Le terme de « camp humanitaire », sonne aux oreilles comme un lieu humaniste, un endroit idyllique, empreint d’insouciance, il y aurait une prise en charge, on y serait choyé, les enfants y seraient comme dans une colonie de vacances.

Lorsque à Gaza après avoir par les meurtres répétés du personnel humanitaire, les intimidations, les multiples diffamations, on a finalement évincé l’UNRWA avec l’accord tacite des pays financeurs, on nous apprit que l’aide humanitaire dorénavant, ce serait Israël associé à une entreprise philanthropique américaine qui s’en occuperait !

Avec la manipulation du langage repris par les médias, on nous habitua à douter de ce que l’on voyait de nos yeux, les déplacements de populations que l’on poussait comme bétail en transhumance, semblait presque être des départs volontaires, une déshumanisation savamment orchestrés avait transformé les Palestiniens en sous hommes, il était impossible pour le grand public de s’identifier à eux, difficile de ressentir de l’empathie. Grâce à une loi, les empathiques, ceux qui appelaient à l’arrêt des massacres étaient traités comme des criminels, brandir le drapeau palestinien, c’était être antisocial virulent, voir sympathisants terroristes, c’était en tout cas ce bruit de fond médiatique qui couvrait toute l’actualité sur les plateaux télés et dans les médias.

Bientôt sous l’impulsion de l’officine « caritative » israélo-américaine, grillage et barbelé se sont érigés en couloirs que devait emprunter une foule hagarde et famélique, les denrées distribuées par des soldats cagoulés et en armes étaient suspects, parfois avariée, on y trouva des drogues et autres psychotropes, des drones surveillaient la foule aux abois, des snipers tiraient au hasard sur les civils venus chercher de la nourriture, l’arsenal militaire se mit de la partie et on dénombra des centaines d’assassinats lors des distributions.

Alors lorsque le gouvernement israélien évoque des « camps humanitaires », par analogie avec ce qu’il nomme « aide humanitaire », on peut se faire une idée assez précise de ce que seront ces camps où seront concentrés toute une population.

Avec différents témoignages, de viols, d’enlèvements d’enfants, de trafics d’organes, me vient à l’esprit l’image d’un restaurant avec un homard dans un aquarium, le client choisi le homard, on lui prépare et il le déguste. Le camp pourrait être cet aquarium et le Palestinien un homard sur qui on prélèverait un organe, on satisferait un désir plus ou moins pervers, avant de le remettre dans l’aquarium. C’est cynique, je sais, mais si on prend l’aspect économique, c’est possible, il faudra que dans ce camp déshumanisé, l’Homme, la matière première, coûte peu et rapporte un bénéfice.