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Bruxelles soutient l’idée d’un emprunt européen face à la crise
Publie le mardi 3 mars 2009 par Open-Publishing1 commentaire
Bruxelles soutient l’idée d’un emprunt européen face à la crise
BRUXELLES, 3 mars 2009
Le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia s’est dit favorable mardi à l’idée d’un emprunt émis en commun par plusieurs pays de l’UE pour faire face à la crise, une option rejetée à ce jour par l’Allemagne qui refuse de payer pour les autres.
"Serait-il possible pour des Etats membres (de l’Union européenne) d’émettre en commun un emprunt et d’aller ensemble sur le marché (obligataire) ? Oui c’est possible et c’est à eux de prendre la décision. Si vous me demandez si ce serait raisonnable ? Oui ce serait raisonnable", a-t-il déclaré.
M. Almunia s’exprimait dans un discours prononcé devant un centre de réflexion bruxellois, le European Policy Center.
Le commissaire européen a toutefois reconnu que dans l’immédiat un tel projet était peu réaliste "car certains Etats importants membres ont dit non" à un tel projet. Mais il ne l’a pas exclu "à l’avenir".
Cette idée a refait surface à la faveur de la crise économique et de l’augmentation des déficits publics nationaux qu’elle contribue à creuser en Europe.
Un certain nombre de pays de la zone euro jugés fragiles par les marchés financiers, comme la Grèce ou l’Irlande, doivent payer des taux d’intérêt beaucoup plus élevés que par le passé pour emprunter sur les marchés obligataires afin de financer leurs déficits, ce qui contribue à les augmenter encore plus.
Pour y remédier, certains pays prônent donc une gestion en commun des dettes publiques, au moins entre un petit groupe d’Etats, afin de partager les risques et pouvoir emprunter plus facilement. Cela se ferait sous la forme de l’émission d’euro-obligations à plusieurs.
Problème : l’Allemagne, principale économie européenne, rejette cette idée jusqu’à présent.
Elle bénéficie grâce à sa réputation de solidité financière des taux d’intérêt les moins élevés sur les marchés et refuse de payer pour d’autres pays moins vertueux sous la forme d’emprunts mutualisés à des taux plus élevés.
M. Almunia a reconnu que "certains pays de la zone euro sont confrontés à des problèmes sérieux" mais il a de nouveau rejeté toute idée d’éclatement de cette zone et assuré que dans le cas très improbable à ses yeux d’insolvabilité d’un Etat, ses partenaires seraient en mesure de lui venir en aide.
"Ne redoutez pas un tel moment, nous sommes équipés intellectuellement, politiquement et économiquement pour faire face à un scénario de crise", a dit le commissaire.
"Si une crise devait éclater dans un pays de la zone euro, il y a une solution avant de devoir rendre visite au FMI", le Fonds monétaire international, a affirmé M. Almunia.
Mais "il ne serait pas intelligent d’en parler en public", a-t-il ajouté, suggérant que cela risquerait d’alimenter les craintes ou au contraire d’encourager certains pays à se reposer sur l’assistance des autres pour régler leurs problèmes financiers.
Formellement pourtant, il n’existe pas de mécanisme de solidarité entre les pays de la zone euro en cas de défaillance d’un pays membre, malgré le fait qu’ils partagent la même monnaie. Chacun doit faire face seul, selon le traité de Maastricht, à d’éventuelles difficultés financières.
Messages
1. Bruxelles soutient l’idée d’un emprunt européen face à la crise, 3 mars 2009, 13:41
Un ballon d’essai lançé par un Commissaire ; deja au fait de l’ineluctable et qui prepare l’opinion aux emprunts obligatoires des temps de guerre.
Quand les actes prudentiels ne sont qu’illusions :
Les banques US résistent-elles aux contes de fée ?
http://tropicalbear.over-blog.com/article-28552957-6.html#anchorComment