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Des conservateurs allemands prônent une sortie de la Grèce de la zone euro.

Publie le samedi 24 avril 2010 par Open-Publishing
6 commentaires

L’hypothèse d’une sortie de la Grèce de la zone euro doit être envisagée "sérieusement", affirment des conservateurs allemands dans le magazine Spiegel à paraître lundi 26 avril.

La Grèce "devrait envisager sérieusement de quitter la zone euro", estime Hans-Peter Friedrich, un des hauts responsables de la CSU, frange bavaroise du parti de la chancelière Angela Merkel (CDU). Ce sujet "ne doit pas être un tabou", affirme-t-il, ajoutant que "la Grèce n’a pas seulement un problème de liquidités mais aussi un problème de fond, structurel et de croissance".

La Grèce, accablée par une dette record, s’est résolue vendredi à demander à l’Union européenne et au FMI de lui prêter d’urgence 45 milliards d’euros, mais l’Allemagne, qui serait le principal contributeur, continue à poser des conditions à son versement.

"Je suis extrêmement sceptique sur la question de savoir si ce paquet d’aides est conforme au droit européen et au droit constitutionnel allemand", déclare de son côté au Spiegel le chef du groupe conservateur allemand CDU/CSU au Parlement européen, Werner Langen. Selon lui, cette aide n’apportera pas de solution durable à la crise grecque et "la véritable alternative" serait que la Grèce "quitte la zone euro et redevienne compétitive à l’aide de rudes réformes structurelles".

"LES GRECS VEULENT NOTRE ARGENT"

L’éventualité d’une sortie de la Grèce de la zone euro était aussi relayée samedi 24 avril par plusieurs journaux allemands. "La seule véritable solution est une coupure claire : la Grèce doit quitter l’euro", affirme le quotidien populaire Bild, le plus lu d’Allemagne, qui titrait "Les Grecs veulent notre argent". Selon le journal, cette décision devrait être prise par la Grèce "de son propre gré" et "dans son propre intérêt". La monnaie européenne est "un corset étroit" présentant pour le moment trop d’exigences pour ce pays et sans lequel les Grecs auraient "plus de leviers en main" pour assainir leur économie.

"Sortir momentanément de la zone euro n’est pas une honte", ajoute le journal, qui estime par ailleurs que la Grèce est "en ce moment un puits sans fond" et que le plan d’aide européen n’est pas une solution à long terme.

Pour le quotidien berlinois Tagesspiegel, "la dernière issue pour les Grecs, si l’aide (européenne et du FMI) ne fonctionne pas, est une sortie" de la zone euro. Pour le journal, la question de savoir si cette dernière comptera toujours 16 membres à la fin de cette crise reste donc "ouverte".

http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/04/24/des-conservateurs-allemands-pronent-une-sortie-de-la-grece-de-la-zone-euro_1342116_3234.html#ens_id=1268560

Messages

  • Patrick Le Hyaric, député européen

    "(...)Maintenant, ça suffit ! Avant qu’il ne soit trop tard, il faut que des voix s’élèvent contre cette Europe capitaliste et ses dirigeants qui nous mènent dans le mur. Peuples européens, donnons-nous la main pour que la Communauté européenne porte vraiment et d’urgence secours à la Grèce. Rassemblons-nous pour changer les traités, exiger une autre répartition des richesses, l’augmentation des salaires, un autre crédit public, la sécurisation du travail, de la sécurité sociale et des retraites, pour réduire les dépenses d’armement. Peuples d’Europe, unissons-nous pour renverser les tables de la loi de l’argent roi et pour construire l’Europe sociale, solidaire et écologique. C’est le sens de l’initiative que prend l’Humanité d’une grande campagne de solidarité avec le peuple grec et pour transformer l’Europe."

    GB26100
    Et j’ajoute ceci : que va t’il se passer si demain un autre pays décroche ? Le Portugal ? L’’Irlande ? Et surtout l’Espagne ? L’architecture de l’Euro est soumise aux marchés financiers qui ne savent que spéculer pour gagner du fric sans favoriser l’activité réelle. Les gouvernements prétendent que le bout de la crise est juste devant nous. Vous n’allez pas refuser un petit effort à 2 pas du but ! Ils prennent les gens pour des cons, jusqu’à quand ?

  • Ne serait-ce pas plutôt le contraire qui va se produire ?
    Le 29 juin 2009 la cour constitutionnelle de Karlshure a dénié par principe toute capacité au Parlement de Strasbourg à réduire le déficit démocratique dans la mesure où il n’est pas l’émanation d’un peuple déterminé.
    Elle a introduit dans la loi fondamentale allemande une disposition limitant le déficit budgétaire à 0.35% du PIB à partir de 2016 et imposé sa suppression à partir de 2020.
    La nouvelle disposition revient à priver la politique économique européenne de tout instrument de régulation conjoncturelle et de maîtrise du cycle économique.
    La dislocation de la zone euro et la remise en cause de la monnaie unique sont les termes logiques de ces décisions.

  • Depuis Hitler, une bonne partie du peuple allemand, sous l’influence des conservateurs, croit que le dictateur, ne devait son influence qu’à l’hyper-inflation de Wiemar, ce qui, pour le bourgeoisie, est une facilité qui lui permet de s’exonérer de ses propres responsabilités. Et c’est encore cette musique que les mêmes ressortent aujourd’hui.