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Élections municipales : exprimer l’opposition à la politique du gouvernement

Publie le vendredi 22 février 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Les grandes entreprises se succèdent pour annoncer leurs bénéfices pour 2007. Ils sont considérables, malgré la crise financière qui s’est pourtant soldée par des dizaines de milliards d’euros partis dans les fumées de la spéculation.

Parmi les groupes dont le PDG fanfaronne devant ses actionnaires, on retrouve toujours les mêmes noms : Total, L’Oréal, Unilever, Renault, Peugeot et bien d’autres. Il y a aussi, dans le peloton de tête, ArcelorMittal, 7,5 milliards d’euros de profit pour le groupe et ses actionnaires. Mais sur cette somme il n’y a pas un sou pour sauver les emplois de l’usine de Gandrange, dont la fermeture a été annoncée.

Le cas d’ArcelorMittal est un des plus choquants de ces grosses entreprises qui font des bénéfices énormes tout en licenciant ou en supprimant des emplois. Mais elle n’est pas la seule. Michelin, malgré ses bénéfices, ferme l’usine Kléber de Toul, qui lui appartient. Peugeot réduit ses effectifs, en particulier en se débarrassant des intérimaires et en fermant l’un des deux ateliers de montage à Aulnay.

Ces profits, dont on ose nous dire qu’ils sont indispensables à la bonne marche de l’économie, ne sont utiles ni aux travailleurs à qui on les fait suer, ni à la société.

Le gouvernement Sarkozy-Fillon n’est certainement pas le premier à être, sur le plan politique, au service des intérêts de ces grands groupes dont la course au profit est si nuisible à la société. Tous les gouvernements, quelle que soit leur étiquette politique, l’ont été. Mais Sarkozy étale ses amitiés avec les grands patrons milliardaires de façon tellement cynique, tellement provocante, qu’il a réussi, après huit mois à l’Elysée, à concentrer sur sa personne le ressentiment et la colère des classes populaires contre une politique qui les pousse à la pauvreté pour favoriser l’enrichissement des plus riches.

Toutes les réformes de ce gouvernement visent à faciliter l’aggravation de l’exploitation qu’expriment ces bénéfices colossaux. C’est pour faciliter l’exploitation que le gouvernement démolit ce qui, dans la législation sociale, protège un peu les travailleurs. C’est pour cela qu’il rend les horaires de travail plus flexibles et les licenciements plus faciles.

C’est pour pouvoir consacrer plus d’aides et de subventions aux grandes entreprises que le gouvernement fait des économies sur les services publics, supprime ou limite les heures d’ouverture de La Poste, des guichets de la Sécurité sociale, qu’il ferme des gares et des maternités de proximité. C’est pour cela qu’il s’en prend aux retraités en réduisant leur pension et aux assurés sociaux en leur imposant les franchises médicales.

Pour stopper la guerre permanente du grand patronat et du gouvernement contre le monde du travail, il faudra bien d’autres choses que des élections.

Mais les municipales constituent une occasion pour désavouer la politique menée et les hommes de paille du patronat qui la mènent. Il faut que leur servilité envers les riches et leur mépris pour les pauvres soient sanctionnés. Ecarter la droite de la gestion d’un maximum de villes ne résoudra certes pas les principaux problèmes du monde du travail : chômage, insuffisance des salaires et des pensions. Mais, pour étroites que soient les limites de la politique municipale, elle peut être plus favorable aux plus démunis que celle des municipalités qui refusent de construire des logements sociaux pour ne pas dévaloriser le voisinage des plus huppés.

C’est dans cette optique que Lutte Ouvrière présente des candidats aux prochaines élections municipales, dans un grand nombre de villes. Les élus de Lutte Ouvrière seront les défenseurs, au Conseil municipal comme en dehors, des intérêts sociaux et politiques des exploités, des chômeurs, des retraités et des plus démunis. Ils soutiendront en permanence ceux qui défendent leurs conditions de vie et de travail, travailleurs en grève, mal-logés qui n’acceptent pas de l’être, usagers qui refusent la dégradation des transports, des écoles, des services publics.

Arlette LAGUILLER

Éditorial des bulletins d’entreprise du 18 février

Messages

  • Se contenter d’exprimer son opposition ou s’opposer en actes :

    La plate forme revendicative des associations qui sont a l’initiative de la nuit a “la Republique” (21/02) sur le mal logement indique :

    2. Instituer un moratoire sur les expulsions locatives des ménages de bonne foi jusqu’au 1er décembre 2008, date de la mise en oeuvre du recours contentieux Droit Au Logement Opposable. Un dédommagement des propriétaires doit être prévu à cet effet ;

    http://logement-solidaire.over-blog.org/

    Il serait bon que les listes se presentant aux Municipales integrent ce point a leurs programmes et se considerent mobilisables au dela des echeances electorales,le 21 mars les expulsions redeviennent une menace partout.

  • Et bien si même Arlette tombe dans ce MEGA SUPER PANNEAU des élections municipales avec vote PS pour "exprimer son opposition" !!!

    Putain je me marre...

    En fait non, ça me fait pas rire, mais que voulez-vous, j’ai mauvais esprit...

    Enfin Arlette ,tu fais comme tu veux hein mais bon....

    Le PS est à la résistance ce que "mince alors" est au juron, ce que la chicorée est au café, ce que Sophie Favier est à Marylin...un succédané, un ersatz, appelez ça comme vous voulez....mais restez sérieux !

    LL

  • Ce qui me chagrine chez Arlette, c’est qu’elle a tendance à mettre systématiquement PS et PC dans le même bateau. OK, ils ont participé à des Gouvernements communs, mais bon, du point de vue idéologique, d’innombrables personnes s’accordent à dire que les deux partis n’ont plus rien à faire ensemble, tant la résistance anti-capitaliste au PC reste importante tandis qu’elle s’est considérablement écroulée au PS, où il ne reste que quelques personnes telles Mélenchon pour résister. Le gros problème du PC est, de toute évidence sa direction et la ligne qu’elle recommande de suivre : être les toutous du PS, bien que cette stratégie soit mortifère. Alors l’ouverture de LO aux élections c’est une bonne nouvelle, à condition que ce ne soit pas avec n’importe qui : avec le PC OUI, avec le PS NON. Et avec la LCR aussi ? Cela aurait été cohérent, mais LO a peur d’être bouffé tout cru par le nouveau parti anticapitaliste suite à ça. L’excuse semble assez fumeuse. Mais voilà, comme le résume très bien la Louve : LO, mais aussi le PC, sont tombés dans le panneau pour ces élections, tandis que sur ce coup, la LCR non.