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En France comme en Grèce, la guerre sociale est déclarée !

Publie le mardi 11 mai 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Fraction L’étincelle

Edito des bulletins d’entreprise
Le 10 mai 2010

Ce lundi matin, les chefs d’Etat européens viennent donc d’annoncer « un plan d’aide » de 750 milliards d’euros (dont 250 du FMI) aux pays menacés par la spéculation financière. Mais un plan d’aide à qui ? Aux banques et aux spéculateurs.

Un plan de « sauvegarde » et de « solidarité » comme ils disent, entre grandes bourgeoisies européennes, mais un plan de guerre sociale contre tous les exploités. Strauss-Kahn, directeur « socialiste » du Fonds Monétaire International s’est dit « admiratif de l’extrême rigueur » du gouvernement grec (lui aussi socialiste !) pour faire payer la crise à son peuple. Qu’on en juge : gel des salaires, recul de l’âge de la retraite, baisse du salaire minimum pour les jeunes, augmentation de la TVA de 2 %, non remplacement de 4 fonctionnaires sur 5 partant en retraite, suppression de leurs 13ème et 14ème mois, etc.

En contrepartie, l’Etat grec va « bénéficier » d’un prêt, à 5 % d’intérêts, de 110 milliards d’euros. Mais cette aide, ce sont d’abord les banques françaises et allemandes qui vont la toucher, sous forme d’intérêts pour les 95 milliards d’euros de dettes grecques publiques et privées qu’elles détiennent. Les trusts de l’armement français en bénéficieront aussi : ils se consolent de la perte du marché de 6 frégates... par le maintien de celui de 15 hélicoptères et du rééquipement de la gendarmerie grecque avec le même matériel que la nôtre. Au total, la Grèce restera cette année le premier acheteur d’armes européen par rapport au PIB.

Et voilà qu’ici, Fillon nous a annoncé préventivement un plan d’austérité en France, un de plus ! Pour « rassurer les marchés » paraît-il, et étrangler, comme en Grèce, le monde du travail.

« Peuples d’Europe, soulevez-vous ! »...
...disait une banderole accrochée sur le Parthénon à Athènes lors de la manifestation du 5 mai. Les travailleurs grecs ont raison de s’adresser à nous par-delà les frontières : la déclaration de guerre sociale qui leur est adressée nous menace aussi. À vrai dire, elle a déjà touché d’autres pays d’Europe hors de la zone euro. La Hongrie ou la Lettonie ont baissé il y a déjà un an les salaires des fonctionnaires de 7 à 15 %. Déjà les spéculateurs dirigent le feu contre le Portugal, l’Espagne ou l’Italie. Le doute s’empare du Royaume-Uni, pas spécialement protégé par la livre sterling – ce qui au passage indique l’illusion que représenterait un « retour au franc ». Peu importe que la dette des Etats ait explosé précisément pour venir en aide à ces fauteurs de crise, le capitalisme financier n’a pas la reconnaissance du ventre.

Et chez nous ?
Fillon, en annonçant son plan, ne veut pas utiliser le mot « rigueur » ni « austérité ». Pour les riches, d’accord : le bouclier fiscal est préservé. Mais contre les travailleurs et les pauvres, c’est l’attaque à l’arme lourde : gel des salaires des fonctionnaires et diminution de 10 % les frais de fonctionnement de l’Etat d’ici 3 ans. Comment y arriver ? En taillant dans les dépenses sociales, dont les allocations logement ou handicapés. En taillant dans le budget de 650 agences, dont les musées, Météo France ou Pôle Emploi. En coupant un peu plus le robinet aux collectivités locales. L’attaque en cours sur les retraites est de la même eau et fait partie du plan. Il s’agit de faire fondre nos pensions comme neige au soleil.

Un sénateur UMP déclarait la semaine dernière : « la crise grecque doit persuader la France qu’elle est le dos au mur ». Très juste : si nous ne nous ne nous révoltons pas, c’est un scénario de cauchemar que ces gens-là nous préparent. C’est ce système capitaliste pourri qui, le dos au mur, déclare la guerre à tous les travailleurs. Et les manifestants grecs avaient sacrément raison de dire que la meilleure riposte, ce serait la révolution !

Ici, en France, les confédérations syndicales, après bien des hésitations, se sont tout de même résolues à appeler à une journée de grève nationale le 27 mai prochain. Mais ce qu’il faudrait, c’est que les travailleurs, en débordant les timides appels confédéraux, fassent de ce 27 mai une première journée de colère qui en annonce bien d’autres, irrésistibles, vers la riposte d’ensemble de la classe ouvrière.

http://www.convergencesrevolutionnaires.org/

Messages

  • La circulation sans controle des capitaux et l’origine des milliards balladeurs :

    Les speculateurs qui se baptisent “investisseurs” sont connus,leur declaration de guerre,prononçée lors d’un diner privé a New York, fut exposée en fevrier 2010 dans le Wall Street Journal et reprise en demi page dans le Canard Enchainé....

    Ce qui est encore inconnu c’est l’origine de l’argent ,carburant de toutes les speculations.

    On attend toujours une enquete internationale sur les acteurs de ce jeu mortel ,les paradis fiscaux qui le permettent et les banquiers qui blanchissent l’argent douteux.

  • A présent, " ils ", ceux qui détiennent les clefs de la photocopieuse à dollars, ne mettent plus de masque...Ils ont toujours méprisé les peuples car ils n’appartiennent à aucun peuple...Ils sont tellement sûrs de leur pouvoir, qu’ils
    prennent des orientations avec l’absolue certitude d’invulnérabilité...

    Quant aux syndicats.....cela fait belle lurette qu’ils ont été achetés....