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Dette : les Etats européens toujours sur une mauvaise pente.

Publie le vendredi 12 mars 2010 par Open-Publishing
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Les raisons de spéculer sur les marchés de la dette souveraine occidentale ne sont pas près de disparaître. D’après un sondage réalisé par Fitch auprès d’investisseurs européens, les perspectives relatives à la qualité de crédit sont meilleures pour les pays émergents que pour les pays développés.

Pour ces derniers, la balance penche toujours dans le sens d’une détérioration. L’agence reconnaît que la part de dette notée « AAA » susceptible d’être rétrogradée augmente.

Les pays développés se sont massivement endettés en 2009 pour voler au secours de leur économie. « Or rares sont ceux qui, à ce stade, ont défini une stratégie d’ajustement fiscal crédible », déplore Brian Coulton, de Fitch. Il s’agit pourtant d’un critère essentiel dans la notation. Le spécialiste juge que le Royaume-Uni, l’Espagne et la France sont à cet égard les Etats bien notés qui doivent faire le plus d’efforts.

Le pessimisme des investisseurs se justifie d’autant plus que les déficits budgétaires risquent de se creuser encore ou de se maintenir à leurs niveaux élevés en Europe cette année. Standard & Poor’s anticipe notamment un déficit de 12,9 % au Royaume-Uni, de 11,7 % en Irlande, de 10,1 % en Grèce et de 8,6 % en France.

Par conséquent, l’agence de notation estime que les levées de dette de moyen et long terme vont augmenter en 2010 de l’ordre de 4 %, à 1.446 milliards d’euros pour l’Europe au sens large (46 Etats). La progression devrait s’élever à 7 % pour la zone euro, à un peu plus de 1.000 milliards d’euros.

A ces montants doivent s’ajouter la dette de court terme ainsi que, pour certains Etats hors de l’Union Economique et Monétaire, la dette multilatérale.

D’autre part, les gouvernements font face à des risques de refinancement et de taux d’intérêt plus élevés qu’avant. Selon Standard & Poor’s, seize pays européens doivent refinancer une dette représentant plus de 10 % de leur PIB cette année, alors qu’ils n’étaient que neuf en 2008.

La situation est particulièrement tendue pour la Belgique : le montant de dette arrivant à échéance pèsera 22 % de son PIB en 2010.

L’Italie est également dans une situation difficile, ainsi que l’Irlande, pénalisée par son recours massif à la dette de court terme durant la crise.

Les levées de dette sur des maturités courtes sont d’ailleurs l’un des facteurs qui exposent les Etats au risque de remontée des taux d’intérêt.

Plus généralement, le changement de perception du marché à l’égard des dettes souveraines représente une menace pour les émetteurs souverains : leurs coûts de financement risquent d’augmenter, d’autant que les banques centrales sont engagées dans un processus de sortie des dispositifs accommodants mis en place pendant la crise financière.

Selon des estimations de Standard & Poor’s, si les taux de marché montaient de 3 % d’ici à 2015, la Grèce paierait des intérêts annuels supplémentaires équivalent à 3,9 % de son PIB.

http://www.lesechos.fr/info/marches/020409656220-dette-les-etats-europeens-toujours-sur-une-mauvaise-pente.htm

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