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que je suis devenu communiste , du moins cela y a participé , et c’est toujours d’actualité .
AUJOURD’HUI
La boulangerie n’est pas construite de pain blancPas plus que n’est la rue ouverte au plein soleilLes plus petits bistrotsS’offrent très rarement la pâture d’un ivrogneIls ont de mauvaises dentsEt de mauvaises manières malgré leurs bénéficesRue grise boulangerie dédorée cafés froidsBouches amères fronts fermésEt trois passants pressés de rentre au logisQuel logis je l’ai pénétréEt le connais profond lugubreNous sommes bien mal installésRue grise la vertu s’y boit comme un verre d’eau saumâtreLe bonheur n’a pas pied dans ma rueRue grise veine grise sur un bras maladeOn y boit on y mange on y circule aussi peu qu’il le fautOn y vit sous la suie et sous l’ennui de vivreBrouillard de rue idée de rue idée de rienOù les camions écrasent quand même de temps en temps unCycliste un enfantEt c’est un événement de voir du sang sur les pavésDe voir dans la boue la mutation d’un être vivantDe le voir reverdir avant de se fanerLe soleil je ne risque rien je n’ai fait qu’en parlerParler est peu de chose l’eau le gaz et l’électricitéEt manger à sa faim seraient plus lumineuxAvoir la peau brunie et manger à sa gourmandiseJe n’en ai même pas parléDire qu’il y en a qui chantaient dieu glorieuxIl y en a eu qui s’aimaient nus sans piédestauxOù est donc la muraille poétique du bien-êtreQue nous la renversionsEt que nous prenions pied dans ce monde impossibleOù l’on sourit toujours sur la bouche des autresLa fatigue nous passe au bleu et ce n’est pas le bleu célesteLe mois de mai nous fait l’aumôneLes lilas blancs et les muguets nous font l’aumôneMais notre femme passe au bleuElle qui nous aimait pourtant passionnémentEt comme il faut aimer très intelligemmentNous fûmes à la source et la mer n’est pas loinJe sais puissions-nous tous savoir que la mesure est combleNous ne voulons plus avoir froidDans nos os et dans nos penséesPrenons couleur contre malheur prenons bonheur contre injusticeTout est éternel rien n’est éternel nous sommesNous déracinerons notre rue inutileEt nous la porterons pour qu’elle y meureDans le délire dans le sanctuaire de nos maîtres.Paul ELUARD .
et un grand merci à Esteban , mon frére
Messages
1. C’est peut etre pour ça !, 23 mai 2007, 21:16
Yo mon frèr !!!
Esteban
2. C’est peut etre pour ça !, 23 mai 2007, 22:17
Esteban, es-tu sur du titre ? as-tu une référence,année receuil,je suis impressioné et intéressé,merci
Roger bretagne
1. C’est peut etre pour ça !, 24 mai 2007, 07:32
Voir au "fou de bassan" cher Roger
Esteban
2. C’est peut etre pour ça !, 24 mai 2007, 19:12
Salut à tous
je comprend qu’une certaine morosité en assaille quelques-uns
Mais de grâce ne nous laissons pas grignoter par la résignation et le vague-à-l’âme
La nostalgie peut-être mais le renoncement surtout pas
à ce propos un petit texte de Robert le Diable :
Âgé de cent mille ans, j’aurais encore la force
De t’attendre, o demain pressenti par l’espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir : neuf est le matin, neuf est le soir.
Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
Nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille
A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.
Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore
Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent.
Robert Desnos
Alors même si cette aurore ne sera pas pour nous, travaillons dès maintenant pour qu’elle puisse éclore
la vie nous le demande
Pedro
3. C’est peut etre pour ça !, 24 mai 2007, 19:26
"si nous ne dormons pas, c’est pour guetter l’aurore " : si beau !!!! j’aime ces mots !!!! anna
3. C’est peut etre pour ça !, 27 mai 2007, 18:21
Tempête !
Le vent souffle, mugissant, il s’enfle, les branches se plient à ses caprices, et le ciel gris, qui parfois laisse entrevoir un nuage plus clair, semble vouloir nous écraser. Ils n’y a plus d’oiseau, plus rien que le vent. Dur retour des choses, nous qui vantions notre soleil et le bleu du ciel. La lande en fleur ploie sous les coups de butoir, le vent s’acharne : La tempête est là !
C’est dans ces moments, que , s’incruste notre déception, le sort s’acharne sur ceux qui, d’espérance en combats ont vu le temps s’écouler, leur vie s’effriter, et le résultat pas là ,pas à la hauteur de l’espoir.
Comme le bateau, la bas au large, lutte contre la vague qui enfle à en devenir monstrueuse, balayant le pont, se heurtant à la passerelle ou veille, l’homme à la barre rivé, maintenant le cap ,face à la lame qui sans cesse soulève et plonge l’étrave dans l’écume de la vague. Vent de force 9 /10 la tempête.
Dans la tête les pensées s’entremêlent, qu’avons nous fait qui ne soit conforme :à nos idées, à nos principes, à notre humanisme, qui fait que nous n’ayons été compris ? N’aurions-nous plus cette force, qui contre vents et marées nous permet de maintenir le cap ?
Le vent toujours plus fort, la lame qui nous prend de travers avant, semble un instant nous submerger et pourtant le bateau résiste. Les paquets de mer se brise sur la vitre, l’homme à la barre les muscles bandés, les yeux rivés sur cette nouvelle vague qui arrive : Non ce n’est pas encore pour cette fois.
Des images fugaces défilent, un visage, des cheveux, et ton sourire. Je sens son corps, et comme un parfum – Est-ce possible ? Il y a bien longtemps et pourtant il me semble ressentir le contact de sa main, et mes lèvres sur ses lèvres..
La pluie maintenant, le grain est fort, nous n’y voyons presque plus rien ! Visibilité nulle ! et pourtant cap :Nord-Nord Est , le vent souffle Nord-NO et par moment nous prend de travers. L’Iroise est grise avec son écume blanc-vert, nous maintenons le cap.
Allons, ce n’est pas encore cette fois que nous irons au fond ! Nous repartirons avec de nouvelles forces, et au cours de cette escale de courte durée, renforcés dans nos convictions, la riposte, et la conquête s’avérera possible !Peut être même que l’équipage renforcé de tous les fous, poètes et muses, verra ce grand oiseau « Ce Fou de Bassan » prendre son envol définitivement LIBRE.
Roger bretagne
1. C’est peut etre pour ça !, 27 mai 2007, 21:28
Que tu talent, Roger. Est-ce de toi ? Serais-tu comme Anna, poète ?
Au plaisir de te lire.
Juju
2. C’est peut etre pour ça !, 28 mai 2007, 15:18
Roger, u mo fratellu, c’est toujours avec plaisir qu’on retrouve tes cris de colère, d’espoir, d’amitié et d’amour…
Avec Claude et avec Gabriel Celaya (poète espagnol / 1911-1991), j’affirme que la poésie est une arme, et que tu sais admirablement la manier :
La poésie est une arme chargée de futur.
Ma poésie n’est pas goutte à goutte pensée.
Ce n’est pas une fleur. Ce n’est pas un fruit parfait.
C’est ce qui est nécessaire, ce qui n’a pas de nom,
des actes sur la terre, un cri vers l’horizon.
La poesia est un arma cargada de futuro.
No es una poesia gota a gota pensada.
No es un bello producto. No es un fructo perfecto,
es lo às necesario : lo que no tiene nombre.
Son gritos en el cielo, y en la tierra son actos.
Francis
4. C’est peut etre pour ça !, 28 mai 2007, 09:45
Qu’est-ce le talent ?Ecrire me parait simple ,mais le plus dur, c’est d’être compris !Malheusement ,malgré ma poésie,mon romantisme ,semblent aujourd’hui dépassés.Il nous faut parler marché,finance,ou autres dividendes !Et l’Amour ,et les hommes et les femmes..trop crevés pour voir une fleur qui s’ouvre ,sous le pâle soleil qui revient.
Tu vois Juju,dans quoi parfois je me réfugie !Et sous ma plume ou mon clavier regroupant quelques images naissent mes fables.
Amitiés et bises matinales. Roger
1. C’est peut etre pour ça !, 28 mai 2007, 11:05
Roger ,
j’aime beaucoup ce que tu proposes au fil des jours , mais d’aprés moi et trés modestement , la poésie n’est pas un refuge , elle est une arme de plus , que je ne sais manier .
""Dire qu’il y en a qui chantaient dieu glorieux
Il y en a eu qui s’aimaient nus sans piédestaux
Où est donc la muraille poétique du bien-être
Que nous la renversions
Et que nous prenions pied dans ce monde impossible
Où l’on sourit toujours sur la bouche des autres ""
Je comprend ces vers d’Eluard , dans ce sens , mais je n’ai pas la certitude d’avoir bien compris .
avec toute mes amitiés ,
claude de Toulouse .
5. C’est peut etre pour ça !, 28 mai 2007, 18:34
Claude,
Je sais bien que tu as raison,les poètes,les vrais(je ne prends pas pour cela) sont toujours en avance sur leur époque et ce quelque soit la manière dont ils écrivent !En relisant un livre ces jours derniers j’ai pensé à Nose,qui je crois aime bien Bob Desnard.En 1944, quelques temps avant son arrestation par la gestapo,il écrivait sous le pseudo de "Cancale"un sonnet dédié à Laval.
Petrus d’Aubervilliers
Parce qu’il est bourré d’aubert et de bectance
L’Auverpin mal lavé,le baveux des pourris
Croit-il encore farcir ses boudins par trop rances
Avec le sang des gars qu’on fusille à Paris ?
Pas vu !Pas pris ! Mais il est vu, donc il est frit,
Le premier bec de gaz servira de potence,
Sans préventive,sans curieux et sans jury
Au demi-sel qui nous a fait payer la danse.
Si sa cravate est blanche elle sera de corde
Qu’il ait les roustons noirs ou qu’il se les morde
Il lui faudra fourguer son blaze au grand pégal.
Il en bouffe,il en croque,il nous vend,il nous donne
Et,à la Kleberstrasse, il attend qu’on le sonne
Mais nous le sonnerons,nous sans code pénal
(ceci est un extrait de Domaine public -Gallimard 1953)
Qu’en penses-tu ? violent et sur de lui et du peuple ,il avait raison !
Amitiés ,Roger
1. C’est peut etre pour ça !, 28 mai 2007, 20:31
Erreur de frappe monumentale de ma part "Cancale" c’est bien sur Robert Desnos qu’il convient de lire.
Avec mes excuses.Roger
2. C’est peut etre pour ça !, 28 mai 2007, 21:20
pour ROGER...., CLAUDE, vous TOUTES et TOUS !!!
de Pablo Neruda .... LA POESIE
Et ce fut à cet âge... La poésie
vint me chercher. Je ne sais pas, je ne sais d’où
elle surgit, de l’hiver ou du fleuve.
Je ne sais ni comment ni quand,
non, ce n’étaient pas des voix, ce n’étaient pas
des mots, ni le silence :
d’une rue elle me hélait,
des branches de la nuit,
soudain parmi les autres,
parmi des feux violents
ou dans le retour solitaire,
sans visage elle était là
et me touchait.
Je ne savais que dire, ma bouche
ne savait pas
nommer,
mes yeux étaient aveugles,
et quelque chose cognait dans mon âme,
fièvre ou ailes perdues,
je me formai seul peu à peu,
déchiffrant
cette brûlure,
et j’écrivis la première ligne confuse,
confuse, sans corps, pure
ânerie,
pur savoir
de celui-là qui ne sait rien,
et je vis tout à coup
le ciel
égrené
et ouvert,
des planètes,
des plantations vibrantes,
l’ombre perforée,
criblée
de flèches, de feu et de fleurs,
la nuit qui roule et qui écrase, l’univers.
Et moi, infime créature,
grisé par le grand vide
constellé,
à l’instar, à l’image
du mystère,
je me sentis pure partie
de l’abîme,
je roulai avec les étoiles,
mon coeur se dénoua dans le vent.
(Mémorial de l’île Noire, 1964)
La solitude des poètes, aujourd’hui s’efface.
Voici qu’ils sont des hommes, parmi les hommes,
Voici qu’ils sont des frères !
de Paul Eluard..........................bises douces mes poètes !!!! anna
3. Je te reconnaîtrai, Anna…, 28 mai 2007, 22:56
Je te reconnaîtrai, Anna…
Je te reconnaîtrai aux algues de la mer
Au sel de tes cheveux, aux herbes de tes mains
Je te reconnaîtrai au profond des paupières
Je fermerai les yeux, tu me prendras la main.
Je te reconnaîtrai quand tu viendras pieds nus
Sur les sentiers brûlants d’odeurs et de soleil
Les cheveux ruisselants sur tes épaules nues
Et les seins ombragés des palmes du sommeil
Je laisserai alors s’envoler les oiseaux
Les oiseaux long-courriers qui traversent les mers
Les étoiles aux vents courberont leurs fuseaux
Les oiseaux très pressés fuiront dans le ciel clair.
Je t’attendrai en haut de la plus haute tour
Où pleurent nuit et jour les absents dans le vent
Quand les oiseaux fuiront je que saurai le jour
Est là marqué des pas de celle que j’attends.
Complices du soleil je sens mon corps mûrir
De la patience aveugle et laiteuse des fruits
Ses froides mains de sel lentement refleurir
Dans le matin léger qui jaillit de la nuit.
Francis Copyright Claude Roy "Petit Matin" (Le Poète mineur – 1949)
4. Je te reconnaîtrai, Anna…, 28 mai 2007, 23:17
Bien rattrapé Francis ! Enfin j’espère pour toi ...
Mais AU SECOURS ESTEBAN OU ES TU ???
Ils vont tous me faire pleurer par ici !!!
Léa.
5. Je te reconnaîtrai, Anna…, 29 mai 2007, 02:00
Léa, n’appelle pas Esteban, attends. Laisse la magie opérer en ces lieux ! Ecoute cette musique qui vient des étoiles !
Il sera bien assez tôt pour qu’Esteban à la voix tonitruante arrive au Fou en torero marseillais, avec sa queue de cheval biscornue !
Buena noche a todos.
Juju
6. Je te reconnaîtrai, Anna…, 29 mai 2007, 08:18
moi aussi, francis, je t’ai reconnu !!!!!! merci......avec la tempête et les embruns , j’ai les cheveux plein de sel ;, en effet.....alors bisous salés !!!! anna
6. C’est peut etre pour ça !, 28 mai 2007, 21:57
Je ne m’attendais ,pas à cela ,magnifique Anna ,tu es vraiment ,notre grande Duchesse.
Et par les temps qui coure,alors que le ciel s’entrouve laissant voir quelques astres,une étoile brille plus ce soir,rien que pour toi.Roger
Je n’ai rien séparé mais j’ai doublé mon coeur
D’aimer j’ai tout créé:réel imaginaire
J’ai donné sa raison sa forme sa chaleur
Et son rôle immortel à celle qui m’éclaire