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Départementalisation à marche forcée de Mayotte.
Publie le mercredi 22 avril 2009 par Open-PublishingLa France veut mettre la communauté internationale devant le fait accompli
A peine le référendum sur la départementalisation de Mayotte a-t-il eu lieu que le premier ministre français, François Fillon, cherche déjà à ancrer l’île comorienne dans la République française et à mettre la communauté internationale devant le fait accompli. Ainsi, Mayotte sera-t-elle prochainement rattachée à la Région Ile-de-France et pourrait, au nom de la continuité territoriale, être incluse dans le Plan de mobilisation pour les transports et dans le projet de schéma directeur de la Région. Mais, cette décision exclut surtout toute perspective de négociations entre Moroni et Paris.
A peine le référendum sur la départementalisation de Mayotte a-t-il eu lieu que le premier ministre français, François Fillon, cherche déjà à ancrer l’île comorienne dans la République française et à mettre la communauté internationale devant le fait accompli. Ainsi, Mayotte sera-t-elle prochainement rattachée à la Région Ile-de-France et pourrait, au nom de la continuité territoriale, être incluse dans le Plan de mobilisation pour les transports et dans le projet de schéma directeur de la Région.
Si cela venait à être effectif comme il a été décidé le 26 mars dernier à l’occasion de la conférence nationale des exécutifs (Cne), Mayotte constituerait le neuvième département de l’Ile-de-France, après Paris, l’Essonne, les Hauts-de-Seine, les Yvelines, le Val d’Oise, le Val-de-Marne, la Seine-Saint-Denis et la Seine-et-Marne. Le premier ministre français justifie ce rattachement de Mayotte à une collectivité régionale métropolitaine par un souci “d’efficacité” et de “succès”.
Par cette décision, la France veut accélérer l’ancrage définitif de Mayotte dans la République française et défie, une fois encore, les Nations Unies qui n’ont cessé depuis 1975 de reconnaître la comorienneté de cette île. Mais, cette décision exclut surtout toute perspective de négociations entre Moroni et Paris.
Les discussions ouvertes jusqu’ici, aussi bien au plus haut niveau qu’au sein du Gthn (Groupe de travail de haut niveau), n’ont pas empêché la France, un tant soit peu, de poursuivre son projet de départementalisation de Mayotte. On se demande alors sur quoi pourrait-on aujourd’hui discuter quand Paris ne semble pas être disposé à écouter ses interlocuteurs comoriens et n’en fait justement qu’à sa tête, au double mépris des règles élémentaires du dialogue et des principes du droit international.
Cette départementalisation à marche forcée est un autre défi lancé aux autorités comoriennes. Mais, l’Algérie a beau être un département français, elle a fini par recouvrer son indépendance le 18 mars 1962. N’est-ce pas la preuve que l’espoir est toujours permis.
M. Inoussa
Source : http://wongo.skyrock.com/