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Entre le PCF et le PS, chacun n’en fait qu’à sa tête

Publie le jeudi 20 décembre 2007 par Open-Publishing

de Gérard LAUDINAS

« A onze semaines du scrutin, nous sommes à un moment très critique. Je demande à chaque formation de gauche de se ressaisir. Un cavalier seul du PS, de Nec, de la LCR ou des Verts, ce serait offrir jusqu’en 2014 un boulevard à une droite insolente qui règne sans partage sur la ville et l’Agglo, et passe pour pertes et profits nos concitoyens qui souffrent. »

C’est en ces termes et sur un ton délibérément « solennel et grave » qu’Alain Clary, précédent député-maire communiste de Nîmes, s’est adressé, hier matin à la presse, afin de lui rendre compte « en toute transparence » de son entretien en tête-à-tête avec Bernard Casaurang, chef de file du parti socialiste. Première du nom après que les états- majors départementaux du PS, du PCF et du PRG aient montré l’exemple, cette rencontre formelle pourrait être la dernière si l’on en croit Alain Clary, confronté à l’intransigeance du parti socialiste pour ce qui est de la tête de liste, « le point le plus crispant, le plus litigieux entre nous ».

Alain Clary engagé, lui aussi, pour fédérer et conduire une liste d’union de la gauche « crédible et dynamisante », ne désespère pas de voir la situation évoluer jusqu’à l’ultime moment. Entendez par là jusqu’à la date limite du dépôt des listes en février 2008, même si cela paraîtrait bien tardif et un rien tiré par les cheveux. Si les leaders de la gauche pourraient, semble t-il, s’accorder « sur l’élaboration d’un projet ambitieux et la construction d’une liste plurielle représentative, compétente et fiable », les discussions ont tourné court lorsqu’il s’est agi de choisir celui qui, de Casaurang ou de Clary, tirerait la liste. « Bernard m’a affirmé qu’il était tenu par le mandat que lui ont confié les socialistes nîmois, ainsi que par son entourage politique », a souligné Alain Clary, laissant supposer que si la décision appartenait au seul candidat PS, « il serait prêt à céder le leadership ».

Rien de moins sûr. Dans cette quête du rassemblement, le candidat communiste verrait d’un bon oeil l’arbitrage de François Hollande et Marie-Georges Buffet. « J’en appelle à faire fi de l’esprit de chapelle et élargir l’horizon, sauf à donner une image pitoyable et indigne à l’électorat de gauche. Tous les signes peuvent avoir leur importance, je ne veux pas m’engager pour chapeauter mais pour fédérer dans une démarche de co-gestion, de co-responsabilité », a t-il ajouté.

Non sans éluder d’une pirouette la question qui fâche : Pourquoi Bernard Casaurang n’estimerait-il pas lui aussi, avoir la légitimité de composer puis conduire une liste d’union de la gauche ? « Penser cela, c’est vraiment ne pas circuler en ville » , s’est fait écho un Alain Clary, spéculant sur sa popularité.

Midi Libre du 20 décembre 2007

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