5ème anniversaire du déclenchement de la guerre en Irak

Chaos sécuritaire, instabilité politique, danger de partitions,
confrontations communautaires, crise humanitaire, et sociale... cinq ans
après la guerre et l’invasion, le bilan de la politique des Etats-Unis
en Irak est terrible.

La situation reste des plus critiques au point où la coalition
politico-militaire d’occupation installée par Washington ne cesse de se
déliter : sur les 40 pays qui la constituaient en 2003, il n’en reste que
26. Et la question aujourd’hui posée est celle du retrait des forces de
la coalition tellement la guerre et l’occupation sont un désastre.

Cette guerre engagée au nom de la démocratie et de la lutte contre le
terrorisme, alors qu’elle est le fruit d’une politique de puissance et
de domination dans une région hautement stratégique, a conduit au
démantèlement de l’Etat irakien et de ses institutions, à des
confrontations et des divisions intérieures, à l’exacerbation du
terrorisme, à la déstabilisation. Le nombre de victimes dépasse le
million ; 4000 soldats américains ont été tués, 2,2 millions d’irakiens
ont fui leur domicile pour échapper à la violence et à un quotidien
insupportable. Certes, la dictature criminelle de Saddam Hussein a été
abattue. Mais à quel prix et pour quel résultat ! La fin du régime honni
du peuple irakien n’était d’ailleurs pas la vraie raison de la guerre et
de l’occupation d’un pays qui dispose des ^ deuxièmes réserves mondiales
d’hydrocarbures.

La guerre en Irak, cette « /grande oeuvre/ » du Président Bush, restera
comme un fiasco stratégique et une catastrophe majeure en ce début du
21ème siècle.

C’est cette politique qui a servi à légitimer un mépris renforcé du
droit international, l’usage de mauvais traitements et de la torture
dans des prisons illégales. George Bush vient d’ailleurs d’opposer son
veto à l’interdiction par le Congrès de certaines formes de torture. La
guerre en Irak est aussi une défaite de l’éthique et de la dignité en
politique.

Il est profondément choquant et préoccupant que, dans ce contexte,
Nicolas Sarkozy ait choisi, comme principale orientation de politique
étrangère, un rapprochement atlantiste volontariste avec George Bush,
avec sa politique, avec certains de ses choix idéologiques...

Le Parti communiste français condamne un tel choix qui constitue un
recul et un abaissement du rôle français dans le monde.

L’exigence est à l’affirmation d’une politique étrangère de la France,
avec l’Union européenne, qui permette des avancées concrètes dans la
sécurité internationale, le règlement politique des conflits, le
désarmement, le renforcement du multilatéralisme et en particulier de
l’ONU dans le respect des principes et des buts de sa Charte.

Dans cet esprit, le retrait des troupes de la coalition d’occupation en
Irak s’impose dans les délais les plus brefs, afin d’assurer le retour
de ce pays à une pleine souveraineté sur tous les plans et dans un cadre
démocratique permettant la libre activité des partis politiques, des
syndicats, des associations... C’est dans le cadre des Nations Unies que
doit être coordonnée l’aide internationale immédiate et pour la
reconstruction.

Parti communiste français

Paris, le 19 mars 2008