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Bourgeoisie, peuple-classe, peuple-nation.

Publie le dimanche 30 novembre 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

[Bourgeoisie, peuple-classe, peuple-nation

samedi 29 novembre 2008 sur Amitié entre les peuples

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article473

Parler de bourgeoisie nationale par rapport au peuple-classe permet de recentrer le regard sur la structure de classe de la société. C’est une position qui permet aussi de relativement se dégager de certaines compréhensions polémiques sur "les bourgeois" (ou petit-bourgeois) comme par exemple être bourgeois sans être capitaliste simplement comme acteur de la perpétuation de "l’ordre bourgeois". Cette compréhension là peut élargir excessivement la classe dominante bourgeoise . Pour éviter pareil extension, très floue au demeurant, il ne manque pas d’analystes qui recentre la définition sur un usage plus "scientifique" du mot bourgeois . Ce qui n’empêche pas d’ignorer la complexité d’une classe dominante . Ainsi, Claude Serfati utilise le terme de bourgeois pour réunir les propriétaires capitalistes (petits ou grands) attachés à la sauvegarde de la propriété des moyens de production et le premier cercle d’appui constitué des très hauts cadres d’entreprise. Il y a donc bien un noyau dur bourgeois auquel s’ajoute une sorte de "bourgeoisie de fonction". L’accord s’est réalisé chez les participants à l’ouvrage "Bourgoisie : état d’une classe dominante" (Syllepse) pour ne pas abuser de cet élargissement en descendant trop dans l’encadrement comme . Suzanne De Brunhoff souligne que les salariés à "stock-options" sont une infime minorité. La classe bourgeoise dominante est une classe sociologiquement étroite mais politiquement puissante, notamment sur les gouvernements étatiques et les instances de gouvernances les plus diverses.

 Quid des cadres supérieurs ?

Les cadres de niveau supérieur aux techniciens ne sont pas des membres de la bourgeoisie mais du peuple-classe. Ils ont néanmoins une position particulière dans le salariat, notamment en terme de capacité de pouvoir d’achat et de reconnaissance sociale, qui les rapproche de certaines professions libérales très aisées et qui les distingue des techniciens et à fortiori des employés et ouvriers mais ils restent des travailleurs salariés. Ils doivent vendre à un capitaliste (ou à l’Etat) leur force de travail pour vivre. Ils font donc parti de "ceux d’en bas" quoique dans les couches moyennes-supérieures. Leur capacité d’épargne peut faire qu’ils soient à la fois salariés et actionnaires de leur entreprise ; ce qui peut générer une certaine "schizophrénie" du fait qu’ils peuvent vouloir deux choses contradictoires : l’augmentation du profit et l’augmentation des salaires.

Ce positionnement étant précisé leur conscience de classe n’est pas majoritairement à la lutte de classe. Faute de statistiques à mobiliser, l’expérience desyndicalistes suffit à dire qu’ils ne sont pas les couches sociales que l’on retrouve dans les luttes pour inverser la tendance à l’augmentation de la part du profit par rapport à la masse salariale. Ce sont des couches sociales qui peuvent être sensibles aux discours d’une élite gestionnaire d’un ordre plus juste : ils peuvent donc voter pour un programme social-démocrate.

 Le curseur est nécessaire mais sa position exacte peut faire débat.

Mettre, comme je l’ai fait, le curseur de séparation bourgeoisie / peuple-classe sur bourgeoisie nationale se justifie par son pouvoir de domination au sein de la nation et de l’Etat mais j’aurais pu descendre le curseur en excluant aussi la bourgeoisie infra-nationale qu’elle soit marchande, industrielle ou financière. Il y a là matière à débat.

L’essentiel pour moi est de réhabiliter une structuration de classe qui intègre au noyau dur des travailleurs salariés les résidents non nationaux et les paysans et autres indépendants mais qui exclue la bourgeoisie interne et non pas seulement la bourgeoisie externe voire la seule bourgeoisie des USA vue comme bourgeoisie mondiale. Si l’on veut mettre le rapport de domination entre l’ensemble des résidents ou citoyens face à une domination extérieur, c’est tout à fait possible mais il sera alors plus honnête et rigoureux de parler de peuple-nation.

Christian Delarue

 Le peuple-classe, une catégorie intermédiaire - C Delarue Texte ouvrant sur différents autres textes sur le sujet.

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php ?article463

Peuple-nation et peuple-classe - C Delarue

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article470

"Qu’est-il advenu de la classe capitaliste ?" par Alain BHIR et Jean-Marie HEINRICH
Extrait issu de "La néo-social-démocratie ou le capitalisme autogéré" p 89 Ed L e Sycomore 1979 par Christian Delarue

http://bellaciao.org/fr/spip.php ?article28356

Messages

  • assez de bla bla bla, du concret : contre l’angoisse generale affirmation de la solidarité :

    pour un programme commun de la gauche revolutionnaire europeenne :

    salaire minimum garanti europeen 1500 € pour 30 H/semaine

    revenu garanti europeen inconditionnel de 1000 € pour toutes et tous
    (jeunes,etudiants,retraités,malades,precaires,paysans etc)

    droits sociaux garantis : santé education et transports collectifs gratuits

    echelle mobile des salaires et des revenus

    retraite a taux plein a 55 ans,garantie independamment des durées de cotisation

    logement garanti avec loyer 10% du revenu

    prix “politiques” sur les denrées de base : nourriture, energies,etc

    moratoire sur tous les interets des dettes privées et publiques ;
    50 Milliards d’interet de la dette publique a payer aux banques dans le budget de l’etat français pour 2009 !!!

    municipalisation des banques : cooperatives locales sous controle citoyen ; promotion des monnaies locales d’echanges non speculatives

    souveraineté populaire a tous les niveaux de pouvoir y compris BCE, a commencer par la monnaie et le credit ;

    controle populaire permanent partout

    medias publics gratuits sous controle citoyen

    loi d’urgence europeenne de municipalisation sur les terres agricoles peri urbaines,a l’instart de ce qui existe en Suisse et au Japon :

    toutes les terres agricoles a proximité des villes (perimetre a definir) sont inventoriées et declarées d’utilité publique donc non constructibles,mises immediatement en production par des agriculteurs candidats ou a defaut par des cooperatives municipales ou collectifs d’habitants s’engageant a produire une agriculture vivriere biologique.

    Elles sont declarées inalienables,a statut definitif de terres nourricieres non negociables.

    Leurs proprietaires si agriculteurs partant a la retraite seront indemnisés au prix du
    terrain a batir sous forme d’obligations d’etat avec rente a vie.

    • """""""""Quid des cadres supérieurs ?

      Les cadres de niveau supérieur aux techniciens ne sont pas des membres de la bourgeoisie mais du peuple-classe. Ils ont néanmoins une position particulière dans le salariat, notamment en terme de capacité de pouvoir d’achat et de reconnaissance sociale, qui les rapproche de certaines professions libérales très aisées et qui les distingue des techniciens et à fortiori des employés et ouvriers mais ils restent des travailleurs salariés. Ils doivent vendre à un capitaliste (ou à l’Etat) leur force de travail pour vivre. Ils font donc parti de "ceux d’en bas" quoique dans les couches moyennes-supérieures. Leur capacité d’épargne peut faire qu’ils soient à la fois salariés et actionnaires de leur entreprise ; ce qui peut générer une certaine "schizophrénie" du fait qu’ils peuvent vouloir deux choses contradictoires : l’augmentation du profit et l’augmentation des salaires.

      Ce positionnement étant précisé leur conscience de classe n’est pas majoritairement à la lutte de classe.

      ""

      Effectivement leur absence des luttes de classe est aveuglant !

      Ils sont même le bras armé et parfois au sens physique du terme ,du patronat
      ils sont directement interrésses financiérement à l’exploitation féroce des salaiés exécutant.

      Et leur promotion est totalement dépendante de la réussite des plans sociaux .

      de part leur formation leur cadre de vie de leur psycholopgie d’élite ,ils sont du coté du patronat,et nos adversaires

      et vu leur petit nombre,non seulement nous n’avons pas de temps à perdre à essayer de les gagner à la lutte mais c’est bien contre eux que se fera la révolution.

      les cadres sup ne seront jamais pret à défendre le socialisme .

      épargnez moi les 2% qui sont à la cgt...

      toute ma carriere je les ai eu contre mes revendications,contre les droits de salariés,méprisant,imbus,et toujours à 100% du coté de la direction ,toujours !!

      Damien

    • Damien je suis d’accord sur les aspects que tu soulignes mais cela ne doit pas faire oublier le positionnement de classe des cadres supérieurs qui est différent du capitaliste proprement dit.

      Dans "Le peuple-classe, ses ennemis et ses contradictions internes"
      http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article453

      je montre qu’il existe un "rapport d’encadrement et de commandement"

      Le petit patronat produisant pour un marché local - que je place au sein du peuple-classe - comme l’encadrement salariés supérieur sont dans un rapport social secondaire d’exploitation beaucoup plus perceptible par les travailleurs salariés.

      Dans les petites entreprises de peu de personnes produisant pour un marché local le patron peut se montrer dur en terme d’exploitation des salariés. Mais, en fonction du l’objet du conflit les patrons de ces petites entreprises peuvent à la fois être du côté de l’exploitation et du côté de l’émancipation. Plus le conflit est extérieur à l’entreprise et plus le petit patron apparaitra comme faisant parti du peuple-classe. Il en va de même pour les artisans (au sens historique du terme différent du droit commrcial) qui ne sont pas des capitalistes mais des indépendants.

      Au titre des contradictions secondaires il faut aussi faire place à l’encadrement supérieur dans les grandes unités de production de biens ou de services, tant dans le public que dans le privé. Ils sont en le marteau et l’enclume, tantôt partie soumise du peuple donc soumis comme le reste du salariat aux dictats de la finance et des politiques néolibérales, tantôt en position de classe d’appui de la bourgeoisie contre les travailleurs salariés privés ou public.

      Pour se dégager de l’emprise de soumission du salariat au capital il y a d’abord la reconnaissance des conflits de classe dans l’entreprise et la société civile qui devrait déboucher sur le développement d’un réel code du travail protecteur accompagné d’un service public de contrôle suffisamment développé (je renvoie aux arguments du camarade Filoche sur ce sujet) . Il y aussi la reconnaissance du fait syndical mais aussi du syndicalisme interprofessionnel. Pour réellement sortir le salariat de la soumission du capital il faut abolir le capital comme rapport social et envisager clairement le passage au socialisme (2), un néo-socialisme (3) pas celui du stakhanovisme soviétique. La démocratisation dans l’entreprise n’est pas une utopie pour qui envisage d’aller vers le socialisme. Il en va de même de la démocratisation hors du politique strictement entendue par élargissement de l’intervention citoyenne dans les grands choix de production à des niveaux territoriaux conséquents.

      Christian D

    • Camarade Delarue à force de theoriser les contradictions secondaires,tertiares ,quaternaires,on a arrive à un objet totalement abscons et inssaisissable.

      Et on perd de vue le rôle reél,quotidien des cadres sup

      Enfin quoi même si,en tant qu’humains ils se réaliseraient plus et mieux dans une société socialiste ,en tant que membre des directions ,interrésses financierement aux plans sociaux,ils sont du coté du patronat qui est plus à même de les récompenser de leurs travail de flic du patronat.

      le cadre se dit demain si je fais 10% de salariés en moins je gagne une promo et s mille euros en plus sur ma paie

      Face à cela que pouvons nous proposer :Rien :ta paie et tu obéis aux contrôle ouvrier.
      parceque c’est bien ce que tu veux ,camarade:le controle ouvrier ?

      un exemple de la mentalité élitiste et de ségrégation social des cadres :
      la cgt les syndique dans un syndicat à part
      pâs melanger les torchons et les serviettes

      je l’ai déja dit ,c’est une honte
      et si à SUD il s’avisait de faire une telle ségrégation ,je me barre,l’égalité n’est pas négociable

      et me faites pas marrer avec leurs spécificités ...

      Damien