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AVEC ATTAC, « NOTRE EUROPE EST POSSIBLE ! »

Publie le dimanche 18 mars 2007 par Open-Publishing
7 commentaires

AVEC ATTAC, « NOTRE EUROPE EST POSSIBLE ! »

Le 24 mars 2007

Prochainement au Théâtre de Verre ATTAC va lancer sa campagne pour « réveiller l’Europe » avec le slogan : « Notre Europe est possible ! Le débat va ainsi être lancé dans les comités d’ATTAC. Derrière le slogan va se dessiner toute une démarche d’éducation populaire tournée vers l’action conforme à l’objet d’ ATTAC. Mais le slogan indique assez bien un double profil positif (1) qui permet de sortir d’une double impasse (2)

I - UN DOUBLE PROFIL POSITIF…

1 – D’une part, il s’agit de décliner et de défendre clairement « notre » Europe et non de seulement s’opposer à la « leur ». Non pas que cette résistance soit inutile (1). Non pas qu’il ne faille plus se positionner contre l’Europe du capital financier, industriel, commercial ; contre l’Europe des élites, des notables et des lobbies (2). Cela, on sait que c’est une tâche toujours nécessaire, toujours à reprendre mais qui survient aussi plus spontanément que le positionnement en positif. Tracer en pointiller les grandes lignes d’une autre Europe qui soit « notre » Europe constitue bien une tâche politique essentielle, surtout pour un mouvement qui se veut clairement altermondialiste.

2 – D’autre part, on voit à la lecture des 10 principes qu’il ne s’agit pas d’une utopie. Il s’agit d’une Europe possible . Sans doute une Europe écosocialiste ne va pas prendre forme avec seulement ces 10 principes, principes d’ailleurs objet constant de reformulation allant soit vers une Europe « meilleure » (cadre « mouvementiste » de l’altermondialisation ) soit vers une « autre » Europe (cadre de l’ altermondialisme revendiquant des ruptures franches). Mais si ces 10 principes et leur contenu étaient mis en application alors les conditions de l’émancipation des peuples seraient réunies. Une autre période s’ouvrirait.

Avec cette campagne une voie est ouverte pour sortir d’une double impasse.

II – … POUR SORTIR D UNE DOUBLE IMPASSE.

Il s’agit de combattre le néolibéralisme sur ses deux grandes variantes.

Autrement dit ATTAC se propose au niveau européen de proposer des axes de ruptures permettant de sortir de l’ultralibéralisme des différentes droites en Europe. C’est un travail immense. Un prochain CA d’ATTAC devrait débattre ce qui se prépare en catimini pour nous imposer un traité ressemblant fort à celui que nous avons refusé en 2005. Mais ce n’est pas tout !

Il s’agit aussi et dans la foulée de sortir d’une plaie profonde – le socialibéralisme - qui frappe tout le « mouvement ouvrier » aussi bien la gauche politique que le mouvement syndical .
 Pour cela il va falloir combattre sans sectarisme la tendance qui valorise constamment les « petits pas » ou la « stratégie de la feuille de paye », surtout lorsqu’elle vient de militants qui par ailleurs se réclament du communisme car cet opportunisme fait beaucoup de mal.
 Cette stratégie des micro-conquêtes sur fond d’acceptation de la logique destructrice du capitalisme se déploie aussi dans le mouvement syndical européen, dans la CES (3). La tendance est en effet au rabaissement des revendications non seulement au sein des syndicats construits sur une logique d’accompagnement social du capitalisme mais aussi chez les syndicats qui s’inscrivent historiquement dans la lutte de classe fondée sur la fameuse « double besogne » de la Charte d’Amiens.

Christian DELARUE
Membre du CA d’ATTAC France

Contenu du débat : Les 10 principes d’ATTAC pour un traité démocratique - Vers une refondation de l’Union européenne sont déclinés en trois parties :

Partie I : Sur le processus :
1er principe : Lancer un processus démocratique

Partie II : Sur le contenu institutionnel :

2nd principe : Améliorer la démocratie,
3ème : Installer la transparence,
4 - Développer la participation et la démocratie directe

Parie III : Sur les politiques européennes :

5 - Améliorer les droits fondamentaux,
6 - Protéger et améliorer les conquêtes démocratiques,
7 - Ouvrir le champ à un ordre économique alternatif,
8 - Définir les fins et non les moyens,
9 - Viser haut en matière sociale et fiscale,
10 - Instaurer l’obligation de la paix et de la solidarité

Notes :
1) C’est ce que propose le Centre tricontinental (Cetri) de Louvain-la-Neuve,
2) Cf. Raoul Marc Jennar et son livre « Europe, la trahison des élites ».
3) Confédération européenne des syndicats : "L’altereuropéisme" et la CES. L’altermondialisme en Europe et le syndicalisme.
http://yonne.lautre.net/article.php3?id_article=1755

Messages

  • Dans le cadre "notre Europe est possible", le premier principe
    (1er principe : Lancer un processus démocratique)
    ne devrait-il pas être l’élection d’une assemblée constituante européenne au suffrage universel, le même jour, dans les 27 pays de l’UE ?
    Bien à vous
    Paul Oriol

    • oui et il y a encore beaucoup a faire. Je suis dans le parti die linke (la gauche allemande) et chez attac ; j´ai l´impression quand france attac veut remplacer la politique alors que lorsqu´on vote je vote politique, pour moi lorsque je suis aussi devenu adherent d´attac - c´est un complement antiliberal qui vient s´ajoutter a la gauche ; mais pas pour remplacer ou casser la gauche ; je suis decu de jose (je reste naturellement au parti au syndicat et chez attac ) En allemagne , attac aide les partis qui vont vers le bon sens (il n´y a que nous la gauche) et ne se met pas en travers. C´est dommage pour bove, il a tant fait de bonne choses, je crois qu´il se prend la grosse tete ; mais il faut naturellement toutes les forces de gauche (politique dans un grand parti) (et altermondial ; ils serait bien que les gauchistes deviennent aussi alter) travaillent ensemble ; et je suis content de vivre en allemagne ici on avance dans le bon sens (j´ai honte a ma france de gauche) Je ne comprends pas que certains pc ne sont pas a la cgt (ok pas beaucoup) et que certains cgt ne sont pas au pc. Lo + lcr + pc + gauchistes + ecolos de gauche + tous ceux a gauche du ps + ceux du ps qui pensent etre a gauche doivent sortir du ps ; pour faire un grand parti a gauche unifie = PARTI DE LA GAUCHE EUROPEENNE. Normallement avec internet , on devrait voter directement avec un code pour que chacun ne vote qu´une fois ; direction plus de democratie-anarchie ; on n´a pas besoin de representants a la chambre des deputes ; mais plutot des discussions entre les partis dans internet ; ensuite le peuple regarde cela et vote selon son idee ; INTERNET NATURELLEMENT GRATUIT ET OBLIGATOIRE POUR TOUS ; COMME L´ECOLE DE JULES FERRY AVANT. Bien a vous J-F

    • Tant que les peuples n’auront pas la main sur les affaire de leur propre pays, il est illusoire de croire qu’il peut en être autrement au niveau de l’Europe.
      C’est pourquoi je suis contre toute constitution europeenne POUR LE MOMENT.

      Jips

  • Je fais parti des déçus d’ATTAC pour deux raisons :
    La première c’est quATTAC propose des solutions sans lendemains, pas de perspectives
    depuis sa création ATTAC n’as jamais donné de consignes de vote , arrêtez de vous
    écouter et agissez.
    La deuxieme c’est que par votre attentisme stérile, vous faites le jeux de la droite
    Française et du libéralisme, au lieu de vous masturber sur l’EUROPE, aujourd’hui la
    priorité s’est de faire barrage à SARKOSY et à son clone BEIROU, alors pour une fois
    prenez position pour un candidat autre que les deux compères de droite et les deux
    fascistes patentés LE PEN et DE VILLIERS.
    Réagissez et ne laissez pas encore une fois passer la chance des anti-libéraux de notre
    PAYS, à causse de votre mollesse politique, qui consiste à ne donner aucune consigne de votre
    avec votre position de vierge effarouchée vous êtes responsable et de l’abstention et de la
    notion politique tous pourris ,tous corrompus : Alors une fois n’est pas coutume vous les nantis
    de la direction d’ATTAC qui dans certain faites fi de la décision populaire prenez vos responsabilité.

  • Où sont les revendications d’abrogation des Traités de Rome, de Maastricht, d’Amsterdam ? De l’Acte Unique ?
    Faut-il en déduire que ces traités conviennent à ATTAC ?

    • ATTAC se prononce pour une refondation démocratique de l’Europe

      Voici ce que dit ATTAC Campus après le rejet du traité constitutionnel européen par le peuple français le 29 mai 2005 : "Le rejet du traité constitutionnel européen par le peuple français le 29 mai, suivi, trois jours plus tard, par le « non » d’un autre Etat fondateur de la Communauté économique européenne (CEE), les Pays-Bas, indique sans ambiguïté que les fondements mêmes de la construction européenne sont désormais en question. Ce sont eux qu’il convient de remettre à plat en vue de bâtir une Europe solidaire, tant en son sein qu’avec le reste du monde et avec les générations futures. Une Europe démocratique, sociale, écologique et féministe. Une Europe internationaliste et réellement indépendante des Etats-Unis. L’inscription des politiques européennes dans la mondialisation libérale, tout particulièrement depuis l’Acte unique (1986) et le traité de Maastricht (1992), provoque, de manière délibérée, une situation d’insécurité économique et sociale généralisée".
      http://www.campus.attac.org/article.php3?id_article=119

      En fait, au sein du mouvement d’altermondialisation en Europe ATTAC France avance un profil altermondialiste.
      Pour la différence entre altermondialisation et altermondialisme lire sur ATTAC35 :
      http://www.local.attac.org/35/ALTERMONDIALISME-et

    • Alternative au libéralisme :

      Pour une autre europe vraiment sociale, solidaire, écologique et démocratique.

      Christian DELARUE et Jacques RIOUAL d’ATTAC Rennes

      PREALABLE INTRODUCTIF SUR UNE CERTAINE VISION DE L’EUROPE :

       UN ESPACE NON CIRCONSCRIT
      Les frontières de l’Europe sont, plus que les autres, variables, d’autant que sa construction est en cours. Il n’existe pas de frontières naturelles . Elles sont une construction historique et sociale, surtout par les guerres. La Méditerranée est plus un passage qu’une frontière. Il n’y a guère plus de frontières culturelles ou religieuses bien délimitées.

       UN ESPACE DE RESISTANCE pertinent et un point d’appui pour construire autre chose autrement.
      Au sein du système hiérarchisé mondial, l’Europe est en "entre-deux", à la fois puissance dominée par la bourgeoisie nord-américaine et puissance dominante et impériale (de second niveau) à l’encontre de nombreux pays du sud . Si vu de haut le Nord - la Triade - est nettement plus riche que le Sud il plus exact de voir plus dans le détail afin de préciser qu’ "il y a du Sud dans le Nord comme il y a du Nord dans le Sud". (voir fiche nord-sud)

      Il en est de même au plan intra-européen . Vu de haut, il existe de grandes différences de développement et de richesses entre Etats, notamment entre l’Europe de l’Ouest et celle de l’Est (les PECO) . Mais la vraie fracture qui traverse l’Union européenne est transversale, c’est d’abord celle qui oppose les patrons et les salariés, et plus largement les peuples (salariés, paysans, petits commerçants et artisans) et les élites en collusion au sommet de chaque Etat et de l’Europe (les élites économiques possédantes, les élites politiques dirigeantes et la très haute administration).

      Comme espace public continental, l’Union européenne est déjà une réalité dans plusieurs domaines tant au plan matériel qu’au plan idéologico-culturel (coopérations syndicales, convergences alter-mondialistes, convergences politiques). Si les rapports de forces sociaux relèvent grandement du champ étatique et des marchés du travail nationaux relativement figés (par des législations nationales), les stratégies de résistance à l’exploitation et à l’oppression s’articulent sur plusieurs niveaux : national, européen, et mondial .

      Enfin l’échelle européenne peut être un point d’appui complémentaire (à l’échelle nationale) pour la préservation des équilibres environnementaux, pour la définition de politiques sociales, le développement de services publics, pour innover des politiques de co-développement avec les pays les plus pauvres.

      I - UNE LOGIQUE (libérale) DE CONSTRUCTION A REPRENDRE DE FOND EN COMBLE ;

      Depuis 1957, l’Union européenne se construit à partir d’une logique profondément libérale, vecteur de la mondialisation capitaliste. L’Acte unique européen de 1986 et le traité de Maastrich de 1992 ont renforcé cette Europe néo-libérale, porteuse de dégâts sociaux et environnementaux . Une Europe impérialiste qui renforce sa domination à l’encontre des pays ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique). (Voir fiche rennaise Nord-Sud).

      L’architecture européenne doit être remise sur ses pieds. Sa construction politique doit commencer par l’harmonisation des droits démocratiques et sociaux, seul moyen d’éviter la concurrence débridée de tous contre tous et les dumping sociaux et fiscaux. Tout autre fondement aboutit à consolider une forteresse impériale des riches contre les pauvres, à l’image de l’espace Schlengen.

      Le Parlement européen, bien qu’élu au suffrage universel, n’est pas doté d’un pouvoir réel. C’est une techno-structure non élue, la Commission, qui prétend incarner l’intérêt général, dotée du droit d’initiative législative et des pleins pouvoirs en matière de concurrence. Et c’est le Conseil des chefs d’Etat qui tranche les grandes orientations. Les autres centres de pouvoir sont la Banque centrale et la Cour de Justice, sur la base de Traités négociés. La dénonciation des eurocrates ne doit pas masquer que les gouvernements nationaux ont le dernier mot. En fait ce sont la plupart des traités européens qui doivent être rapportés, notamment celui de Maastricht.

      En fait, l’opacité de cette construction vise à accentuer une subordination à des exécutifs non élus et dévoués à la défense des multinationales et des marchés. C’est ce système que le Traité constitutionnel voulait entériner et c’est pourquoi nous l’avons rejeté.

      II - POUR UNE AUTRE EUROPE

      Dire non à la Constitution, impliquait la possibilité d’une construction nouvelle, fondée sur une autre logique tant en interne (ici abordé) que face aux élites dominantes des USA que des peuples du Sud (voir fiche nord/sud).

      Une Europe VRAIMENT SOCIALE ce n’est pas la domination massive de l’Europe du capital avec deux doigts d’économie sociale et solidaire (ESS) telle que pratiquée par les mutuelles et les coopératives . Certes nous défendons l’ESS, mais l’Europe vraiment sociale que nous voulons est qualitativement différente d’un système économico-social mixte ou pluriel qui voit l’ESS ainsi que les services publics fonctionner aux marges du système capitaliste et sous le poids constant de la logique marchande.

      Concrètement, nous proposons d’harmoniser par le haut les acquis sociaux, d’étendre les droits syndicaux à l’échelle de tous les pays membres, de faire adopter des critères de convergence sociaux en matière de salaire (vers un salaire minimum européen, réduction de 1 à 5 - voir fiche), de protections sociales, d’emploi (pour une durée légale continentale), d’extension des protections légales contre les licenciements, la précarité. Une Europe vraiment sociale impulserait la réduction coordonnée du temps de travail, (32 heures) avec création d’emplois et sans flexibilité. Elle proposerait la création de services publics européens, en abolissant les directives centrées sur l’ouverture des marchés. Elle exigerait une réforme fiscale fortement redistributive et l’adoption d’un budget de l’Union. Dans cette Europe, la logique de la solidarité l’emporterait sur celle de la guerre de tous contre tous, le droit à l’existence sur le droit de propriété.

      Une Europe DEMOCRATIQUE et EGALITAIRE élargirait le principe d’élection et de décision à de nombreux champs où la démocratie est exclue qu’il s’agisse de l’entreprise ou de la production . Elle établirait un principe de citoyenneté fondé sur le seul critère de résidence et le droit du sol. Elle reconnaîtrait à tous les résidents l’égalité de tous les droits civiques et sociaux, à commencer par le droit de vote et d’éligibilité. Elle assurerait l’égalité des sexes et la promotion du droit des femmes (ex : généralisation du droit à l’avortement libre et gratuit). Elle serait laïque, respectueuse de la liberté de culte, dans la stricte séparation de l’espace public et des communautés confessionnelles.

      Une Europe ECOLOGISTE enclencherait un programme transitoire sérieux d’alter-développement qui fasse un bond en avant en matière de respect de l’environnement et de la nature. Elle refuserait toute privatisation du vivant et l’instauration d’un marché mondial des droits à polluer. Elle soutiendrait un moratoire sur les OGM, et favoriserait l’agriculture biologique. Elle s’opposerait à la confiscation privée des ressources naturelles et des savoirs par le brevetage du vivant et la privatisation des savoirs.

      Une Europe PACIFISTE, SOLIDAIRE et ANTI-IMPERIALISTE se prononcerait pour l’abolition de la dette des pays pauvres, pour innover des politiques de co-développement aboutissant à la mise en pratique du "ni aide ni dette". Elle romprait avec la course aux armements et l’escalade des budgets militaires, elle engagerait la destruction de ses armes de destruction massive, œuvrerait pour le démantèlement de l’Otan et de ses bases et ouvrirait une négociation mondiale pour le désarmement.