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Appel au secours des Indiens Wayana de Guyane posté le 28/12 à J. Chirac

Publie le vendredi 29 décembre 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

lettre ouverte parue sur le site www.blada.com , boite aux lettres, courrier des lecteurs en date du 28 décembre, = texte de l’association des Wayana du Haut Maroni KEPETOMAK TAMO
et la page d’accueil dite JODLA, du 28, explique que deux journaux viennent de paraître à Cayenne en annoncant que "l’Etat veut passer en force" = ne pas tenir compte des demandes des Indiens exprimées lors du mois d’enquête publique (20 septembre-20 octobre) et imposer aux Indiens Wayana d’être dans la partie du parc qui sera ouverte aux chercheurs d’or !
La lettre suivante , sur ce site, dit que c’est parce que l’Etat veut vite créer ce parc, avant les échéances électorales. Tant pis pour les Indiens .
Texte de la revendication des Indiens adressée à la commission d’enquête cosultable sur ce site :
www.solidarite-guyane.org

Lettre ouverte au président de la République J Chirac :

Képétomac Tamo Antecume Pata Le projet de Parc national
28/12/06
Courrier posté ce jour sur le site de la Présidence de la République
Monsieur le Président de la République,

Nous, Amérindiens Wayana et Teko habitants du haut maroni, fleuve de Guyane française, venons d’apprendre par voie de presse que notre zone de subsistance ne sera pas mise sous la protection du coeur du futur parc national de Guyane, contrairement à notre revendication unanime.

Nous nous permettons de vous signifier le deuil de nos populations à perdre ainsi le dernier espoir que nous avions fondé en l’entendement de la République française à sauvegarder notre avenir. En effet, sauf à être préservé efficacement de toutes formes d’orpaillage et autres usages destructifs de la forêt amazonienne, si fragile, qui nous fait vivre, notre temps est désormais compté, après avoir su nous adapter et vivre avec dignité pendant 1000 ans, sur ces terres de Guyane.

Il apparaît que la décision prise de ne pas accéder à notre requête relève d’un motif politique, qui voit la volonté de création de ce parc avant les prochaines élections présidentielles primer sur toutes autres considérations, les plus sensées comprises.

Il n’est qu’à examiner le tracé retenu pour ce parc pour que le plus simple bon sens y relève cette anomalie manifeste d’exclure tout notre espace de subsistance de sa protection. Ce tracé n’est clairement que le résultat d’un mauvais travail, irrationnel, de sa détermination : une erreur que la République pourrait avoir la dignité d’admettre.

Au lieu de cela, cette incurie va nous faire disparaître, en tant qu’entité ethnique, culturelle, économique, citoyenne. Disparaître comme ont disparu les Amérindiens d’Amérique du nord, sacrifiés à l’autel d’intérêts moins futiles que ceux de votre gouvernement.

Mais pourtant, nous ne sommes plus au 19eme siècle et ses génocides, ses massacres, ses terribles leçons. A l’évidence, ces leçons de l’histoire ne suffisent pas à la République Française du 21eme siècle pour se montrer plus avisée... Ne serait-ce qu’à penser à ce qu’il restera d’elle, dans l’histoire du monde, après le mal qu’elle aura fait à nos peuples.
A ce point de désolation, comment espérer rendre la France à plus de civilisation ?.

Espérant votre salutaire intervention, nous vous assurons, Monsieur le Président de la République française, l’expression de notre très profond respect.

KËPËTOMAC TAMO, collectif des Amérindiens du haut Maroni.

Messages

  • lu sur Newmedia (par ailleurs Cap 21 outre mer vient d’envoyer un communiqué de soutien aux indiens du Haut Maroni le 31)
    Environnement
    Parc national de Guyane : Paris impose ses vues
    Publié le 30/12/2006 Auteur : Jacques Costa

    Le projet de parc national ne sera pas modifié. Le ministère de l’écologie et du développement durable n’entend pas tenir compte des réserves émises par les commissaires-enquêteurs. Pas plus que les élus et les populations amérindiennes.

    L’Etat n’en ferait-il qu’à sa tête ? On pourrait le penser si l’on se réfère au projet de parc national décidé à Paris pour la Guyane, comme d’ailleurs dans d’autres dossiers. Si d’une manière générale, le futur parc amazonien a recueilli dans le fond l’assentiment des pouvoirs publics locaux, un certain nombre de réserves ont été émises par les uns et les autres sur la forme. Toutes ont été balayées d’un revers de main par le ministère de l’écologie et du développement durable qui pilote le projet. Si a priori l’on ne doit sans doute pas trop s’attarder sur les réserves purement administratives avancées par les commissaires-enquêteurs s’agissant du nombre de représentants de l’Etat au conseil d’administration de ce futur parc national, on retiendra que la position des élus guyanais n’a pas pesé lourd dans la balance. Pourtant, conseillers généraux et régionaux avaient voté contre le projet eu égard à la mouture présentée, ou plutôt décidée, par Paris.

    Plus d’économie ou d’écologie ?

    Les élus mettaient en avant le fait que près de 40 % du territoire guyanais étaient occupés par le parc et freinaient le développement économique de la Guyane.
    La pétition qui a obtenu 1000 signatures n’a pas eu davantage de poids aux yeux du gouvernement. Elle réclamait que, conformément à leur volonté, les Amérindiens du Haut-Maroni soient rapprochés de la zone “cœur“, autrement dit de la zone protégée du parc national, pour éviter les nuisances de l’orpaillage, clandestin ou non, sur leur vie au quotidien.
    Avant même d’avoir vu le jour, le parc amazonien pose donc déjà problème. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que l’orpaillage y sera toléré. Un paradoxe compte tenu de la pollution occasionnée par l’activité minière sur les écosystèmes et la menace qui en découle sur les populations. Il est vrai que l’intérêt économique a ses raisons que la protection de l’environnement ignore, même quand il s’agit d’un projet piloté par un ministère de l’environnement…