Accueil > Débat sur l’Esperanto
Voilà, vous pouvez parler librement de ce que vous pensez de cette langue.
Personnellement, je trouve qu’elle est intéressante sur bien des aspects et qu’elle présente beaucoup d’avantages, c’est pourquoi je l’apprends.
Par contre, je n’aime pas les gens qui cassent les rêves des espérantophones par des phrases comme "ça sert à rien, on a l’anglais", "ça n’a pas de culture", "personne ne connaît". Justement ! Si on informait plus les gens sur cette langue, elle serait sûrement plus connue et plus parlée !
De plus, si les Etats-Unis (beaucoup) et l’Angleterre (un peu) nous imposent comme ça leur mode de vie et de pensée, c’est en partie grâce à leur langue qu’on dit "universelle".
Pour finir, je voudrais préciser que cette langue a été réalisée par un homme seul dans les années 1880, et qu’il n’a pas fait ça en amateur : il a pris beaucoup de précautions pour que la langue tienne la route, ce qui a marché jusqu’à maintenant. Et c’est de là que vient mon respect pour le créateur et les utilisateurs de cette langue qui lui permettent de perdurer.
Messages
1. Débat sur l’Esperanto, 21 août 2008, 22:49, par Sammy Deano
Je suis pour l’espéranto, mais je reconnais aux autres le droit d’être contre, de penser que ça ne sert à rien, qu’il n’a pas de culture (encore faut il préciser ce qu’on met derrière ce mot), etc. mais c’est justement le rôle d’un forum de pouvoir débattre de tout ça.
2. Débat sur l’Esperanto, 21 août 2008, 23:09, par OEIL DE BISON
tout a fait Sammy ,personnellement j’aime l’espéranto ,c’est rond, chaud ,
gai ,joyeux ,dansant , l’anglais qu’on VEUT NOUS IMPOSER est froid ,
coupant , sans âme ,facile c’est un fait ,mais bon .
C’est que mon humble avis
1. Débat sur l’Esperanto, 22 août 2008, 11:42, par Max
Vive la mondialisation culturelle !
2. Débat sur l’Esperanto, 24 août 2008, 23:19, par Sammy Deano
...l’anglais qu’on VEUT NOUS IMPOSER est ... ,facile c’est un fait ,mais bon .
Non. C’EST FAUX ! Vous êtes l’une des premières victimes de leur désinformation.
L’anglais que l’on veut vous imposer est tout sauf facile, et il y a peu de chances que vous ayez à leurs yeux un niveau suffisant. (quand j’écris "vous", je vise un locuteur de niveau moyen)
Par contre, l’anglais qui est facile, c’est l’anglais d’aéroport qui permet de vous compter parmi les anglophones, mais qui est généralement insuffisant pour les besoins réels de communication.
Il faut dénoncer cette imposture !
3. Débat sur l’Esperanto, 21 août 2008, 23:41, par NicoRay
J’ai appris l’espéranto comme ça, parce qu’en commençant à travailler, je me désolais d’avoir l’’impression que tout ce que j’allais apprendre aurait nécessairement une utilité, et qui plus est une utilité uniquement pour le travail.
Voilà la raison pour laquelle je me suis penché sur l’espéranto : pour faire quelque chose qui n’aurait pas besoin de raison, et qui n’aurait pas besoin d’être un moyen en vue d’une fin.
Mais finalement, c’est fou la richesse de cette langue, car justement ce n’est pas qu’une langue.
Il y a une histoire formidable lié à ce mouvement, qui s’étend majoritairement sur le 20ème siècle, et qui donc a sa "petite histoire" calquée sur la "grande histoire de ce siècle".
Il y a un mouvement, qui fait que, même s’il y a peu d’espérantistes à l’échelle de la population, on peut aller les rencontrer. Etre reçu comme un ami par des gens que vous ne connaissez pas, quand vous vous retrouvez dans une petite ville au-delà du cercle polaire, cela a son charme.
Aujourd’hui l’Internet aide (bien qu’il me semble que l’existance des associations est vraiment importante pour maintenir le mouvement tel qu’il est, avec ses congreès mondiaux, etc), cela permet de rendre les communications encore plus riches alors qu’avant, il n’y avait presque que les congrès, les lettres et les revues, on peut converser tous les jours avec des gens du bout du monde...
... on peut se dire "oui, mais avec l’anglais c’est pareil", certes, mais tout le monde n’apprend pas l’anglais : il faut soit être "bien né" (dans un pays anglophone) ou payer ses études pendant plusieurs années, ce qui n’est pas donné à tout le monde. L’espéranto nécessite peu de moyens pour être bien maîtrisé. L’anglais est actuellement (avant c’était le Français, et demain ?) la langue "internationale" de fait, mais la logique voudrait que ce soit une langue logique, rationnelle et neutre qui soit utilisée. Le capitalisme est-il le modèle de société idéal ? C’est en tout cas celui dans lequel vit la plupart des
En tout cas, il y a un vrai plaisir d’aller vers l’autre, cet inconnu, qui fait la moitié du chemin en parlant cette langue, quand vous faites l’autre moitié. Du coup, tous les deux se trouvent sur un pied d’égalité, et font acte d’ouverture.
Mais l’espéranto, ce n’est pas qu’une fin en soi, cela peut être un outil pour les mouvements sociaux.
Je parle encore de ma propre expérience : j’étais heureux avec l’espéranto, je lisais des livre pleins d’humanité et je suis tombé sur une revue de SAT : ’Sennacieca Asocio Tutmonda : l’association mondiale anationale) où des japonais parlaient directement (c’est à dire sans passer par un filtre qu’est la traduction) des problèmes sociaux actuels du japon. C’est là que je me suis dit que c’est pour cela que j’avais appris l’espéranto : pour tenter de comprendre le monde dans une globalité "plus vraie", je veux dire : sans passer par mon filtre de français. Et qui plus est, autant le faire avec un esprit progressiste.
Désolé pour cet exposé un peu brouillon, mais n’aimant pas trop le prosélitisme, j’ai toujours peur d’en faire quand je parle de cette belle langue tant je l’apprécie, et de risquer de la faire détester comme je déteste le prosélitisme. Donc, généralement je me contente d’en savourer l’esprit, de laisser glisser les moqueries, et de ne pas trop en dire.
Si tout cela était vain, si l’espéranto était condamné, ce dont je doute... ce n’est pas si grave, je n’aura pas perdu mon temps, car grâce à l’espéranto j’ai pu connaître Lucien Péraire et Verda Majo.
Verda Majo était une japonaise qui, dans les années 30, quitta le japon impérialiste pour rejoindre la résistance Chinoise. On me concèdera que pour le lieu, l’époque et sa condition, ce n’est pas rien.
Lucien Péraire, c’est un illustre inconnu qui décida de prendre son vélo en 1928 et de pédaler jusqu’en Asie. Grâce à l’espéranto, il avait toujours des groupes qui l’attendaient : en Allemagne, en Russie, mais aussi au Japon et à Java. Méprisé ou soupçoné par les diplomates Français (en Chine) ou les autorités Françaises (en Indochine) , il était au contraire en phase avec le peuple, dans quelque pays qu’il soit. C’est le plus beau livre que j’ai pu lire. Et cela suffit pour se dire que cela vaut le coup d’apprendre l’espéranto.
1. Débat sur l’Esperanto, 21 août 2008, 23:55
Et le volapük ?
ça vous branche, le volapük ?
;)
brunz
2. Débat sur l’Esperanto, 22 août 2008, 10:48, par Libera menso
Le volapük avait du mal à être parlé par son inventeur même (voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Volap%C3%BCk ). Donc, pour l’instant, je me contenterai de ma pratique de l’espéranto qui satisfait mon envie de communication internationale simple et équitable.
Amikajn salutojn
http://esperantretfilmoj.blogspot.com/
3. Débat sur l’Esperanto, 22 août 2008, 12:58
L’espéranto est une langue d’autant plus intéressante à apprendre qu’elle permet vraiment, pour ceux qui aiment les voyages et connaissant les groupes espérantistes dans le monde, d’aller dans n’importe quel pays en sachant qu’ils vont pouvoir rencontrer, échanger et parler avec les habitants, et cela même si on ne connais pas la langue du pays.
Cela évite tout simplement d’apprendre toutes les langues pour pouvoir voyager et communiquer avec la terre entière. Il suffit de quelques espérantistes dans chaque pays.
Et c’est d’autant plus agréable et enthousiasmant que l’esprit qui anime et soutend cette langue est l’esprit progressiste de fraternité, de partage, d’accueil, de solidarité totale et d’amitié entre les peuples. C’est un bon outil pour concrétiser la fameuse expression => "si tous les gars du monde pouvaient se donner la main" et l’image utopique peut-être mais symbolique et belle, d’une ronde d’humains autour de la planète.
J’ai été trop paresseuse pour l’apprendre vraiment, et n’étant pas très voyageuse je n’avais pas la motivation.
(Mais je peux témoigner que cela peux être aussi d’une grande utilité dans des moments dramatiques personnels et historiques.
Alors que nous étions réfugiés espagnols en 1939, dans l’un des rudes et tristes camps de la côte méditerranéenne, un couple d’enseignants français espérantistes fervents et enthousiastes de Balaruc, voulant aider une famille espagnole et en lien avec une organisation locale de solidarité, ont pu communiquer avec mes parents grâce à un espérantiste réfugié espagnol.
Ma mère avait été transportée à la maternité de Montpellier en laissant mon frère et ma soeur aînés (10 et 11 ans) dans le camp. Alors, ce couple généreux et fraternel les ont amenés chez eux, leur offrant la possibilité d’apprendre rapidement le français en 3 ou 4 mois en classe avec les autres enfants. Ils n’ont pas lâché notre famille tant qu’ils ne nous ont pas trouvé un logement dans un village de l’Hérault. Grâce à eux, nous avons pu passer une journée de juillet (immortalisée sur photo) avec mon père, fait prisonnier par la suite par les allemands direction Mathausen puis Gusen d’où il n’est jamais revenu.
Il va de soi que nous avons toujours conservé une belle amitié avec ce couple amical et fraternel.
Cela aurait pu être le volapuk plutôt que l’espéranto, mais si le volapuk fut supplanté par l’espéranto, c’est sans doute que l’espéranto par ses racines romanes plutôt que anglaise a mieux correspondu à l’époque, à ce que voulaient les gens ou offrait plus de facilité. De plus, dans espéranto il y a espérance, et ce n’est pas rien comme symbole.
La reconnaissance de cette langue sur le plan international, apprise dans tous les pays à l’école, et dans l’esprit solidaire, pacifique et fraternel qui est le sien, aurait permis que la langue anglaise ne serve pas comme elle le fait aujourd’hui, l’impérialisme américain dans sa domination totalitaire sur tous les aspects de la vie de tous les peuples du monde (et notamment culturels) sous couvert de langue "utile" et "indispensable" dans les relations internationales commerciales, scientifiques, techniques sans parler d’Internet qui peut être contrôlé depuis les USA.
Mais bien sûr, dans l’esprit et l’intention, espéranto et anglais sont antagonistes.
Maguy
4. Débat sur l’Esperanto, 26 août 2008, 20:15, par gisèle Escot
L’ESPERANTO pourquoi ?
Tout simplement parce que l’espéranto s’apprend de cinq à dix fois plus vite que n’importe quelle autre langue.
Parce qu’il a été pensé et construit dans le but d’être accessible au plus grand nombre.
Parce qu’il facilite l’apprentissage des autres idiomes, y compris l’anglais ! « c’est ce qu’on appelle son aspect propédeutique.)
Parce que sa culture est une culture de la paix, du respect des différences, de la tolérance.
Parce qu’il n’est la « propriété » d’aucun groupe humain dominant, d’aucun état, et de ce fait, peut être accepté par tous sans qu’on ait à craindre qu’il soit utilisé de façon élitiste, négative ou manipulatoire.
Parce qu’il est rigoureux, clair, nuancé, souple, s’adaptant facilement à diverses façons d’exprimer la réalité.
1. Débat sur l’Esperanto, 29 août 2008, 21:21, par L’Emmerdeur
Bien, vu que personne ne semble être en désaccord avec la langue (n’allez pas penser que je suis déçu), je vais vous fournir des arguments très bas que j’ai dû subir et auxquels je voudrais qu’on apporte tous ensemble une réponse :
*ça ressemble trop à l’espagnol (l’auteur de cet argument avait à peine entendu quelques mots de l’espéranto, cet argument n’est donc absolument pas fondé)
*ça casse les patrimoines culturels de tous les pays
*ça ne peut pas être une bonne langue car elle a été créée par un mec tout seul
et l’éternel : on a déjà l’anglais.
Pour cette histoire d’espagnol, en se penchant un peu plus sur la langue, on peut lui trouver des ressemblances avec des autres langues autant qu’avec l’espagnol. Ce n’est pas parce qu’"esperanto" sonne un peu espagnol que tous les autres mots de la langue le sont aussi.
Pour ce qui est des patrimoines culturels, cet argument est totalement contradictoire car au contraire, le but de l’esperanto est de préserver ces patrimoines culturels que l’anglais nous enlève progressivement.
Cette langue a été créée par un mec tout seul ? Et alors ? Précisons que ce "mec tout seul" a pris toutes les précautions nécéssaires au bon fonctionnement de la langue, ce qui a pour l’instant toujours réussi.
Et enfin, laisser l’anglais nous dominer veut dire se laisser dominer par tout ce qui va avec. ça rejoint le deuxième argument.
Voilà, à vous.
2. Débat sur l’Esperanto, 5 septembre 2008, 15:52, par NicoRay
Rapidement, pour ce qui est de l’espagnol, on m’en a souvent fait la remarque, mais sans que ce soit négatif.
A cela, il me paraît le plus logique de répondre : "Et pour cause..." Dans les deux langues, tout est prononcé, et ce sont des sons que tout le monde peut prononcer, et il y a l’accent tonique.
Celui qui a initié le projet (le mec tout seul, mais comme on l’a dit, qui s’est entouré de précautions pour proposer un projet qui pourrait être amélioré), cet homme a cherché avoir quels étaient les avantages des différentes langues. Quel est l’intérêt des conjuguaisons, par exemple ?
Quand on a étudié l’espagnol, on a pu noter que chaque lettre est prononcée, et ce principe de "une lettre = un son, un son = une lettre" est très pratique en espéranto, comparé à ce qu’on peut trouver en français (o, au, eau...).
De plus, sans viser l’anglais particulièrement, mais parce que ce sont les deux langues que j’ai apprises à l’école, j’ai beau parler tous les jours avec des anglais, j’ai toujours des difficultés à prononcer certains mots. Le français possède aussi sa gallerie des horreurs, comme le U, que nous sommes presque les seuls à pouvoir prononcer. Aucun problème avec l’espagnol, on pourrait presque dire que ce sont des sons connus de tous, sauf de rares exceptions comme le j).
De plus, en espéranto comme en espagnol, il y a un accent tonique. Mais pour l’espéranto, bien sûr, il n’y a pas d’excéption. Du coup, oui, ça ressemble à l’espagnol, et alors ? Le Volapük avait la volonté de ne ressembler à rien, l’espéranto ressemble un petit peu à tout, et c’est un petit peu plus facile pour l’Espagnol ou le Vénézuelien pour la prononciation, un petit peu plus facile pour le Français pour le vocabulaire, un petit peu plus facile pour l’Allemand pour les constructions de mots, un petit peu plus facile pour l’Anglais ou le Vietnamien pour les conjuguaisons...
3. Débat sur l’Esperanto, 9 septembre 2008, 11:47, par NicoRay
“ça casse les patrimoines culturels de tous les pays”
Là encore, je parlerai de mon expérience personne, ici en Norvège. Je dirais que les Norvégiens sont "pragmatiques" (un peu trop...). Ils se disent qu’ils sont peu nombreux, que personne n’apprendra leur langue, que l’anglais est la langue du business, alors l’anglais est obligatoire à l’école, et tout ce qui passe à la télévision (qui est, avouons-le, le plus gros vecteur d’information et de culture), ce sont des émissions américaines sous-titrées.
Alors, du coup les Norvégiens parlent bien anglais, peuvent vous aider à trouver votre chemin dans la rue, mais de l’autre côté j’y ai vraiment ressenti le concept d’acculturation, dans le sens où leur nourriture de base est le hot dog du Seven Eleven et la pizza (américaine, alors que les pizzas italiennes qui sont la norme en France font figure de curiosité), et pire : le topless qui était pratiqué par 90% des Norvégiennes il y a quelques années, a complètement disparu des plages, des parcs, des ballades dans les bois...
Et pour cela, j’accuse les séries américaines !
Et ce corps norvégien qui disparaît sous le tissus, c’est un patrimoine culturel norvégien qui est cassé.
Alors que l’Espéranto, c’est un auteur ou un traducteur qui va écrire avec sa façon de pensée propre à sa culture, mais qui aura rendu son texte accessible aux étrangers. Ce ne sera pas déjà passé par le filtre de la personne qui traduit.
Ainsi lorsque je lis un texte écrit par un japonais, je vois des phrases tarabiscotées (mais parfaitement correctes et compréhensibles), là où un francophone fera des phrases plus courtes. Donc on peut non seulement se comprendre, mais avoir une approche directe de la façon de penser de personnes liées à une autre culture.
Et comme l’Espéranto est, par son histoire et son mouvement, une langue d’échange, on trouve en grande quantité des livres faisant connaître ces cultures, et ainsi permettant de les conserver. J’ai ainsi pu lire des contes norvégiens, des poèmes hongrois, des témoignages de la guerre du Viet Nam, des histoires de science-fiction russes ou des témoignages de prisons nord-coréennes.
Traditionnellement, en plus des livres, il y a tous les congrès mondiaux d’interculturalité qui reviennent tous les ans dans une ville différente.
Et finalement, les nouvelles technologies ne sont pas en reste, et l’Espéranto s’y est bien adapté. On trouve sur Internet quantités de forums, de blogs en espéranto. Par exemple parmi les sites que je visite particulièrement, il y a un groupe pacifiste coréen qui nous parle des mouvements, manifestations, et problèmes sociaux en Corée, il y a les réflexions d’un Iranien vivant en Iran, et celles d’un autre vivant au Québec, ou encore, il y a les articles de l’association mondiale anationale.
Pour finir, les espérantistes sont pour la plupart d’avis qu’il est important qu’il faille garder et conserver sa langue maternelle et avoir une langue auxiliaire internationale qui n’empiète pas dessus.
Donc, non, l’espéranto ne casse pas les patrimoines culturels, il s’agit au contraire d’un moyen de conserver ceux-ci et de les faire connaître aux autres, dans une optique progressiste, loin de l’acculturation ou du repli sur soi.
5. Débat sur l’Esperanto, 7 septembre 2008, 15:10, par Mutusen
Tiens, je suis agréablement surpris : un débat sur l’espéranto sans commentaires négatifs. D’habitude, on entend généralement assez rapidement des remarques condescendantes et des préjugés sans fondement.
J’ai appris l’espéranto au début de l’année 2007, et cet été j’ai participé à ma première rencontre d’espérantistes. Ça m’a convaincu que j’avais fait un très bon choix en apprenant cette langue, qui est en fait bien plus qu’une langue.
Bref, les avantages de cette langue ont déjà été dits, alors inutile de radoter. Peut-être que relativement peu de gens parlent espéranto pour le moment, mais en ce qui me concerne, cette langue vaut la peine d’être apprise.
6. Débat sur l’Esperanto, 9 septembre 2008, 09:16, par Esperantissimo
Pourquoi j’apprends l’Espéranto ?
Je travaille depuis 30 ans dans une entreprise américaine et j’ai vécu un an au USA. J’ai vu comment, progressivement aussi bien dans mon cadre professionnel qu’extraprofessionnel, la soumission à l’anglais s’affirmait.
Jamais un non anglophone maternel aura un niveau suffisant en anglais pour discuter d’égal à égal avec un anglophone maternel.
L’apprentissage de l’anglais nous coûte 100 euros par habitant. Pendant que nous passons près d’un an de notre scolarité à apprendre l’anglais les américains apprennent autre chose. Dans les conférences/cours internationaux en anglais, en fin de conférence, 80% des questions sont posées par les anglophones maternels.
Ce que je souhaiterais c’est que les anti-espéranto fassent l’effort minimum de s’informer sur cette langue avant d’avoir une position tranchée. (Pour mémoire 2 anti-espérantistes célèbre Hitler et Staline .....)
1. Débat sur l’Esperanto, 13 septembre 2008, 17:51, par Espero
Je viens de lire rapidement, certainement trop rapidement, les différents messages de ce forum. Les arguments développés par ceux qui connaissent bien l’Espéranto, ou pour le moins se sont donnés la peine de savoir de quoi il retournait, sont excellents. Néanmoins, un argument pro-espéranto ne me paraît pas assez souligné, je veux parler de la souplesse de cette langue.
Pour moi, la facilité d’une langue réside naturellement, tout d’abord dans la simplicité de sa lecture et de sa prononciation (sur ce point, disons un français moyennement cultivé -un européen aussi d’ailleurs-, peut apprendre à lire correctement l’Espéranto à voix haute en une journée ; j’ajouterais même qu’il peut aussi apprendre la conjugaison espérantiste dans la foulée). Alors bonjour la facilité de l’anglais !
Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, la facilité ne repose pas essentiellement sur le vocabulaire (quoique sur ce point, avec l’Espéranto, les européens soient privilégiés), mais surtout sur la souplesse de construction des phrases.
On peut dire que l’initiateur de l’Espéranto, le Docteur Zamenhoff, était vraiment un génie. Comme le disait le regretté C. PIRON, si les asiatiques apprennent beaucoup plus vite l’Espéranto que toutes autres langues européeennes c’est grâce (outre la régularité de la langue, pratiquement sans exceptions) à cette souplesse. Un Japonais, un Chinois ou tout autre Asiatique peut, grâce à cette souplesse, modeler l’Espéranto à sa manière de penser, et cela sans que son Espéranto soit incompréhensible d’un espérantiste d’un autre continent.
Oui, outre un humaniste sincère, le Dr Zamenhoff était un vrai génie !
Espero
2. Débat sur l’Esperanto, 25 novembre 2008, 12:41, par Bertrand
J’ai appris l’Espéranto il y a bien longtemps, et continue à le pratiquer, par écrit et sur le web, pour le plaisir ... Cependant il convient d’être objectif et surtout honnête à propos de cet outil, qui, comme quelqu’un l’a dit ici n’est pas une langue mais juste un outil de communication, un langage fabriqué et pas le seul contrairement à ce que ses adeptes les plus fondamentalistes voudrait nous faire croire. Il existe aussi l’Ido qui est une version modernisée de l’Espéranto, Interlingua, Novial et j’en passe.
Il faut savoir aussi que Zamenhof, l’inventeur de l’Espéranto, créa d’abord cette langue dans un but plus "nationaliste" qu’internationaliste. Il voulait en faire la langue d’une communauté qui se serait rassemblé autour d’une sorte de religion plus ou moins laïque baptisée, en Espéranto l’ homaranismo et que l’on pourrait traduire plus ou moins adéquatement par "humanisme" ou "humanitarisme" ou par un néologisme un peu lourd "humanicisme". Cette "religion" a été rebaptisé par les espérantistes modernes par l’expression "idée interne" à laquelle la langue Espéranto est extrêmement liée. Toute personne apprenant l’Espéranto devient d’office "espérantiste" non pas parce qu’elle utilise la langue mais aussi et surtout parce qu’elle adhère implicitement et tacitement à cette "idée interne", qui, aussi respectable soit-elle, est le fruit d’une idéologie, d’une philosophie, et de ce fait rend discutable la prétendu neutralité de l’Espéranto, tant mise en avant par ses adeptes.
Autre cliché : l’apparente facilité d’apprentissage de l’Espéranto et sa prétendue simplicité. La grammaire très (trop) succinte de l’Espéranto, résumée en 16 règles imprécises, a introduit dans la langue un tas d’irrégularités et d’illogismes, plus quelques exceptions qu’il a fallu ensuite justifiés dans des grammaires beaucoup plus complexes, voire compliquées. Par exemple, la grammaire complète de l’Espéranto fait plus de 500 pages alors que les grammaires complètes et détaillées d’autres langues construites font en général à peinr plus de 50 pages. Certes on apprend les bases de l’Espéranto en deux ou trois mois, et c’est après que viennent les mêmes difficultés que celles qu’on peit rencontrer lors de l’apprentissage de n’import quelle autre langue artificielle ou naturelle. C’est aussi souvent à ce moment là que certain abandonne et, ne connaissant pas l’existence d’autres projets de langue construite, abandonne même l’espoir qu’un instrument de communication commun puisse exister un jour.
Je conseille à toutes les personnes intéressées par cette idée de langage commun de s’intéresser non seulement à l’Espéranto, qui n’a pas le monopole (et surtout pas le monopole du nombre de locuteurs) mais aussi à d’autres projets encore viables tels que Interlingua, Ido, Novial, etc... pour se faire une idée réelle et objective. En ce qui concerne le nombre de locuteurs comme critère de choix d’une langue internationale, on peut penser qu’il est discutable d’autant que les langues les plus parlées au monde (par rapport aux nombres de locuteurs précisément) sont le chinois (mandarin), l’espagnol et l’anglais, viennent ensuite l’arabe, le bengali et l’indi ... l’Espéranto en tant que langagre artificiel ne fait même partie de cette liste.
Il faut encore savoir que l’Espéranto en tant que langue ne peut pas non plus évoluer car la langue est fortement emprisonnée dans un un principe immuable appelé le "Fundamento" (la Base, le Fondement) intouchable. Même le créateur de la langue qui a voulu modifier certains aspects et quelques principes de cette langue s’est vu refuser ses propres modifications et améliorations (reprises par l’Ido, plus tard) par les espérantistes les plus "fondamentalistes", plus espérantistes que le Dr Esperanto lui-même.
Malgré cela j’aime bien cette langue, qui n’en est pas une, aussi imparfaite soit-elle et je pense qu’il faudrait qu’elle sorte de son carcan idéologique et linguistique pour qu’elle puisse espérer devenir un outil utile et pratique d’intercommunication.
3. Débat sur l’Esperanto, 6 décembre 2008, 07:31, par Henri Masson
Prétendre que "l’espéranto n’est pas une langue", voilà bien qui nous éclaire sur les intentions de Bertrand...
Ramener l’espéranto au niveau d’avortons linguistiques, y compris du volapük, en dit long à ce sujet. Il est facile à chacun de voir sur Internet que l’espéranto fonctionne comme une vraie langue, qu’il a une importante littérature, des applications pratiques, artistiques (poésie, théâtre, chanson...), etc. : "L’espéranto au présent".
Tolstoï avait lui-même écrit : “J’ai trouvé le volapük très compliqué et, au contraire, l’espéranto très simple. Il est si facile qu’ayant reçu, il y a six ans, une grammaire, un dictionnaire et des articles de cet idiome, j’ai pu arriver, au bout de deux petites heures, sinon à l’écrire, du moins à lire couramment la langue. (... ) Les sacrifices que fera tout homme de notre monde européen, en consacrant quelque temps à son étude sont tellement petits, et les résultats qui peuvent en découler tellement immenses, qu’on ne peut se refuser à faire cet essai." (1894)
L’espéranto n’est pas une langue ?
Le fait qu’il ne soit pas une langue nationale, ethnique ou vernaculaire ne signifie aucunement qu’il ne soit pas une langue. Il fonctionne comme toutes les autres langues à partir de règles et d’un vocabulaire qui lui sont propres mais qui n’en sont pas moins issus de langues de culture. Voici l’avis d’un d’un linguiste de grand renom :
"Enfin, on entend le reproche que l’espéranto n’est pas une langue, mais un ’jargon’. Eh bien, en vérité on pourrait cependant nommer ’jargons’ toutes les langues. Cette terminologie capricieuse dépend du goût, des impressions, de la sympathie ou de l’antipathie." (Jan Ignacy Baudoin de Courtenay, 5 mai 1908)
Autre avis du même linguiste annonçant sa démission de la "Délégation" :
“A mon avis, la langue internationale Ido n’existe pas du tout [...] Je ne vois pas de réelle amélioration dans l’Ido par rapport à l’espéranto. L’espéranto présente dans son intégralité le cachet d’une indéniable originalité que l’on chercherait en vain dans le projet Ido. Sur de nombreux points, l’Ido vaut moins que l’espéranto et constitue non point un progrès, mais une régression. Quiconque prend la décision de rompre l’unité des espérantistes accomplit un pas très risqué et très lourd de conséquences. De ce fait, voulant éviter une responsabilité aussi grave, je suis obligé de démissionner ... “
Autre avis plus récent :
“Il n’est pas vrai, au moins si l’on songe à l’espéranto, qu’une langue artificielle soit un froid mécanisme produit par les lois de la pure raison. L’espéranto fut une oeuvre de passion, animée par un puissant élan d’idéalisme. Il n’est pas vrai non plus qu’une langue artificielle ne permette que de parler de choses banales et soit inapte à l’expression des mouvements de l’âme. Il existe une poésie lyrique en espéranto, par exemple.“ (“Halte à la mort des langues“, Claude Hagège. Paris : éd. Odile Jacob. 2000. p.21-22,)
Le plus curieux et le plus drôle, dans tout cela, c’est que le faux marquis de Beaufront (de son vrai nom Chevreux), qui s’était dit créateur de l’ido, avait lui-même écrit : “A quelque point de vue qu’on l’envisage, l’espéranto est une oeuvre de toute logique et d’un sens pratique admirable. Il est si pleinement conforme au vrai programme de la langue internationale que tout nouveau système ne pourrait l’égaler qu’en le pastichant d’une manière évidente, ou plutôt en l’imitant complètement. Aussi pouvons-nous dormir en paix. Jamais nous n’aurons besoin d’abandonner l’espéranto : on ne nous donnera pas mieux.“
Quand à Couturat, le vrai créateur de l’ido, il avait écrit : “L’espéranto est d’une régularité et d’une fécondité admirables. Ce n’est pas une langue artificielle figée, morte, simple décalque de nos idiomes. C’est une langue capable de vivre, de se développer et de dépasser en richesse, en souplesse et en vivacité les langues naturelles.“...
Quant au créateur du Novial, le fameux linguiste danois Otto Jespersen, il avait quitté l’ido pour proposer son Novial qui a été un échec encore plus flagrant.
Donc il vaut mieux s’en tenir à quelque chose qui fonctionne que de se laisser distraire par des gens qui racontent n’importe quoi.
Pour plus d’informations sur les tentatives de création d’une langue internationale, voir :
Ido ou espéranto ?
A propos "d’idées reçues"..., lettre à Sciences et Avenir
Un pastiche de l’espéranto
Lorsque le meilleur devient l’ennemi du bien…
Pour ne pas mourir ido
L’échec du volapük et le succès de l’espéranto
En anglais :
Ido – Improved Esperanto or Confidence Trick
Il est par ailleurs foncièrement malhonnête de parler de religion à propos de l’"homaranismo". Il s’agit d’un enseignement qui respecte les religions dans ce qu’elles ont d’essentiel, mais pas d’une "religion". En cela, Gandhi l’a rejoint plus tard en disant que "Si un homme atteint le coeur de sa propre religion, il atteint également le coeur des autres religions." Voici un extrait : “Je ne vois en tout homme qu’un homme et je n’apprécie chaque homme que par sa valeur personnelle et ses actes. Je considère comme barbare toute offense ou pression à l’égard d’un homme parce qu’il appartient à un peuple, à une langue ou à une classe sociale autres que les miens.“ Qu’y a-t-il de "religieux" là-dedans ? Ça tient du bon sens et de l’honnêteté intellectuelle.
Halte aux bobards !
Et comme il faut tout de même conserver l’humour :
http://esperanto-tv.com/ ;-)
4. Débat sur l’Esperanto, 6 décembre 2008, 08:02, par Henri Masson
P.S : Complément à propos de "ce qui n’est pas une langue" :
Edgar, enfant natif espérantophone (Lettonie)
avec d’autres vidéos en espéranto.
Sur Youtube :
Bebo parolas en Esperanto (Hongrie)
Hymne à la Terre
Le petit Prince
Le petit Prince (version parlée)
5. Débat sur l’Esperanto, 6 décembre 2008, 08:04, par Henri Masson
Pardon, Edgar est de Lituanie.
Association Lituanienne d’Espéranto
6. Débat sur l’Esperanto, 6 décembre 2008, 09:17, par Manon
Bonjour
Penser global, agir local
Un thème nouveau qui revient de plus en plus dans les analyses de la crise financière et sociale, qui est loin d’être finie en attendant l’exacerbation de la crise écologique, est le déclin de la domination américaine donc probablement de celle de l’anglais et le retour des Etats nation dans la gestion de la crise et des sociétés , compte tenu de l’échec social de la politique financiariste néo-libérale mise en place par Reagan Thatcher à partir de 1979-80.
Face au double désordre (ou chaos) engendré d’abord par la domination financière néo-libérale états-unienne, ensuite par le choc prévisible des nouvelles puissances (Chine, UE, Russie, Japon,Inde etc.) et Etats nation en général , l’esperanto (Eo) apparait DE PLUS EN PLUS comme une solution rationnelle à la communication internationale pour trois raisons importantes notamment.
1-C’est une langue neutre non ethnique et non liée à un néo-colonialisme. ..
2-Il s’apprend au moins cinq fois plus vite (estimation basse) qu’une des grandes langues pluri-nationales actuelles. L’économie de temps est donc , si on retient 10% d’anglophones de naissance ou très à l’aise (estimation haute) et l’estimation de Claude Piron (10000 h d’apprentissage pour un bon niveau d’anglais et supposons 2000h pour un bon niveau d’Eo) 100%X 2000h / 90% X 10000h= 10/9 X 2/10 = 2/9 = 22%, donc 78% de temps en moins.
Retournons contre les dirigeants anglophones leur fameux pragmatisme. "Time is money. Learn esperanto".
3- Enfin c’est le meilleur tremplin pour l’apprentissage d’autres langues. L’anglais ou une autre langue pluri-nationale s’apprend beaucoup plus vite si on apprend d’abord l’esperanto.
En résumé l’eo est un accélérateur ou facilitateur de la communication internationale , de la paix et de l’équité entre les peuples et enfin de l’apprentissage d’autres langues : trois objectifs fondamentaux du XXIème siècle qui vient et du développement durable. Alors esperanto et démocratie internationale ou barbarie ?
Soutenons les revendications rationnelles pour une langue internationale équitable et à armes égales : au niveau national introduction de l’esperanto comme option facultative de langue au bac à côté d’une soixantaine d’autres et dans le primaire comme langue tremplin pour l’apprentissage d’autres langues ;
au niveau international introduction de l’esperanto comme langue pont pour les documents de travail de la Commission Européenne car de plus en plus ils sont disponibles uniquement en anglais et introduction à l’ONU à côté des six grandes langues pluri-nationales actuellement retenues, ce qui désavantage plus de la moitié de l’humanité en sachant que là aussi la formule English only se développe très vite.
7. Débat sur l’Esperanto, 4 avril 2009, 18:04, par Bertrand
« Prétendre que "l’espéranto n’est pas une langue", voilà bien qui nous éclaire sur les intentions de Bertrand...
Ramener l’espéranto au niveau d’avortons linguistiques, y compris du volapük, en dit long à ce sujet. Il est facile à chacun de voir sur Internet que l’espéranto fonctionne comme une vraie langue, qu’il a une importante littérature, des applications pratiques, artistiques (poésie, théâtre, chanson...), etc. : "L’espéranto au présent". »
"Avorton linguistique", c’est vous qui le dites. Je n’ai rien contre l’Espéranto en tant que langue, moyen d’expression d’une communauté d’êtres humains mais je critique ses prétentions à devenir LA langue universelle ou globale ou internationale, notamment parce qu’elle n’en n’a pas les critères linguistiquement parlant et que le mouvement espérantiste véhicule un certain nombre de mensonges à son sujet, concernant sa prétendue simplicité et surtout sa prétendue neutralité. L’Espéranto est devenu la langue d’une "nation virtuelle", nommée "Esperantio" (ou "Esperantujo") par les Espérantistes eux-mêmes. Sans arrêt prétendre, qui plus est avec des arguments de plus en plus discutables mais assénés comme des vérités indiscutables, que l’Espéranto est la seule et unique solution, peut-être la "solution finale", celle qui nie, dénigre et rejette tous les autres projets, au problème de l’intercommunication, semble un peu contradictoire et relève d’un certain fanatisme.
Le Volapük n’est pas plus une langue de seconde zone, il est encore utilisé et pratiqué par un petit nombre de personnes qui ne prétendent pas l’imposer systématiquement comme langue internationale, ce qà quoi il ne peut d’ailleurs prétendre non plus. N’oubliez pas toutefois qu’il a inspiré au Dr Zamenhof son Espéranto.
« Tolstoï avait lui-même écrit : “J’ai trouvé le volapük très compliqué et, au contraire, l’espéranto très simple. Il est si facile qu’ayant reçu, il y a six ans, une grammaire, un dictionnaire et des articles de cet idiome, j’ai pu arriver, au bout de deux petites heures, sinon à l’écrire, du moins à lire couramment la langue. (... ) Les sacrifices que fera tout homme de notre monde européen, en consacrant quelque temps à son étude sont tellement petits, et les résultats qui peuvent en découler tellement immenses, qu’on ne peut se refuser à faire cet essai." (1894) »
L’Espéranto est simple et facile (au début) pour les européens de l’ouest que nous sommes car il est fortement latin (à plus de 80% si je ne m’abuse). Essayez donc le Slovio qui est en tous points un Espéranto mais à 100% slave et vous comprendrez pourquoi ce critère de simplicité toute relative ne peut être retenu pour qualifier l’Espéranto de langue véritablement internationale. Ceci dit Tolstoï n’est pas à proprement parlé un "latin" mais il a vécu à une époque lointaine (celle de la création de l’Espéranto, entre autre) où le latin mais aussi le français avait une grande influence dans le monde occidental. Les temps ont changé maintenant ...
« L’espéranto n’est pas une langue ?
Le fait qu’il ne soit pas une langue nationale, ethnique ou vernaculaire ne signifie aucunement qu’il ne soit pas une langue. Il fonctionne comme toutes les autres langues à partir de règles et d’un vocabulaire qui lui sont propres mais qui n’en sont pas moins issus de langues de culture. Voici l’avis d’un d’un linguiste de grand renom :
"Enfin, on entend le reproche que l’espéranto n’est pas une langue, mais un ’jargon’. Eh bien, en vérité on pourrait cependant nommer ’jargons’ toutes les langues. Cette terminologie capricieuse dépend du goût, des impressions, de la sympathie ou de l’antipathie." (Jan Ignacy Baudoin de Courtenay, 5 mai 1908)
Autre avis du même linguiste annonçant sa démission de la "Délégation" : “A mon avis, la langue internationale Ido n’existe pas du tout [...] Je ne vois pas de réelle amélioration dans l’Ido par rapport à l’espéranto. L’espéranto présente dans son intégralité le cachet d’une indéniable originalité que l’on chercherait en vain dans le projet Ido. Sur de nombreux points, l’Ido vaut moins que l’espéranto et constitue non point un progrès, mais une régression. Quiconque prend la décision de rompre l’unité des espérantistes accomplit un pas très risqué et très lourd de conséquences. De ce fait, voulant éviter une responsabilité aussi grave, je suis obligé de démissionner ... “ »
Et voilà, cest reparti. J’étais d’accord avec vous au début de ce paragraphe en ce qui concerne une des critiques un peu faciles à l’encontre de l’Espéranto qui consiste à dire qu’il ne s’agit pas d’une langue. Bien sûr que l’Espéranto est une langue au même titre que tout autre langue, quelle qu’elle soit. Puis tout à coup ça dérape, l’Espéranto redevient LA langue qui surpasse toutes les autres et toute tentative de la faire évoluer devient une régression, et pourquoi pas une hérésie. Il ne faut pas "rompre l’unité des espérantistes", et le reste du monde on s’en fiche !
« Autre avis plus récent :
“Il n’est pas vrai, au moins si l’on songe à l’espéranto, qu’une langue artificielle soit un froid mécanisme produit par les lois de la pure raison. L’espéranto fut une oeuvre de passion, animée par un puissant élan d’idéalisme. Il n’est pas vrai non plus qu’une langue artificielle ne permette que de parler de choses banales et soit inapte à l’expression des mouvements de l’âme. Il existe une poésie lyrique en espéranto, par exemple.“ (“Halte à la mort des langues“, Claude Hagège. Paris : éd. Odile Jacob. 2000. p.21-22,)
Le plus curieux et le plus drôle, dans tout cela, c’est que le faux marquis de Beaufront (de son vrai nom Chevreux), qui s’était dit créateur de l’ido, avait lui-même écrit : “A quelque point de vue qu’on l’envisage, l’espéranto est une oeuvre de toute logique et d’un sens pratique admirable. Il est si pleinement conforme au vrai programme de la langue internationale que tout nouveau système ne pourrait l’égaler qu’en le pastichant d’une manière évidente, ou plutôt en l’imitant complètement. Aussi pouvons-nous dormir en paix. Jamais nous n’aurons besoin d’abandonner l’espéranto : on ne nous donnera pas mieux.“
Quand à Couturat, le vrai créateur de l’ido, il avait écrit : “L’espéranto est d’une régularité et d’une fécondité admirables. Ce n’est pas une langue artificielle figée, morte, simple décalque de nos idiomes. C’est une langue capable de vivre, de se développer et de dépasser en richesse, en souplesse et en vivacité les langues naturelles.“...
Quant au créateur du Novial, le fameux linguiste danois Otto Jespersen, il avait quitté l’ido pour proposer son Novial qui a été un échec encore plus flagrant.
Donc il vaut mieux s’en tenir à quelque chose qui fonctionne que de se laisser distraire par des gens qui racontent n’importe quoi. »
L’Ido n’était qu’un premier pas dans la maturation de l’Espéranto, souhaité d’abord par Zamenhof lui-même qui finit par se rétracter sous la pression des espérantistes "fondamentalistes". L’Ido, une chance pour l’Espéranto, tué dans l’oeuf dès sa naissance, ne peut pas plus que l’Espéranto prétendre à l’internationalité, parce que c’est encore de l’Espéranto, avec moins quelques défauts en moins et d’autres en plus. C’est pourquoi un de ses cocréateurs a concocté ensuite le Novial, un pas de plus (preuve que rien n’est parfait mais tout est perfectible) malheureusement inachevé, peut-être pas à cause des espérantistes cette fois-ci.
« Pour plus d’informations sur les tentatives de création d’une langue internationale, voir :
Ido ou espéranto ? »
On peut parfaitement retourner ou inverser toutes les propositions énoncées dans cet article...
« A propos "d’idées reçues"..., lettre à Sciences et Avenir
Un pastiche de l’espéranto
Lorsque le meilleur devient l’ennemi du bien…
Pour ne pas mourir ido
L’échec du volapük et le succès de l’espéranto
En anglais :
Ido – Improved Esperanto or Confidence Trick »
C’est vraiment curieux cette haine des espérantistes contre l’Ido qui n’est finalement qu’un prolongement de l’Espéranto. Elle n’a d’égal que le mépris espérantiste pour le Volapük, qui en est l’origine. Franchement ces histoires de famille ne m’intéresse pas, elles ne font pas avancer l’affaire, et, pire elles risquent de détruire pour très longtemps tout espoir de voir un jour un projet de langue commune digne de ce nom être adopté par l’ensemble des habitants de cette planète mal en point à bien des égards.
« Il est par ailleurs foncièrement malhonnête de parler de religion à propos de l’"homaranismo". »
Ce n’est pas moi qui considère l’homaranismo comme une religion mais plutôt ses adeptes. Toute religion a ceci de pervers, c’est qu’elle est censée "relier" (religare) les Hommes mais en fait, la plupart du temps elle les divise, il n’y a qu’à regarder le monde tel qu’il est. Et on peut étendre ça à toute idéologie ou mouvement dont l’espérantisme ne fait pas exception.
« Il s’agit d’un enseignement qui respecte les religions dans ce qu’elles ont d’essentiel, mais pas d’une "religion". En cela, Gandhi l’a rejoint plus tard en disant que "Si un homme atteint le coeur de sa propre religion, il atteint également le coeur des autres religions." Voici un extrait : “Je ne vois en tout homme qu’un homme et je n’apprécie chaque homme que par sa valeur personnelle et ses actes. Je considère comme barbare toute offense ou pression à l’égard d’un homme parce qu’il appartient à un peuple, à une langue ou à une classe sociale autres que les miens.“ Qu’y a-t-il de "religieux" là-dedans ? Ça tient du bon sens et de l’honnêteté intellectuelle. »
Tout à fait d’accord !
« Halte aux bobards ! »
Oui mais d’où qu’ils viennent.
« Et comme il faut tout de même conserver l’humour : http://esperanto-tv.com/ ;-) »
idem
7. Débat sur l’Esperanto, 15 décembre 2008, 18:28, par Ana
J’ai lu les arguments au début, je les ai survolés à la fin mais j’ai l’impression de n’avoir lu que des avis positifs.
Je ne suis pas contre l’espéranto (d’ailleurs je trouve ça bête et méchant de citer ces 2 tyrans pour inciter au "pro-espérantisme") mais je suis étudiante en langues et il est inconcevable, selon moi, qu’une telle langue puisse devenir un langage universel.
J’aime les subtilités des langues (et en tant que francophone je suis bien servie) et contrairement à ce que j’ai lu plus haut je trouve l’espéranto bien plus froid que n’importe quelle autre langue. L’anglais est bien sûr adopté comme langue internationale et je conçois que ça puisse vous énerver (ça m’a d’ailleurs énervée pendant plusieurs années) mais cette langue à une vie, elle a une histoire ! Vous allez me dire que l’esperanto aussi a sa propre histoire mais les 2 ne peuvent pas être comparés puisqu’on ne peut associer aucune culture à cette langue.
Après, j’avoue ne pas bien connaître cette langue. Existe-t-il des expressions en espéranto comme "Viva la vida", "Leb’ die Sekunde", "It’s raining cats and dogs" ou encore "Qui vivra verra" ? Des figures de rhétoriques ? Des jeux de mots ?
Tous ces élements qui rendent une langue délicieusement difficile.
Je le répète, je ne suis pas contre l’espéranto (dans le sens où si les gens veulent l’apprendre, libre à eux) mais je ne considère pas que c’est une vraie langue universelle.
1. Langue de communication - Langues de Culture, 2 avril 2009, 15:02, par Terano, Citoyen de la Terre
Oui, l’anglais a de merveilleuses figures de styles, des métaphores, des symboles et autres tournures idiomatiques, tout comme le français, l’italien, l’allemand et, j’imagine, toutes les langues nationales.
Si je dis que que Untel m’a cassé les pieds toute la matinée, un étranger peu au courant des idiotismes français en déduira que j’ai subi le suplice des brodequins. Si j’ajoute que je lui garde un chien de ma chienne, il pourra se demander pourquoi j’offre un chiot à mon bourreau.
Bref, ces merveilleuses figures de style décorent admirablement une langue...et rendent la communication sacrément difficile !
(Si maintenant on veut communiquer en Europe uniquement par l’anglais, les Britanniques (et les Étatsunisdaméricains), formés depuis l’enfance aux traquenards de cette langue, nous sortiront un anglissisme de derrière les fagots, et c’est nous qui l’aurons quelque part !*)
L’espéranto est froid ? l’espéranto n’a pas de culture ? l’espéranto n’a pas ces innombrables petits pièges qui font le charme de langues nationales ? Mais c’est justement à cela qu’il sert : fournir une communication franche, nette, précise par delà les cultures, les langues et les sensibilités particulières de chaque peuple, sans en avantager ni handicaper un en particulier.
Si toutes les langues ont tant de charmes, de particularités, d’histoires et de cultures diverses et variées, pourquoi éliminer toutes ces cultures et ces particularités au seul profit des charmes et particularités de la langue anglaise ?
Tout humain doit parler deux langues, la sienne (en premier) et l’espéranto.
Le tout-anglais nous prépare un monde ou tout homme doit parler l’anglais (en premier) et sa langue... en dehors des heures de travail.
Terano
*) profond !
2. Langue de communication - Langues de Culture, 4 avril 2009, 18:33, par Bertrand
« Oui, l’anglais a de merveilleuses figures de styles, des métaphores, des symboles et autres tournures idiomatiques, tout comme le français, l’italien, l’allemand et, j’imagine, toutes les langues nationales.
Si je dis que que Untel m’a cassé les pieds toute la matinée, un étranger peu au courant des idiotismes français en déduira que j’ai subi le suplice des brodequins. Si j’ajoute que je lui garde un chien de ma chienne, il pourra se demander pourquoi j’offre un chiot à mon bourreau. Bref, ces merveilleuses figures de style décorent admirablement une langue...et rendent la communication sacrément difficile ! »
Il en existe aussi en Espéranto des expressions toutes faites, des idiomatismes, puisque l’Espéranto est une langue ... à part entière. (Mais ce n’est pas La Langue.)
« (Si maintenant on veut communiquer en Europe uniquement par l’anglais, les Britanniques (et les Étatsunisdaméricains), formés depuis l’enfance aux traquenards de cette langue, nous sortiront un anglissisme de derrière les fagots, et c’est nous qui l’aurons quelque part !*) »
Il arrive parfois que les anglophones de naissance ne comprennent pas toujours très bien l’anglais "international", lingua franca actuelle qu’on le veuille ou non, il faut faire avec, pour le moment. A une autre époque c’était le français. Et qui sait demain, peut-être l’espagnol ?
Je suis persuadé qu’il existe déjà des anglicismes particuliers à l’anglais "international" ... on peut déjà s’amuser !
« L’espéranto est froid ? l’espéranto n’a pas de culture ? l’espéranto n’a pas ces innombrables petits pièges qui font le charme de langues nationales ? Mais c’est justement à cela qu’il sert : fournir une communication franche, nette, précise par delà les cultures, les langues et les sensibilités particulières de chaque peuple, sans en avantager ni handicaper un en particulier. »
Si seulement c’était vrai. Malheureusement l’Espéranto est teinté d’espérantisme ce qui ne le rend plus aussi neutre que ça. Dès que vous commencer à apprendre l’Espéranto vous devenez un Espérant-iste. C’est un phénomène assez curieux dont on a du mal à se défaire ensuite (plusieurs dizaine d’années en ce qui me concerne). Quand j’apprends l’anglais, l’espagnol, l’allemand ou même le chinois je reste moi-même et ne me sens pas obligé de devenir anglais, espagnol, allemand ou chinois. Même lorsque je parle français je suis plus francophone que français... le fait d’être français ou non, d’adhérer à un modèle consensuel de français ou non, est une autre histoire.
« Si toutes les langues ont tant de charmes, de particularités, d’histoires et de cultures diverses et variées, pourquoi éliminer toutes ces cultures et ces particularités au seul profit des charmes et particularités de la langue anglaise ? »
L’anglais est la langue officielle de divers pays dont les habitants ne sont pas forcément des anglais, il en va de même pour le français d’ailleurs et pour d’autres langues (espagnol, portugais, etc.). Cela signifie-t-il que les habitants de ces pays n’ont pas de culture propre, qu’il soient tous très "britanniques" ?
Comparez l’Inde, quelques pays d’Afrique et même les Etats-Unis à l’ Angleterre et à sa culture, et vous m’en direz des nouvelles. Voyez le français, rien qu’en France et outre-mer ... les cultures diverses, métissées qui s’enrichissent l’une l’autre ...
« Tout humain doit parler deux langues, la sienne (en premier) et l’espéranto. »
Voilà un programme pour le moins totalitaire !
« Le tout-anglais nous prépare un monde ou tout homme doit parler l’anglais (en premier) et sa langue... en dehors des heures de travail. »
En quoi l’Espéranto nous préserverait-il de ce genre de dérive ?
3. Langue de communication - Langues de Culture, 5 avril 2009, 19:41, par Bertrand
N’allez pas croire après tout ça que je milite pour le "tout-anglais".
Premièrement je ne milite pas et deuxièmement j’ai bien du mal à faire une phrase correcte en anglais, même si je peux le lire ou l’écrire à peu prés correctement, ni plus ni moins que l’espéranto, après 30 ans de pratique plus ou moins régulière.
Je n’ai pas plus de grief envers l’espéranto que je peux en avoir envers ma langue maternelle. Lorsque je m’exprime en espéranto je respecte les règles inhérentes à cette langue comme j’essaie de respecter les règles de la langue française, même si je les trouve curieuses, étranges, incohérentes, etc. Idem pour les autres langues que j’évite d’écorcher autant que je le puisse.
Chaque langue est à la fois un moyen d’expression et une petite œuvre d’art en perpétuel mouvement, sonore ou visuel (je pense ici aussi à la langue des signes), où le fond et la forme s’interpénètrent pour donner du sens, quel qu’il soit, à ce qui est exprimé.
Le principe d’une langue commune, artificielle ou non, est un beau principe partagé par un très grand nombre d’individus, soucieux de communication et de compréhension mutuelle. C’est bien ce principe qu’il faut matérialiser, défendre au besoin, développer, améliorer sans se fourvoyer en prenant le moyen pour la fin, en élevant celui-ci au rang d’objet sacré, intouchable au point d’ignorer d’abord, puis de dénigrer, rejeter toute autre tentative constructive suivant pourtant le même but. L’affaire est vraiment trop sérieuse pour qu’on se contente d’un seul outil, qui plus est, étouffé par l’organisation qui le promeut, parce que ce système, pour fonctionner, est devenu plus important que les objectifs qu’il s’était assigné. Sa propre propagande est en contradiction avec ce qui l’a fait naître, certains slogans sont inquiétants : unu mondo, unu lingvo, je n’ose dire à quel autre slogan cela me fait penser car l’on va vite m’accuser d’exagération. Cependant justement, en raison des réactions que peut encore provoquer certaines critiques, même insignifiantes, de LA langue "internationale", et dont j’ai déjà fait les frais, je ne peux que m’interroger sur l’avenir de l’Espéranto ... et du monde, au cas où celui-ci était adopté comme seule et unique langue "commune" qui, par miracle et contrairement à l’anglais ou à une autre langue, ne finirait pas par s’imposer comme la seule et unique langue tout court.
Non à l’uniformisation, oui à l’unité dans la diversité
4. Débat sur l’Esperanto, 30 octobre 2010, 21:32, par Dominique Couturier
Le problème à l’heure actuelle, est que les promoteurs de l’anglais (souvent des locuteurs natifs, mais pas qu’eux) le présentent comme "incontournable" (ce qui est provisoirement vrai mais pas forcément éternel) et parfois aussi comme "universel" justement.
L’inconvénient de la situation actuelle est qu’elle exclut un grand nombre de gens (ceux des classes sociales les moins riches), et même en dissuade certains d’apprendre d’autres langues : ils ont passé beaucoup de temps à apprendre l’anglais, et se disent que de touts façons ils pourront se débrouiller partout avec cette langue...
Je vous suggère de visitercet article sur Mediapart et d’ailleurs toute l’édition en question...
L’ordre linguistique actuel, qui a pour effet de freiner la communication entre les peuples, est le résultat de complexes interactions, est sous-tendu par des représentations mentales difficiles à contester, à combattre, et soutenu par l’ordre politique et économique... Il existe un "TINA" linguistique, comme la mère Thatcher a réussi à imposer son "There Is No Alternative" économique et ainsi à stériliser les luttes sociales. Mais seulement voilà, le "hic", c’est que le "TINA" linguistique est moins visible et moins contesté que celui de Thatcher !!!
Rappelez-vous : "El pueblo unido, jamas sera vencido" or comment s’unir quand on n’a pas de langue en commun (ou qu’on la parle de manière insuffisante) ???
L’espéranto vaut la peine qu’on s’informe sérieusement à son sujet au lieu de se contenter d’impressions...
8. Débat sur l’Esperanto, 13 mars 2012, 11:28, par Visiteur
J’ai lu l’ensemble des commentaires, et ce que je regrette, c’est que personne n’a soulevé ce fait :
L’argument principal en faveur de l’Esperanto semble être sa facilité et le peu de temps nécessaire pour l’apprendre.
Alors, faut-il privilégier une langue aussi facile (après tout, apprendre l’anglais, l’italien, l’espagnol ou l’allemand peut être un plaisir si on apprécie leurs caractéristiques propres et leur difficulté...) et qui peut être maîtrisée aussi rapidement ?
En tout cas, moi je n’aime pas l’idée que l’Esperanto est "bien" à apprendre parce qu’il ne faut pas trop s’investir... Je ne sais pas si c’est très clair ce que je dis, mais en gros, notre société nous pousse déjà bien assez à la vitesse et à la performance.
Peut-être que c’est là le défaut de l’Esperanto : rentrer dans ce schéma où l’effort n’est plus valorisé, mais on veut absolument un résultat. Tout, tout de suite.