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CESARE BATIISTI : MESSAGE DU COMITE DE SOUTIEN LANGUEDOC ROUSSILLON
Publie le samedi 28 août 2004 par Open-PublishingCesare veut rester libre, et nous le redit encore de manière poignante
dans son dernier courrier.
Aux bornés de tous poils, il montre qu’Il NE FUIT PAS, qu’il ne se dérobe
pas, qu’il ne fait que se protéger, légitimement, et protéger les siens par
là même ; normal : question de survie mentale et sens des responsabilités
incontestable. Il est de son " devoir " d’agir ainsi, aucun autre choix
ne lui a été offert, la question est trop vitale, quoiqu’en pensent
certains militants du P.S ; comment même le plus stupide de ses opposants
ne pourrait il comprendre cela ?
A la lecture de sa lettre, cette revendication qu’il exprime d’une
appartenance réelle, personnelle et familiale à la nation française
apparaît tellement évidente ; c’est un citoyen pour ainsi dire français,
quasi naturalisé, que notre pays s’apprêtait à expulser, et un homme qui
aujourd’hui, à travers ses mots, et quoiqu’en ait dit Madame le Procureur
Sylvie Petit Leclair, donne valeur profonde à un territoire et à des
citoyens qui ont constitué le terreau reconstructeur de ses treize
dernières années de vie d’homme, d’écrivain et de père, reconnaissance
implicite peut-être aussi de l’accueil qui lui a été fait sous
Mitterrand, ainsi qu’à ses camarades ; on reçoit également le clin d’¶il
sympa pour ses divers soutiens actuels, il n’oublie personne ; Cesare
Battisti n’est vraiment pas un ingrat ! aucun tribunal ne pourra jamais
l’accuser du contraire.
L’essentiel est dit, une sincérité peu contestable... et qui génère une
émotion réelle. Avec ces paroles il ne peut que continuer à rallier autour
de lui, et faire tomber d’autres barrières.
On aime quand Battisti se défend lui même au travers d’une de ses lettres,
relayant ponctuellement sur le flot d’écrits en tous genres qui ne cessent
d’affluer, et qui par moments, bien involontairement, diluent cette
"vérité " qui lui semble si chère et si simple finalement ; lui peut-être
mieux que quiconque sait dire l’évidence de sa situation, et restituer sa
propre parole, parfois masquée par d’autres discours.
Aujourd’hui il ramène le débat à l’essentiel.
Cesare n’a pas tout à fait gagné, ce sera encore dur, mais à ce train là il
gagnera à un moment donné, car il nous démontre une fois de plus aujourd’hui
sa capacité assez phénoménale à rebondir, son instinct de survie
probablement très fort, et que ceux qu’il aime sont une raison déjà
essentielle pour résister comme il le fait à l’absurde manipulation
politique dont il est l’objet.
Il y a des gens qu’on ne peut détruire. Cesare Battisti fait penser à ces
diables en boîte dont le couvercle ferme mal ... on espère qu’il sortira
toujours la tête, sans les cornes que ses ennemis lui ont affublé, bien sûr
! ! !
Il ne faut pas perdre espoir, on doit continuer, pour lui et pour ses
camarades italiens menacés ; les choses avancent même si rien n’est
vraiment encore palpable.
Une certaine presse, prudente jusqu’à nouvel ordre, semble freiner ses
instincts polémiques, l’évocation des mots " dépression ", " état de
santé psychique très préoccupant", dont on sait la véracité, aurait elle
fait mouche ? qui aujourd’hui voudrait se retrouver complice d’une mise
à mort organisée à force d’abattage médiatique et judiciaire ?
Alors,en parallèle au revirement provisoire de cette presse, peut on
imaginer, si surréaliste soit cette idée, que notre gouvernement ait par
une sorte d’acte manqué, "laissé filer" son présumé "terroriste", marquant
par cette négligence une forme de recul, impensable à assumer officiellement
face aux italiens, mais qui lui permettrait d’échapper, aux yeux de
l’opinion française, à l’image, à terme très dérangeante, d’un Etat
fabriquant de martyr ?
Croyons y, et lançons à nouveau nos forces dans le combat qui nous attend
encore pour Cesare, mais aussi pour les autres italiens et pour l’amnistie
de tous les activistes de gauche des "années de plomb"- pour les autres
protagonistes on sait que la chose est déjà faite.
Véronique (comité de soutien L.R)