Bush et Sarkozy : l’art et la manière de se foutre du monde

de Raphaël Anglade | 20 juillet 2008 |

Deux infos sur I-Télé hier soir.

Enfin, "infos", le terme est peut-être un peu excessif. Disons plutôt, deux petites manipulations quotidiennes, comme nos journaux en sont pleins depuis que les spin doctors s’occupent de politique.

Le tragique, d’abord. A la surprise générale (nous disait-on) on apprenait que le négociateur américain allait participer à la rencontre entre l’émissaire Iranien et les représentants de l’Europe et de la Russie. Avec un cynisme sans borne, on avait dit aux journalistes que c’était une bonne nouvelle...

Samedi soir, sur le même ton monocorde, le journaliste nous disait que l’émissaire américain était très déçu par les propositions incompréhensibles de l’Iranien, et qu’il avait du donner un ultimatum. Les frappes prévues pour la fin de l’été se préparent. Obama se pointe en Afghanistan pour montrer qu’il respecte les soldats... Il va en avoir bien besoin !

En France, comme d’habitude, c’est le volet comique. Demain, les parlementaires doivent se prononcer sur un texte pantagruélique, qui retouche plus d’un article sur deux de la Constitution sans que plus personne n’y comprenne rien. Enfin, je parle du grand public, parce que Badinter, lui, a dit que c’était un projet de "monocratie" et qu’il voterait contre.

Comme on sait bien désormais qu’il ne faut pas proposer de modifications constitutionnelles au peuple, puisqu’il ne fait pas ce que veut Sarkozy, on va le voter entre ami en achetant les voix manquantes. On a appris ce soir que les Villepinistes viennent de se coucher et on découvrira lundi combien de PRG ont mis un mouchoir sur leurs principes.

La petite manip minable est le petit coup de pouce donné par la presse de M. Lagardère au projet présidentiel. Le JDD publie un sondage montrant que 70% des Français sont d’accord avec le fait que le Président de la République puisse parler devant les parlementaires. Il en déduit que la réforme est plébiscitée. Quelle question ! Pourquoi ne leur a-t-on pas demandé "Acceptez-vous que les parlementaires modifient la moitié de la Constitution sans même qu’on vous dise ce qui va être modifié ?". Le résultat aurait été amusant, non ?

– http://www.betapolitique.fr/Bush-et...