CULTURE ET MONDIALISATION

par latifa manseri
le mardi 20 Octobre 2009

Opinion

Comment je vois les choses, selon mon raisonnement basé sur des connaissances minimes et hasardeuses, de la mondialisation ; ce terme a été institué pour terroriser tout État qui oserait s’investir dans une économie contraire aux intérêts de l’impérialisme ; contraire parce que ne s’inscrivant pas dans une logique capitaliste à part entière, servant avant tout, je le répète, les intérêts d’une minorité dominante.

Cet impérialisme peut aller jusqu’à remettre en question, voire retarder le développement des pays pauvres ; les exigences du FM.I. et de la Banque mondiale, entre autres, – par la voie de l’ajustement structurel - sont contraignantes, dans la mesure où elles imposent des mesures économiques d’une part difficiles pour les populations, d’autre part non maîtrisables, si tant est qu’elles doivent l’être à court terme, par des gestionnaires non encore rompus aux pratiques de gestion décentralisée. S’il est vrai que tout État qui se respecte doit s’inscrire dans une démarche de progrès, fructifier ses richesses en relation avec un partenariat mondial, il n’en reste pas moins que les Nations riches doivent accepter que les États pauvres fassent leur mutation économique en rapport avec leur repères historiques ; les économistes disent que la culture et l’économie, entre autres, sont liées, que l’un détermine l’autre.

Ce qu’on remarque aujourd’hui, c’est que l’histoire s’accélère, elle est déviée de sa trajectoire, ce qui peut mener au chaos ; les États du sud, qui ont connu les affres de la décolonisation, sont retournés, contre toute attente, à leurs valeurs ancestrales ; ils ont fait valoir leur différence, basée avant tout sur une foi qui fait référence en matière de culture ; la religion musulmane, en particulier, se répercute dans la vie sociale, économique, culturelle, sans se dissocier aucunement de la notion de progrès ; dans ce contexte, la mondialisation se heurtera à des difficultés majeures, et sera vue comme une menace aux acquis culturels, sinon au niveau de certains régimes en place, au niveau des populations locales, ce qui peut se traduire par des actions de révolte et d’émeutes (cas de l’Algérie).
Pour parler simplement, imposer un ordre au détriment des valeurs spécifiques qui donnent une dimension culturelle aux fondements d’une société, ne ferait que renforcer le sentiment de colère et de frustration.
Encourager le dialogue interculturel, promouvoir la communication à tous les niveaux sociaux, œuvrer pour l’instauration d’un climat de paix ….

Ce sont là des mesures aptes à conférer à la mondialisation un caractère égalitaire, et à lui accorder les qualités d’équité et de justice.
Le terme de ‘’démocratie mondiale’’, quant à lui, n’aurait de sens que si on l’applique à soi-même, vis-à-vis des peuples opprimés (Palestine – Irak …) et des Minorités (Indiens – Noirs américains ….)

Commentaires :

Ce que je veux exprimer dans mon texte, ci-dessus intitulé ‘’culture et mondialisation’’, c’est que l’Occident, en particulier les États Unis, veulent imposer aux pays du Sud un système de gestion économique incompatible avec leur culture et leurs aspirations (Il y a des valeurs à préserver, telles que la *cellule familiale, la solidarité sociale…). Les puissances occidentales s’agitent pour mondialiser l’Economie, en exigeant des Etats du Sud notamment de mettre en place les structures adéquates

Beaucoup de ces Etats du Sud sont en recul de développement technologique et industriel, ou ont fonctionné en modèle socialiste. Ce n’est pas qu’ils rejettent le modèle de développement occidental, (au contraire parfois ils en ont de l’admiration) mais ils refusent que l’on décide pour eux, et qu’à la limite on ne décide que ce qui a des effets bénéfiques pour l’Occident

Si ces Etats ne se plient pas aux règles de l’Economie de marché, ils seront relégués au rang de ‘’renégats économiques’’

Même les Etats développés concilient la mondialisation avec le maintien de certaines protections, telles que la ‘’sécurisation des compétences professionnelles, la dépollution, la sécurité énergétique’’, etc.

Les autres Etats ‘pauvres’) qui tentent de satisfaire aux exigences de ce marché mondial le font au risque de rompre un équilibre social fragile
Les pratiques économiques du monde musulman en particulier ne sont pas compatibles avec la mentalité occidentale rompue aux fonctionnalités du capitalisme

Seul un modèle librement consenti, portant la marque du progrès, de l’amélioration de la qualité de vie, de la sécurité de l’environnement et des personnes, de la productivité, du développement durable, peut obtenir l’adhésion des masses ; celles-ci ne sont pas dupes.
La mondialisation dans le sens de la volonté d’améliorer les conditions de vie des peuples, puisqu’il y a volonté de s’ingérer dans l’histoire des autres pays, en privilégiant le transfert des technologies et des brevets les accompagnant

L’exemple de l’Irak donne un goût amer aux desseins ‘’démocratiques’’
Le destin de chaque nation est tributaire de celui de l’autre ; les Occidentaux ont tout intérêt à ce que les peuples du Sud se relèvent, pour qu’à moyen et long terme, eux-mêmes bénéficient du progrès de l’humanité
L’Histoire au sens sociologique du terme est détournée à des fins prédatrices, qui n’augurent rien de bon pour les valeurs humaines, édifiées au prix de siècles de sacrifices et de conflits

*Cellule familiale (Prise en charge des vieux parents et autres - Fidélité des couples – solidarité avec les enfants et les orphelins…)