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DE QUOI AVONS-NOUS BESOIN ?

Publie le jeudi 6 janvier 2011 par Open-Publishing
3 commentaires

Le bonheur est désormais assimilé à la consommation. Jamais au cours de l’histoire il n’a été produit autant de richesses, mais 80% des ressources de la planète sont consommées par seulement 20% de la population. Notre économie veut que nous fassions de la consommation notre mode de vie, il nous faut consommer, toujours plus, nous sommes la civilisation du « prêt-à-jeter ». Les spécialistes du marketing s’efforcent de nous vendre de plus en plus d’objets inutiles, pour faire croire aux consommateurs que l’accumulation matérielle est une fin en soi. Tout ce qui favorise la croissance est une bonne chose : la guerre aussi favorise la croissance, donc la guerre est une bonne chose !

Le développement durable cherche à concilier la croissance économique et le respect de l’environnement, alors qu’en fait la croissance économique est un des principaux facteurs de la destruction de notre environnement. Le terme « développement durable » est une simple récupération, d’industriels et d’écologistes bien pensants pour faire du « green business ». Certains confondent « développement durable » et « développement rentable ». Il vaut mieux apprendre à vivre avec notre environnement plutôt que le détruire. Il faut militer pour une société où les rapports humains soient supérieurs aux rapports marchands ! Il faut réfléchir sur la place de chacun dans la société.

La décroissance est un ensemble d’idées anti-productivistes, anti-consuméristes et écologiques. C’est aussi l’idée de ne produire que ce qui est vraiment utile, et délaisser les activités socialement inutiles. Il faut développer les activités sociales vitales (eau, énergie, santé, éducation, transport …) dans un service public universel. Il faut laisser les pays du sud développer leurs cultures vivrières locales au détriment des cultures d’exportation. Il faut réduire le transport de marchandises, en relocalisant les industries. Il faut une agriculture de proximité, sans OGM, sans pesticide et respectueuse de la nature. La culture ou le sport doivent être sources d’épanouissement et pas d’enrichissement.

La décroissance propose aussi de diminuer l’empreinte écologique de nos sociétés. Une société qui consomme toujours plus ne peut respecter l’environnement et épuise tôt ou tard les ressources essentielles à la vie. Il ne peut y avoir de croissance infinie sur une planète finie. Il ne s’agit pas de se priver ou de vivre dans la frustration. Vivre simplement, c’est de ne pas succomber aux tentations inutiles et de résister au dictat des marques. C’est vivre mieux avec moins, c’est être responsable. Mais c’est aussi comprendre que notre boulimie d’achat est le reflet d’un mal-être, d’une insatisfaction, engendrés précisément par cette société dite d’abondance ? Nous possédons de plus en plus de biens matériels, sommes-nous de plus en plus heureux ? Au seuil de la vie, la véritable richesse est le vide que l’on laisse et pas les biens que l’on lègue !

Il faut faire décroître toutes les activités inutiles que le capitalisme, emporté dans sa logique de profit a réussi à imposer comme le seul modèle. Le but final n’est pas de créer des richesses ou des emplois, c’est simplement de satisfaire les besoins de la population, au détriment d’une minorité d’ultra-riches, qui pour une fois devra se plier à l’intérêt général. La croissance, dogme du système capitaliste, nous entraine vers une crise écologique majeure, et la seule solution à cette crise est la rupture avec le capitalisme. Toute autre solution alternative pour gérer le système n’est que de la poudre aux yeux.

Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/

Messages

  • Entièrement d’accord c’est un bon point de départ et il y a urgence à nous désintoxiquer et pratiquer la décroissance positive pour l’environnement et la qualité de vie.

  • Ce monde est en manque d’amour,mais c’est gratuit,alors...rien que de prononcer le mot "amour" je me sens ringarde,tellement ce n’est plus "à la mode" ! Et un monde sans amour est un monde mort,car la seule énergie qui existe est l’amour et son contraire (la peur) qui a pris le pouvoir ;tout le reste n’est qu’illusion dont nous ne pouvons pas nourrir notre vie intérieure !

  • C’est un beau discours, qu’il n’est pas inutile de rappeler certes, mais qui date puisque la phase pratique se met en place.

    En effet, nous sommes arrivé avec le pic pétrolier de 2006 à l’inversion des réserves et le prix du pétrole qui a déjà augmenté va continuer du fait que nous allons vers sa raréfaction, d’ailleurs beaucoup de naïfs sont surpris de l’augmentation récente qui pourtant est inéluctable. En considérant que la Décroissance n’était plus une utopie nous avons donc commencé un travail de fond sur la relocalisation, la transition, des expériences de plus en plus nombreuses de monnaies locales afin de sortir du système spéculatif, le ralentissement de certaines villes (Grigny, Roconcour).. ; C’est la mise en place des contre-pouvoirs accompagnée d’une importante démocratie active.

    Deux autres exemples, en ce moment on mène une enquête sur la collectivisation des transports en milieu rural, une sensibilisation constante est faite pour l’ouverture des esprits à l’autogestion, etc.. Donc, c’est du travail pratique qui peu à peu avance sur la voie d’une anti-économie capitaliste, voire d’une non-économie.

    Le gros travail à faire est maintenant sur la transition pour amener la réflexion sur une autre forme de société. Surtout aussi, pour rester dans l’horizontalité démocratique, quelle va être l’articulation entre les collectivités locales et l’état

    Bon, c’est bien de parler de Décroissance, mais il n’y a que les exemples qui feront donner à réfléchir...