Morel (Sida Info Droit), Laure Murat (historienne), Monique Nemer (éditrice), Michelle Perrot (historienne, professeure émérite à l’université de Paris 7), Emmanuel Pierrat (avocat), Pierre et Gilles (artistes), Yann Pedler (avocat), Evelyne Pisier (politologue, professeure à l’université de Paris I), Thierry Pitois-Etienne (magistrat), Sabine Prokhoris (psychanalyste), Karim Ressouni-Demigneux (historien d’art), René Schérer (philosophe, professeur émérite à l’université de Paris 8), Olivier Séguret (journaliste), Geneviève Sellier (professeure en études cinématographiques à l’Université de Caen), Claude Servan-Schreiber (journaliste), Georges Sidéris (historien), Lionel Soukaz (cinéaste), Florence Tamagne (historienne, maîtresse de conférences à l’université de Lille-III), Benoît Tuleu (bibliothécaire), Michel Tort (psychanalyste), Alain Touraine (sociologue, Ecole des hautes études en sciences sociales), Agnès Tricoire (avocate), Michel Tubiana (Président de la Ligue des droits de l’homme), Eleni Varikas (Maîtresse de conférences à l’université de Paris 8), Paul Veyne (professeur honoraire au Collège de France)…

http://rlg51.free.fr/manifeste.htm