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Contre le racisme et l’antisémitisme, prendre les problèmes à la racine

Publie le lundi 26 juillet 2004 par Open-Publishing
3 commentaires


de Judith

Il est temps si l’on veut vraiment lutter contre le racisme et
l’antisémitisme, de prendre les problèmes à la racine. De bien voir quand il
y a la mise en oeuvre d’une politique d’extrême-droite. Il faut dépasser la question
juive pour comprendre l’enfer organisé dans lequel on nous conduit. En ce sens
le nazisme doit être sans cesse interrogé parce qu’il
est bien ce système bureaucratique, froid, où s’exerce le maximum de
cruauté sur des gens considérés comme inférieurs.

Dépasser la question juive, pour prendre les problèmes à la racine...

Sharon n’a pas pêté les plombs en disant ce qu’il a dit sur la France. Son
discours était en anglais, préparé, muri et il ne s’agissait pas d’une improvisation
malencontrueuse.

Tout le monde s’est accordé disons sur "l’aspect démographique" de ses
intentions : il s’agirait de faire venir un maximum de juifs européens et
nord-américains pour contrebalancer la natalité palestinienne et de fait
justifier l’élimination des Palestiniens, mais Sharon sait bien qu’il y en
a plus qui retournent que ceux qui s’installent définitivement en Israël.
Un article du Courrier International de cette semaine montre qu’il y a le
même phénomène chez les juifs russes... Se limiter à cette analyse c’est
oublier le côté provocateur du personnage, le cynisme pour atteindre des
objectifs. Il ne s’agit pas de la sécurité des juifs et tout le monde a
souligné l’incohérence d’un tel propos alors même qu’il imposait la
construction d’un mur contre lequel vient de s’élever l’Assemblée des
nations UniesPour appliquer sa politique d’éradication de toute possibilité
de nation et d’État Palestinien, Sharon ne table pas sur l’arrivée massive
de juifs de la diaspora, mais sur l’alliance qu’il a noué avec les
États-Unis qui lui permettent d’agir en toute impunité dans un cycle
provocation, répression, dans l’organisation du chaos en confortant les
juifs du monde entier autour de la victimisation d’Israël et l’exploitation
éhontée de la mémoire juive en vue d’une adhésion à l’extrême-droite. Ce
qui se passe aux États-Unis et que nous analysons plus loin doit nous aider
à comprendre cette stratégie d’extrême-droite. .

Il y a un aspect de l’intervention de Sharon qui a été peu souligné.
Pourquoi la France ? Comme ici, nous gens de gauche nous ne pouvons plus
supporter Chirac et Raffarin, nous ne mesurons pas à quel point les
dirigeants US veulent isoler Chirac et la France. Et porter le chaos en
France... Grâce à une presse complice largement acquise aux vues
atlantistes les plus extrêmes. Déjà il est frappant de constater le
basculement d’intellectuels pro-sionistes, juifs ou non, mais qui
s’affirment le plus souvent laïques et pratiquent la haine de l’islam, en
déniant à tout musulman pratiquant le droit à être un intellectuel mais le
ramenant au rôle de prêcheur comme on l’a vu avec l’affaire Tariq Ramadam
pour mieux l’identifier au "terrorisme", comment ces intellectuels sont
prêts à glisser de la gauche aux idéologies les plus conservatrices...

Si Chirac s’est empressé de prononcer le discours du Chambon sur Lignon, de
sauter à pied joint sur l’affaire du RER, derrière Dominique de Villepin,
c’est qu’il est sur le fil du rasoir face à une presse massivement
atlantiste et qui lui reproche son rôle en Irak et même la récente
intervention de Barnier en Palestine.

Paradoxalement il est un peu dans la position des dirigeants du PCF qui se
croient obligé d’en faire une tonne dans la dénonciation de
l’antisémitisme, s’il veulent pourvoir dénoncer le racisme et surtout
éviter un déchaînement médiatique qu’ils n’ont plus le courage d’affronter.
Leur allié PS allant désormais jusqu’à dénoncer au Conseil Régional d’île
de France, le dirigeant du MRAP comme suspect "d’antisémitisme".

Il s’est constitué un groupe qui monopolise les médias et qui vont traquant
tous ceux qui défendent la cause palestinienne comme des antisémites et
suspects d’être des rouges-bruns... Si la France n’est pas à feu et à sang,
ils l’inventent telle et font tout pour attiser une haine contre les 10% de
citoyens français de confession musulmane, haine qui ne bénéficie qu’à
l’extrême-droite sans le moindre intérêt pour la lutte contre
l’antisémitisme, au contraire... Faut-il leur attribuer cette
responsabilité de division de la société française ? Pour une part oui,
mais pour une part seulement en dehors de quelques idéologues, de quelques
personnels médiatiques, la plupart de ceux qui entrent dans ce basculement
à droite sont souvent des gens de gauche convaincus qu’Israël est menacé et
que l’antisémitisme les encercle de toute part. Même s’il y a un effet
loupe, voir des inventions pures et simples, destinées à montrer
l’antisémitisme, alors que les actes de racisme contre la population
africaine ou maghrébine sont ignorés. La manipulation est si globale que
chacun doit y participer (1) .

Il ne faut pas confondre la cause et l’effet. Le système de propagande,
selon le mot de Chomsky, qui s’est constitué en France comme aux
États-Unis, ne repose pas sur ces idéologues mais sur la concentration de
la propriété de la presse et de l’édition et des annonceurs eux-mêmes
regroupés. N’ont droit à la parole que ceux qui vont dans le sens de ses
intérêts, les autres sont frappés d’une impitoyable censure. Que le
narcissime, la volonté de tenir le devant de la scène entraîne la formation
d’une opinion médiatique sollicitée, encouragée et que les politiques
eux-mêmes s’y engouffrent, ne doit pas nous cacher qui sont les véritables
maîtres du jeu (2). Et quel est le nouveau "grand jeu" dans lequel nous
sommes conduits.

Le chaos comme système de gouvernance :

Nous ne sommes plus dans le temps des empires coloniaux où il s’agissait
d’instituer un ordre profitable à l’Empire mais aujourd’hui gêrer ce
nouveau type d’Empire passe par l’instauration du chaos contrôlé par des
observatoires bureaucratiques et des bases stratégiques militaires... Le
développement scientifique et technique approprié par une minorité devient
un instrument de destruction de la planète. Ce qui se passe avec les trusts
pharmaceutiques et le sida est en quelque sorte exemplaire de cette
appropriation destructrice quitte à vouer un continent africain entier à un
véritable génocide.

Car le chaos a deux dimensions : d’abord la toute puissance des
transnationales financiarisées et celles-ci apparement fonctionnent
indépendamment de toute stratégie politique et s’imposent aux États
nationaux, les démantèlent. Mais l’appropriation des ressources, comme
l’accumulation ne serait-ce qu’à travers l’armement et les commandes
étatiques s’appuie également sur l’État de l’Empire, essentiellement les
USA mais aussi l’Europe vassalisée.

Les dirigeants des USA sont d’extrême-droite, et Sharon entre dans leur
stratégie non parce qu’il est Israëlien mais parce qu’il est
d’extrême-droite, ils ont choisi comme méthode de gouvernance de la planète
le chaos systématique, tant sur le plan économique que sur le plan
militaire et Israël est un laboratoire dans la zone du Proche orient...

Partout il y a un noyau surdéveloppé et des zones de crises où règne la
violence contre des individus considérés comme des choses déficientes, des
produits de rebut, considérées comme quantité négligeables vouées à un
traitement barbare relevant officiellement de la bavure(3), avec des bases
militaires suréquipées en armemernt sophistiquées mais avec des soldats
mercenaires pour maintenir un sytème d’intervention et de contrôle des
ressources considérées comme stratégiques (aujourd’hui le pétrole mais
peut-être demain l’eau), et ceci à toutes les échelles...

Le noyau euro-américain est lui-même à l’intérieur organisé sur le même
modèle, entre nations, voire les délocalisations (4), les mises en
concurrence, à l’échelle des villes, des banlieues, des familles comme en a
témoigné les 15.000 morts de l’été dernier, ou la manière dont on traite le
malade mental jusqu’à ce que tout éclate autour de la famille... Il y a là
à tous les niveaux les deux dimensions de la stratégie du chaos : la
privatisation des services publics, la pression sur les dépenses publiques
en faveur des populations, l’approfondissement des inégalités, la toute
puissance des multi-nationales et la stratégie militaire, répressive,
policière pour répondre à la crise provoquée par cette toute puissances des
transnationales financiarisées.

L’affaire de la mythomane et la lecture de la presse sont édifiantes, non
seulement les jeunes prolétaires des banlieuesont des fauves, mais les
salariés qui rentrent du boulot sont des lâches qui laissent faire la haine
raciste simple masque de la haine de classe... C’est toute une vision de la
société, celle de vaincus, les amorphes et ceux dont la rebellion relève
désormais de la répression policière parce qu’elle n’est plus que
délinquance, terrorisme...

Au niveau international, on nous présente ce chaos comme du à l’arriération
des populations qui en sont la proie. Regardez comme on insiste sur les
fractures tribales, religieuses, le fait national irakien est nié au profit
d’une hostilité chiite et sunnite... Ce serait la régression de sociétés
sous développées vers des conduites irrationnelles, mystiques, archaïques
auxquelles serait confrontée "la modernité occidentale" et face auxquelles
elle devrait se défendre ne serait que d’une manière préventive, par la
violence policière et guerrière. Le chaos irakien est totalement provoqué
par l’intervention nord-américaine mais il sert de prétexte au maintien de
l’armée nord américaine, à l’installation de bases stratégiques. Une sorte
de parodie du capitalisme lui-même sans lequel l’économie s’effondrerait...
Ce qui par parenthèse justifie des traitements inouïs des dirigeants de ces
entreprises...

Ce qu’on appelle le terrorisme confond des faits différents, un terrorisme
d’Etat pratiqué depuis toujours par la CIA comme en témoigne l’Amérique
latine, et Ben Laden n’en est qu’une face plus ou moins renégate et la
résistance dans une situation de totale assymitrie des forces militaires
comme en Israël...

Car ce chaos ne relève pas d’archaïsmes ethnico-religieux toujours à
l’oeuvre dans la barbarie que ce soit celle des pays sous développés ou
celle des cités, il y a des causes modernes, actuelles à cette situation...

Le chaos est centré sur la survie d’une élite, son enrichissement. la crise
argentine est exemplaire de ce chaos qui n’a même pas besoin d’intervention
militaire, il suffit des multinationales financiarisées, la classe
dominante argentine possède l’essentiel de la dette mais elle la place
ailleurs en particulier aux USA, en Europe, elle n’est plus nationale, elle
est virtuelle... C’est un enjeu que l’on voit trés bien en Amérique latine
où elle a pris des aspects caricaturaux... La principale industrie du Perou
est l’industrie de la sécurité pour protéger cette oligarchie qui
bénéficierait elle-seule du développement des sciences et techniques...

Nous sommes bien dans la poursuite de ce que fut le nazisme et non dans la
résurgence des barbaries archaïques...

Mais nous sommes aussi dans une situation qui évolue, pendant environ dix
ans, à la suite de l’effondrement de l’union soviétique, il y a eu en
quelque sorte un terrain ouvert aux transnationales financiarisées, aux
politiques néo-libérales. Il était impossible de faire autrement. Les
résistances paraissaient anéanties. Aujourd’hui celles-ci surgissent de
toutes parts. Les États-Unis sont en difficulté partout, même dans leur
arrière cour, l’Amérique latine, ils n’arrivent pas à imposer l’AZLEA, ou
le grand marché ouvert aux transnationales depuis l’Alaska jusqu’à la terre
de feu. Ils n’arrivent pas à prendre le contrôle stratégique de l’Irak même
en développant une stratégie de chaos et en tentant d’empêcher l’unité de
la résistance. En Asie, la Chine grandit et des alliances se nouent.
Parallélement dans les nations, par la mise en concurrence, on tente
d’empêcher la montée des mouvements revendicatifs des salariés. D’où la
radicalisation vers l’extrême-droite de cette oligarchie, bien décidée à
passer en force, en criminalisant les résistances et les dirigeants
syndicaux ou politiques qui combattent( 5).

La stratégie du chaos n’est pas liée à une volonté démoniaque de quelques
oligarques ou même politiques, mais bien la seule manière qu’a trouvé une
classe dominante d’imposer un système d’intérêt destructeur pour l’immense
majorité de la planète quitte à recourir à des solutions fascisantes avec
leurs idéologies apparement délirantes...

L’idéologie de l’extrême-droite US

Il y a un côté apocalyptique dans ce choix du chaos qui caractérise bien le
fascisme... On nous explique longuement que depuis quelques années, le
fondamentalisme religieux a radicalisé le conflit au Moyen-Orient. Ce qu’on
sait moins, par contre, c’est que de plus en plus de chrétiens
fondamentalistes contribuent à leur façon aussi à radicaliser le conflit.
La religion est au coeur de la vie américaine et le christianisme
évangélique est le courant qui croît le plus rapidement. Près de 50
millions d’Américains en font partie. Le mouvement compte des milliers de
sectes et de confessions, parmi lesquelles les baptistes et les
pentecôtistes sont les plus importantes avec dans les États du sud une
dérive vers l’extrême-droite du protestantisme sous leur influence. La
télévision religieuse américaine est une grosse machine. Pat Robertson est
l’un des télévangélistes les plus influents. Selon Pat Robertson qui a une
énorme influence y compris sur Bush qui est un "converti" nous sommes dans
un prélude à l’Apocalypse : toutes les nations de la Terre doivent se
liguer contre Israël sous la gouverne de l’Antéchrist. Et pour les
fondamentalistes, le siège de l’Antéchrist pourrait bien être les Nations
unies. Pat Robertson : */« Les Nations unies sont violemment opposées à
Israël. Et elles sont sensées représenter les nations du monde. »/*

Jusqu’à la fin des années 70, les évangélistes étaient trop éparpillés pour
avoir une véritable cohésion politique. Ensuite, la droite chrétienne
américaine a commencé à s’organiser. Ed McAteer, un directeur du marketing
chez Colgate Palmolive et un baptiste ultra-conservateur, a créé la Table
ronde religieuse, une coalition qui devait jouer un grand rôle dans
l’élection de Ronald Reagan. Ed McAteer a été aussi un des principaux
artisans de la réunion de la droite américaine et de la droite israélienne.
Ils ont joué un grand rôle sur la question des juifs d’Urss et sur la
dénonciation de "l’antisémitisme" des pays socialistes.

Là encore comme dans les multiples créations organisationnelles et
idéologiques de Reagan contre l’Empire du mal, on ne sait pas très bien qui
a commencé de l’oeuf (la Cia) ou de la poule (l’idéologie fondamentaliste).
mais le fait est que ces sectes évangéliques surtout dans le sud des USA
bénéficient d’énormes moyens des grandes multinationales (3). Les élus
républicains comptent un grand nombre d’évangélistes, à commencer par le
président Bush et le leader de la majorité au Congrès,Tom DeLay.

L’alliance entre les pétroliers et le fondamentalisme religieux ne peut que
produire une atmosphère de croisade. Mais ce n’est pas en attaquant les
victimes sur leurs choix religieux qu’on y répondra. Il ne faut pas
confondre la manière dont la religion est utilisée y compris par les
dirigeants autocrates arabes qui sont les meilleurs alliés des États-Unis,
l’entraînement vers une vision raciste d’extrême-droite, avec le droit pour
chacun de pratiquer la religion de son choix. Avec le phénomène évangéliste
nous ne sommes pas devant le protestantisme sous sa forme baptiste ou
pentecotiste, mais bien devant une manipulation d’extrême-droite du fait
religieux dont un grand nombre de chrétiens s’inquiètent aux Étas-Unis
mêmes.

Environ 40 % du vote pour George Bush aux dernières présidentielles
américaines venait de la droite religieuse. Et sa Feuille de route pour une
solution pacifique au conflit israélo-palestinien a été très mal accueillie
chez cet électorat. Ed McAteer : */« Chaque grain de sable sur ce petit
bout de territoire entre la mer Méditerranée, la Mer morte et le Jourdain,
appartient aux Juifs. Dieu le leur a donné. Il n’appartient pas aux
États-Unis, ni aux Palestiniens. Il n’appartient à personne, sauf au peule
juif. M. Bush commet une erreur fatale, en essayant de diviser ce
territoire. »/* Sharon est venu à l’occasion de plusieurs élections inviter
les juifs à voter pour cette extrême-droite. Les Juifs américains sont
traditionnellement méfiants envers la droite chrétienne et votent davantage
pour les démocrates. Mais autour d’Israël et de ce qu’on a appelé
l’"industrie de la Shoah", on a réussi à plus ou moins faire basculer leurs
votes en faveur de l’extrême-droite. >

Il est à noter l’alliance également entre ces chrétiens fondamentalistes et
la mafia cubaine de l’Etat de Floride qui depuis des années fournit les
terroristes qui interviennent dans toute l’Amérique latine... On les
retrouve dans tous les mauvais coups, de l’assassinat de kennedy au
Watergate en passant par la diffusion de la drogue dans les ghettos noirs
qui s’étaient agités autour des droits civiques, puis des black panthers et
que la CIA a abrutti et déchiré par la diffusion de la drogue. Tous ces
faits ne sont pas purs fantasmes mais totalement avérés...

Ce qui est clair c’est qu’il y a un glissement à droite de l’ensemble de la
société nord-américaine, comme en témoigne la campagne du candidat
démocrate, mais aussi les hésitations d’une église catholique nord
américaine vers les thèmes des évangélistes... Des médias totalement
contrôlés par les grands intérêts dont nous parle Michael Moore dans son
film... Il y a également des forces de résistance importantes dans tous les
secteurs y compris dans les eglises, chez les noirs américains, chez les
intellectuels et y compris en Floride chez les latinos qui commencent à se
révolter contre la mafia cubaine...

On peut dire que ce n’est pas Israêl et "les juifs" qui instrumentalisent
les États-Unis comme le voudraient une image antisémite qui ressurgit face
aux excès de la propagande sioniste, mais bien ce système d’intérêts et ses
propagandistes idéologiques d’extrême-droite qui empêchent la paix à
laquelle une grande partie des Israëliens avant l’assassinat de Rabin
aspirait. L’Extrême-droite israëlienne pratique donc un génocide sur le
peuple palestinien, mais sa politique constitue un drame aussi pour le
citoyen israélien ou le juif de la diaspora pris dans cette logique
d’extrême-droite et de haine. Rabin l’a payé de sa vie...

Car si cette analyse qui privilégie la compréhension en profondeur du
système d’interêt (multinationales financiarisées) qui impose une
destruction planétaire y compris dans ses dimensions écologiques et
humaines et donc le recours à des formes politiques et idéologiques
fascisantes pour empêcher la montée des résistances, il faut tout faire
pour empêcher les divisions productrices de haine et d’impuissance, pour
conforter la souveraineté menacée des peuples mais aussi bien montrer les
racines de classe, impérialiste qui permettent le rassemblement des
victimes en luttant contre la stratégie du chaos.

Judith

(1) Là encore ce qui se passe aux États-Unis doit nous éclairer. Quand
l’opinion américaine est persuadée non seulement que l’Irak possède des
armes de destruction massive, mais que Saddam Hussein est à l’origine des
évenéments du 11 septembre, comment croyez-vous qu’une telle conviction a
été obtenue. Quand le New York Time fait son "auto-critique" en expliquant
qu’il a été manipulé par l’escroc irakien peut-il ignorer que celui-ci a
toujours appartenu à la CIA.

(2) Il est à noter la spécificité française, la concentration de la presse
et de l’édition aux mains des marchands d’armes, Dassault et Lagardère.
Sans parler de Publicis dont un des principaux clients est l’armée nord
américaine.

(3) Dans courrier international de cette semaine, il y a une puce qui fait
froid dans le dos : "Les pires choses, vous ne les avez pas encore vues" a
annoncé Seymour Hersh, grand reporter au New Yorker, dans un discours
prononcé devant l’American Civil Liberties Union (ACLU) et dont le contenu
est rapporté par le site Salon. COM : "Des femmes irakiennes ont été
arrêtées avec leurs enfants qui ont été sodomisés devant la caméra qui
tournait. Il y a la bande son. les garçons qui crient. Le gouvernement a en
main ces enregistrements".

(4) Autre puce du CI, le magazine autrichien format annonce que l’Autriche
délocalise ses prisons en Roumanie "C’est une question de coût. Une journée
d’incarcération coûte 100 euros en Autriche ; en Roumanie, elle ne coûte
que 10 euros. Une aubaine pour le contribuable".

(5) Car cette pseudo-démocratie occidentale a consisté partout à détruire
cet instrument de démocratie qu’est le syndicat. Celui-ci a été présenté
comme archaïque, bureaucratique, ennemi des réformes, conservateur. Nous
n’avons pas accordé assez d’importance à un fait récent, celui du leader
des chômeurs marseillais, qui après la victoire judiciaire de ceux-ci a été
invité en fonction de lois sécuritaires a donner son empreinte génétique.

26.07.2004
Collectif Bellaciao

Messages

  • bravo,pour cette grande revue ,ca fait froid dans le dos,mais chacun dans notre coin,on peut peut etre encore faire quelque chose,chacun à sa mesure,à condition de rester vigilant,lucide et honnete.bon courage à tous.

  • Bon article dans l’ensemble mais le début m’a surpris et cette phrase notament m’a fait tiquer : "c’est [que Chirac] est sur le fil du rasoir face à une presse massivement atlantiste et qui lui reproche son rôle en Irak".

    Judith, tu décris la presse française comme majoritairement "acquise aux thèses atlantistes les plus extrêmes", tu prends un exemple remarquablement juste avec le cas Tariq Ramadan qui illustre la dérive xénophobe des médias quant à la population d’origine arabe, mais je trouve ta conclusion quelque peu extrême elle aussi.

    Déjà, je n’ai pas vu beaucoup de journaux français défendre la politique de Bush et critiquer le refus de Chirac de mener la guerre en Irak, bien au contraire.

    Ensuite, si le même racisme et la même philosophie sécuritaire commencent à imprégner notre société, on est encore loin de l’approbation sans réserve de la doctrine des néoconservateurs par nos médias, si partiaux et concentrés soient-ils.

    Zedrx.