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Réforme Constitutionnelle et Déstabilisation : Chronique(s) d’une Révolution en marche (partie 3)

Publie le samedi 1er décembre 2007 par Open-Publishing
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Tenter de dévier le cours de la Révolution bolivarienne vers une social-démocratie de type européenne

Au fur et à mesure que la Révolution Bolivarienne emprunte chaque jour un peu plus le chemin vers le Socialisme, un nombre réduit mais continu de soutien au processus révolutionnaire se retire et part grossir les rangs de l’opposition. Il n’y là rien d’étonnant. Lorsque Hugo Chavez est élu en 1998, il l’est surtout en opposition au système bipartite clientéliste et corrompu qui avait marqué 40 ans de politique vénézuélienne. Il fut donc suivi par nombre d’opportunistes de toutes les tendances politiques. Le coup d’Etat et le lock-out de l’année 2002 vont permettre de clarifier les appuis politiques de la Révolution. Des partis ou des personnalités vont alors quitter les rangs de la Révolution et en payer le prix : un électorat désormais proche de 0%.

Le 30 juin 2007, soit deux jours après la non-rénovation de la concession à RCTV, le parti Podemos, dont les élus l’ont été pour soutenir la Révolution Bolivarienne, sont invités par l’Internationale Socialiste ; prélude nécessaire à une future admission. Depuis la création du Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV), Podemos critiquait ouvertement le gouvernement pour ses choix politiques. La grande majorité de ses élus et de ses militants avait alors quitté Podemos pour rejoindre le PSUV. Ce qui n’était un mystère pour personne s’est ouvertement manifesté depuis : Podemos s’est fait le porte parole de l’opposition à l’Assemblée Nationale, tenant un discours appelant à "la réconciliation nationale". De manière très hypocrite, ils prétendent défendre le président Chavez mais pas sa vision du Socialisme pensant par là tromper une partie de l’électorat chaviste, pourtant attaché au Socialisme du XXIe siècle.

Le Parti Podemos, a tissé des alliances qui montrent bien leurs véritables positions. Son secrétaire général, Ismaël Garcia, est désormais animateur sur la chaîne d’extrême droite, Globovision, d’une nouvelle émission politique : "Alo Venezuela". Comme si la référence à l’émission phare du président ne suffisait pas, Ismaël Garcia a repris le même logo pour son programme. Quant au gouverneur de l’Etat d’Aragua, resté fidèle à Podemos, il a ouvert les portes de son Etat à la coopération avec …. l’ambassade des Etats-Unis à Caracas. Les derniers élus de Podemos jouent dans la campagne contre la Réforme leur dernière carte pour se maintenir au pouvoir. Les prochaines élections régionales et municipales de 2008 devraient voir le Peuple sanctionner ces élus pour élire un représentant du PSUV. Il n’importe, ces désertions coïncident bien avec l’idiosyncrasie européenne. Après tout, les membres de Podemos seraient les représentants de cette "gauche" raisonnable contre la dictature populiste. Alors qu’ils ne suscitaient aucun intérêt pour les media internationaux jusqu’à peu, les très rares élus de Podemos sont devenus récemment des "stars" incontournables depuis leur "retour à la Raison".

Autre artisan de poids dans cette tentative de dévier la Révolution bolivarienne vers le centre, le Général Raul Baduel s’est prononcé le 6 novembre contre la Réforme constitutionnelle l’accusant même d’être un "coup Etat institutionnel". Le choix de se prononcer à deux jours du lancement de la campagne électorale, en n’invitant à sa conférence de presse que des media commerciaux a jeté un froid momentané chez certains chavistes qui considéraient l’ancien ministre de la défense comme un fidèle du processus révolutionnaire. Les débuts en politique du Général Baduel sont marqués par la même recherche que le parti Podemos : se faire une place au centre de l’échiquier politique vénézuélien. L’idéologue et mentor du général Baduel, le sociologue Heinz Dietrich l’exprime clairement dans un texte consacré à ce sujet : "Pour éviter un futur incertain et empêcher que la droite et l’impérialisme ne reprennent le pouvoir au Venezuela, il sera nécessaire que Chavez et Baduel arrivent à un accord négocié se basant sur une alliance stratégique entre le centre politique et le Bolivarianisme." (22) Loin des manœuvres électorales du sociologue allemand, le Peuple vénézuélien a surtout pris la position de Raul Baduel comme une trahison.

Un des effets collatéraux de la stratégie Baduel/Dietrich est de montrer une fois de plus le manque de sérieux de l’analyse de certains intellectuels médiatique français. En effet, le 11 mai 2005, Alexandre Adler écrivait dans le Figaro : "Le stalinien allemand du nom de Dietrich travaille la main dans la main avec les hommes de la Havane pour étouffer rapidement ce qui reste de démocratie au Venezuela " (23) Alexandre Adler va-t-il devenir désormais un fidèle adepte de Hugo Chavez maintenant que Dietrich et son élève sont passés à l’opposition ? On n’en saura sûrement rien. Cela démontre seulement le manque de sérieux des intellectuels médiatiques français lorsqu’ils parlent du Venezuela.

La stratégie de détourner le Peuple vénézuélien de son souhait de construire le Socialisme apparaît d’emblée assez difficile tant pour Podemos que pour le général Baduel. Une grande majorité de l’opposition leur refuse tout crédit pour leur longue collaboration avec le gouvernement bolivarien. Il est vrai que le 18 octobre, soit 18 jours avant son discours, Raul Baduel avait tenu des propos défendant la Réforme constitutionnelle. (24) Ce que n’ont pas manqué de reprendre certains opposants de longue date. Le journaliste de RCTV, Miguel Angel Rodriguez, ancien employé du Département d’Etat étasunien (25), se prononcera même contre le général Baduel se demandant où était ce dernier lorsque, selon lui, le gouvernement massacrait la démocratie dans le pays. Dans une opposition très divisée entre l’abstention et le vote "Non", il semble peu probable que le général Baduel soit accueilli comme un leader potentiel. Le souvenir de Francisco Arias Cardenas, compagnon d’armes de Chavez et candidat de l’opposition lors des élections présidentielles de l’an 2000, aujourd’hui ambassadeur à l’ONU et membre du PSUV est encore vif. Pour une bonne partie de l’opposition, l’ancien ministre de la défense apparaît comme une "taupe" envoyée par le président Chavez pour les diviser.

Même au sein de l’armée, les répercussions de la prise de position politique de Baduel sont minimisées par les responsables militaires. Qui plus est, les proches de l’ancien ministre de la Défense qui occupaient des postes élevés dans la hiérarchie en ont été écartés.

Ce qui n’empêchera pas les media internationaux de gonfler l’importance de la prise de position du général Baduel et jeter le doute sur le soutien populaire au gouvernement bolivarien. Le Monde consacrera pas moins de 4 articles à ce sujet. (26). Une tempête dans un verre d’eau qui n’affecte pas le processus démocratique vénézuélien même si le rouleau compresseur médiatique international se focalise sur le verre !

Enquêtes bidons et paramilitaires : répétition du scénario de décembre 2006

Une des caractéristiques de la campagne électorale pour la présidentielle de 2006 avait été la publication de nombreux sondages donnant le candidat de l’opposition, Manuel Rosales, comme vainqueur des élections. On connaît la suite, Chavez fut réélu président avec plus de 63% des voix. La publication de ces fausses enquêtes a un double objectif. D’une part, ces sondages ont un effet psychologique positif sur les opposants au gouvernement, d’autre part ils renforcent l’idée d’une fraude électorale lorsque les véritables résultats de la consultation populaire sont connus. Peu importe que toutes les élections au Venezuela furent approuvées par des observateurs internationaux, le recours au mythe de la fraude électorale est utilisée systématiquement par certains leaders d’opposition depuis le referendum révocatoire. Peu avant les élections présidentielles de 2006, nous écrivions "la publication de diverses enquêtes donnant Rosales gagnant ou au coude à coude avec Chavez fait parti de la stratégie de l’opposition vénézuélienne et de leurs alliés de Washington, Miami et Langley pour tenter de prendre le pouvoir coûte que coûte en ce prochain mois de décembre. Comme nous l’avons vu précédemment, cette même technique fut employée lors des "révolutions" de Washington en Europe de l’est. " (27) Mais devant la nette victoire du président Chavez, le plan de déstabilisation n’avait pu être enclenché. On ne sera donc ni étonné que certaines enquêtes donne l’opposition gagnante au referendum du 2 décembre prochain, ni que Le Monde s’en fasse l’écho malgré le ridicule des chiffres annoncés. (28)

Pour ce referendum, l’opposition table sur l’abstention pour pouvoir contester les résultats. Elle oublie volontairement de préciser que l’abstention à un referendum est une constante dans les élections vénézuéliennes. La Constitution du Venezuela, défendue aujourd’hui par l’opposition alors qu’elle s’y opposait en 1999, avait été approuvée par seulement 30.18% des électeurs inscrits, soit 3.301.475 électeurs. (29) Notons que depuis lors, le registre électoral a considérablement augmenté, le gouvernement ayant au sein de la Mission Identidad inscrit de nombreux exclus sur les listes électorales. (30). Même si l’abstention promet d’ors et déjà d’être élevée, le nombre d’électeurs qui se prononceront sera bien supérieur à celui approuvant la Constitution de la République Bolivarienne du Venezuela.

En fait, l’abstention est aussi un prétexte pour que le referendum sur la réforme constitutionnelle n’ait pas lieu. S’appuyant sur une enquête sortie d’on ne sais où, les dirigeants du parti Podemos, relayés par le "mouvement étudiant virtuel" déclarent que 80% des vénézuéliens ne connaissent pas le texte de la Réforme. Or comme le note le journaliste Sébastien Brulez, "Depuis plusieurs semaines, aux abords de la Place Bolivar à Caracas, on ne fait pas vingt mètres sans tomber sur des volontaires qui distribuent des exemplaires de la réforme constitutionnelle. (…) Ce qui frappe, c’est que les partisans du "oui" informent en distribuant la réforme comprenant les 69 articles soumis à référendum. Les partisans du "non", de leur côté, se contentent de slogans et de tracs interprétant les articles du projet constitutionnel à leur manière." (31). A titre d’exemple, l’auteur de ces lignes s’est vu offrir 6 fois le texte intégral de la Réforme lors d’un déplacement dans le centre de Caracas. Nous n’avons pas souvenir d’un tel empressement de la part de l’Etat français pour faire connaître le texte du Traité pour une Constitution Européenne…

La campagne de l’opposition est basée sur une désinformation permanente que ce soit par les media ou par les tracts. Désinformation basée sur les peurs de la classe moyenne à qui l’opposition veut faire croire qu’avec la Réforme constitutionnelle, l’Etat leur quittera "leur maison", "leur commerce", "leur télévision" (sic) ou encore "leurs enfants". Cette dernière affirmation pourrait faire rire si elle ne rappelait pas l’Opération Peter Pan, montée par la CIA et l’Eglise Cubaine, pour faire croire que l’Etat cubain allait nationaliser les enfants. Comme dit l’adage, c’est dans les vieux pots pourris de l’Impérialisme que l’on fait les meilleures soupes. Qui a donc intérêt à ce que le Peuple ne connaisse pas la Réforme ?

Quoiqu’il en soit, le report du Referendum prôné par l’opposition, est anti-constitutionnel puisque l’article 344 de la Constitution précise que "Le projet de Réforme Constitutionnelle approuvé par l’Assemblée Nationale sera soumis à referendum dans les trente jours suivants cette sanction". (32) L’Assemblée Nationale a approuvé le projet de Réforme, le 3 novembre 2007. Faites vous-même le calcul.

En fait, là encore, il s’agit d’une offensive pour faire passer le gouvernement pour intolérant et/ou autoritaire. Si l’opposition respectait vraiment, comme elle le prétend, la Constitution du Venezuela, elle ne proposerait pas une demande inconstitutionnelle et ferait une campagne honnête pour essayer de gagner le referendum.

L’autre point commun du referendum du 2 décembre prochain avec les élections présidentielles de décembre 2006 est la présence de groupes paramilitaires d’extrême droite au Venezuela. "De par leur proximité avec la Colombie (33), les Etats frontaliers sont, évidement, les plus touchés, mais certains quartiers populaires de Caracas souffrent aussi de ce fléau. Si une grande partie des paramilitaires défendent leur territoire et leur business armes au poing, d’autres restent en couverture menant une vie sociale normale, du moins en apparence. Le nombre est incertain mais jugé important. Or cette organisation, à la différence d’un simple groupe mafieux, a une idéologie politique (d’extrême droite) et une grande rigueur dans son organisation militaire" (34). Comme un sombre présage, le 20 novembre 2007, une villa du quartier Miranda (Est de Caracas, tout proche de l’Université privée Santa Maria) a été perquisitionnée par la police. Le Ministre de l’Intérieur et de la Justice en conférence de presse a montré le butin saisi : 7 fusils d’assaut, 4 pistolets, une mitrailleuse, 6000 cartouches, des uniformes de l’armée étasunienne, 78 téléphones portables, de la drogue, des fausses cartes d’identité, ainsi que des vieux numéros de la revue colombienne, Semana (35). Bien que la piste de trafiquants de drogue ne soit pas écartée dans l’enquête, l’hypothèse des réseaux paramilitaires reste une réponse privilégiée. La sécurité pour que chaque vénézuélien exerce son droit à la démocratie ce prochain 2 décembre sera une des clés de la réussite de ces élections.

Epilogue : Pourquoi une chronique si longue ? Pourquoi si tard ?

Et pourquoi pas en plusieurs parties ?

La réponse à toutes ces interrogations vient du fait que j’ai eu un ennui de santé, il y a quelques semaines. J’ai dû en urgence partir pour une clinique. Jouissant du privilège d’une police d’assurance privée couverte par mon travail, j’aurais aisément pu aller me faire soigner dans une clinique privée. Mais j’avais déjà eu à faire avec ces supermarchés de la santé.

La première fois, c’était le 31 décembre 2005. Mon vieux pote Djamel était venu passer les fêtes de fin d’année avec moi depuis sa Colombie voisine. Djamel n’était pas venu tout seul. Il était venu porteur de la Dengue hémorragique. Nous sommes allés dans une clinique privée faire des analyses. Les résultats furent sans appel, mon pote Djamel avait perdu 70% de ses plaquettes sanguines. Il fallait donc l’hospitaliser. Comme il ne bénéficiait d’aucune couverture maladie au Venezuela, je me proposais de payer les frais d’hospitalisation et repartais chez moi pour chercher toutes mes économies, soit quelques 2000 euros. Mais trouver un taxi qui me ramène à la clinique un soir de réveillon ne fut pas chose aisé. Après un bon bout de temps passé à chercher, mon ami m’appelle : "Je suis encore aux urgences, dépêche-toi de revenir car tant que tu ne payes pas ils ne m’hospitaliseront pas". J’ai réussi à revenir avant son décès et finalement il resta hospitalisé tout le temps que lui permettait mes économies : 4 jours. Djamel va bien, il vous embrasse.

La deuxième fois, c’était il y a quelques mois. Ma compagne se plaint de fortes douleurs abdominales à deux heures du matin. Nous allons donc dans une clinique privée. Elle, elle a la chance d’avoir une police d’assurance privée, donc nous partons confiant. Pas de remake de l’affaire Djamel en vue. Arrivés à la clinique, ils la placent en observation le temps d’appeler l’assurance et de vérifier que celle-ci remboursera les frais médicaux. L’assurance mettra plus de 4 heures à répondre. Lorsque les médecins, enfin sûrs de pouvoir être rémunérés, daignent s’occuper de ma compagne, je leur fis remarquer que si le mal avait été plus grave, elle serait sans doute morte durant ces 4 heures d’attente. Leur réponse à ma préoccupation fut très claire. Ils ont appelé les vigiles chargés de la sécurité de la clinique, et je me suis fait jeter dehors. Oui, oui, dehors, pas d’une discothèque, mais de la clinique où mon amie était hospitalisée. Ma compagne va bien, elle vous embrasse.

Donc, lorsque vint mon tour d’avoir des ennuis de santé, je suis allé sans réfléchir dans une clinique publique de Barrio Adentro. Dans le taxi qui m’emmenait à la clinique "Salvador Allende", je me demandais un court instant si les médecins cubains allaient me soigner avec le couteau entre les dents ou plutôt rangé dans le fourreau, à la ceinture. En fait, j’ai pas vraiment eu le temps de regarder car à peine 15 minutes après mon arrivée, ils me faisaient une radio et je passais devant le médecin-chef qui fut formel : "Vous restez en observation, on vous opère demain". J’ai eu beau leur expliquer qu’ils avaient dû se tromper, qu’une opération n’était peut-être pas justifié, en fait n’importe quelle excuse pour cacher ma trouille de passer sur le billard. Eux aussi, ils ont été très clairs. Mais alors que leurs collègues vénézuéliens de la clinique privée m’avaient foutu dehors alors que je voulais rester, les cubains m’expliquèrent qu’ils ne me laisseraient pas partir ainsi, et me mirent en confiance quant à l’opération du lendemain. Je suis resté hospitalisé 5 jours, soit un jour de plus que Djamel. Le traitement des infirmier(e)s m’a paru exceptionnel ; même la bouffe était bonne, préparée avec des produits frais provenant des supermarchés d’Etat Mercal. J’ai vu travailler l’équipe cubaine, ça ne doit pas être facile de travailler aussi dur. Au fond de mon lit, j’en étais épuisé pour eux. Au bout de 5 jours, et alors que je m’apprêtais à partir, un médecin me rattrape. L’image des 2000 euros me passa par l’esprit. "Tiens, tu as oublié tes médicaments pour tes trois semaines de repos, et n’oublies pas de repasser toutes les semaines pour faire une radio". Un peu honteux d’avoir pensé à la facture, je suis reparti avec les médicaments. On ne m’a pas demandé un centime. Juste mon nom, que la réceptionniste a d’ailleurs mal orthographié. Quand je suis arrivé chez moi, m’attendaient mon lit et l’ordre "castro-communiste" de formellement y rester. J’ai acheté le journal. Ultimas Noticias, le plus lu du Venezuela, celui là même que l’organisation politique internationale Reporters Sans Frontières juge "contrôlé par le chef de l’Etat vénézuélien". Dans les premières pages, sous forme d’une publicité d’une pleine page figurait un pamphlet appelant à "Renverser la Réforme" fait par un leader d’opposition. (36). Outre l’appel aux universitaires, aux Forces Armées Nationales, aux élus du Peuple à "renverser la réforme constitutionnelle" (un référendum ne se renverse pas, il se gagne par les urnes, les linguistes apprécieront), on pouvait trouver cette petite perle : "Ce régime humilie les Vénézuéliens en important des médecins étrangers aux salaires élevés alors que le Venezuela a accouché de nombreux médecins illustres au service du pays et de l’humanité". J’ai pensé à Djamel, à ma compagne et à l’équipe cubaine de la clinique de Barrio Adentro. Ca m’a attristé ce mensonge outrancier publié dans les media. Et pourtant je suis rodé. Et puis ça m’a énervé, mais je ne pouvais pas m’énerver, je devais me reposer. Alors, j’ai souhaité 5 minutes, juste 5 minutes, être Vénézuélien pour pouvoir voter contre ce cynisme, contre cette "réalité virtuelle", pour voter contre l’opposition vénézuélienne au prochain referendum sur la Réforme Constitutionnelle. Et puis je me suis calmé. Je me suis dis qu’il fallait que je me repose si je voulais écrire cette chronique sitôt remis. Et je me suis rappelé que j’étais Français, et qu’à moi, quand mon gouvernement veut changer la Constitution, il ne me demande rien.

Je vais mieux, je vous embrasse.

Romain Migus

Caracas, le 26/11/07


(22) Heinz Dietrich, "La ruptura Chávez-Baduel : impedir el colapso del proyecto popular", Rebelión, 08/11/07.

(23) Alexandre Adler, "Les tentations d’Hugo Chavez", Le Figaro, 11/05/05.

(24) Voir la vidéo :
http://fr.youtube.com/watch?v=mvZqCOxzZ_Q&feature=related

(25) Voir Romain Migus, "Le Monde encense un journaliste de RCTV employé par le gouvernement des Etats-Unis", Le Grand Soir, 28/06/07.
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=5087

(26) Voir :
http://www.lemonde.fr/web/recherche_resultats/1,13-0,1-0,0.html?dans=dansarticle&num_page=1&booleen=et&ordre=pertinence&query=baduel&periode=30&sur=LEMONDE&x=10&y=4

(27) Voir : Romain Migus, "Derrière le masque démocratique de l’opposition vénézuélienne", op.cit

(28) Marie Delcas, "La Réforme de la Constitution trouble les partisans d’Hugo Chavez", Le Monde, 19/11/07.

(29) Voir les résultats émis par le Centre National Electoral :
http://www.cne.gov.ve/estadisticas/e010.pdf

(30) Voir Romain Migus, "De Mission Impossible à Mission Identidad", Le Grand Soir,
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=2568

(31) Sébastien Brulez, "La Réforme se jouera dans la rue comme dans les urnes", La Voix du Sud, 21/11/07.
http://voixdusud.blogspot.com/

(32) Article 344 de la Constitution de la République Bolivarienne du Venezuela. Disponible en français sur le site du Cercle Bolivarien de Paris :
http://cbparis.over-blog.com/

(33) Voir Jorge Chávez Morales, "On va en finir avec ce gouvernement de guérilleros", Bellaciao,
https://bellaciao.org/fr//?page=article&id_article=32272 ,
voir aussi Aram Aharonian, "De la guerre médiatique à la lutte armée", Voltaire, 27/05/04,
http://www.voltairenet.org/article14030.html

(34) Voir : Romain Migus, "Derrière le masque démocratique de l’opposition vénézuélienne", op.cit

(35) "Incautan armas y pertrechos militares en la urbanización Miranda", Prensa RNV, 20/11/07.

(36) Publié dans les plus grands quotidiens vénézuéliens, on peut aussi le lire sur le site web d’extrême droite Noticiero Digital :
http://www.noticierodigital.com/forum/viewtopic.php?t=272507&highlight=&sid=b9e272879ea141c57470270fe8f9f84b