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Eric Woerth a dit la vérité !

Publie le mardi 19 octobre 2010 par Open-Publishing
6 commentaires

Ce dimanche 17 octobre, Eric Woerth passait à France Inter, en mission de soutien de l’action gouvernementale.

Au milieu de tout un bla-bla propagandiste archi-rebattu, j’ai été frappée par une réflexion qui, elle, avait tout l’accent de la vérité - et de quoi faire frémir.

A propos des jeunes, Monsieur Woerth nous a asséné qu’ils n’ont aucune raison de manifester, car en fait, il n’y a pas de lien entre l’âge de départ des vieux et leurs propres futurs emplois. Pour toute une série de raisons (fantaisistes, à mon avis) ayant trait, soi-disant, aux différences de compétences entre vieux et jeunes, ceux-ci ne succéderont pas à leurs aînés, et donc ils n’ont aucune raison ni aucun intérêt à s’opposer à la "réforme" des retraites.

Et là, là, on voit la vérité pointer son nez : LES EMPLOIS LIBERES PAR LES RETRAITES NE SERONT PAS OFFERTS AUX JEUNES. Ceux-ci ne pourront entrer dans la vie active que si la "croissance" (de quoi ?) engendre de "nouveaux" emplois, plus adaptés à leurs compétences. Dit-il.

C’est une vérité intéressante, où se montre la stratégie réelle de nos élites dirigeantes. Je le répète, les millions de jeunes qui trouvent une certaine logique à l’idée qu’ils succéderont à leurs aînés dans des tâches productives, rémunératrices pour eux et socialement utiles, se font des illusions. Ces tâches disparaîtront en même temps que les vieux partant à la retraite, et si elles doivent être remplacées par de "nouvelles" tâches, ça ne dépendra que de la "croissance" ... si celle-ci est au rendez-vous.

Une certitude, donc : d’ici 10 à 15 ans, des dizaines de milliers d’emplois auront disparu, à moins qu’on ne prolonge indéfiniment la durée de travail des vieux, peut-être.

C’est Eric Woerth qui le dit, et vu que ce n’est pas dans ses habitudes, ce subit accès de franchise mérite d’être salué - et médité...

Messages

  • Sauf que c’est un roman complètement erroné. Si le capitalisme en arrive à jeter les travailleurs (vieux ou jeunes), un autre système est possible qui ne fait pas de la concentration des capitaux ni de la spéculation une fin en soi.

    Le travail a pour finalité la satisfaction des besoins réels de tous, non de gonfler les bourses ni les banques...

  • Médité ????????????

    T’es un triste comique , on a pas que ça à faire , on doit aller à la manif aujourd’hui ...
    Alors je te laisse à tes méditations ...Peut-être tu auras la chance de te remettre la tête à l’endroit ..
    Et puis quand à méditer , essaie de réfléchir à ce que dit mon prédécesseur , ça mène un peu plus loin que les "vérités" de ton petit copain Woerth ...
    Pas si petit que ça , il le tient bien par les couilles le Sarko , pour ne pas s’être déjà fait viré ...
    Allez l’ami t’es pas complètement foutu , viens à la manif tu verras ...
    "On a pas la thune mais l’espoir"
    Toi qui parle d’avenir ...
    Marc

    • comme dise les jeunes qui manifestent : on nous a collé la responsabilité pénale à partir de treize ans donc si on est responsable pour ça on va se montrer responsable pour tout ..et arr^ptez de croire qu’on ne sait pas pourquoi on est là !!
      entendu par Moâ et sûrement des tas d’autres : manifs efficaces et AG décisionnelles dans la foulée pour organiser demain ...Mo^^a

    • comme disent !! les jeunes (sujet inversé bien sûr !!Moâ

    • Ce que dit WOERTH n’est pas complétement faux. Il y a déjà dans beaucoup d’entreprises des postes qui ne sont pas remplacés. Partout où cela est possible, même au prix d’une aggravation des conditions de travail, c’est déjà le cas.

      Mais le plus grave n’est pas là. En fait les premières victimes de l’allongement de la date de départ seront les plus précaires car qui sera assez fou pour proposer un CDI à un travailleur (souvent à une travailleuse) qui risque de ne pas pouvoir partir à taux plein avant 67 ans parce qu’il a cumulé période de chômage et temps partiels, arrêt complet et reprise incertaine.

      L’engager c’est se voir contraint de le garder longtemps (jusqu’à 67 ans) et de se trouver avec du personnel usé, inapte au travail. Les plus précaires risquent donc de ne plus avoir accès qu’à des CDD et assez rapidement à plus rien. Ils seront donc sortis précocement du marché du travail parce qu’on ne voudra pas prendre le risque de les voir y rester au-delà de l’usure. Ce sera donc encore plus la misère pour eux et, en fait aucune réduction significative de charge pour la société puisqu’ils seront au RMI ou aux minima sociaux.

      La solution de l’allongement des durées de cotisation paraît donc illusoire si elle vise effectivement à permettre aux travailleurs de rester plus longtemps actifs. En fait, elle ne vise certainement qu’à réduire les pensions.

      Pour augmenter la durée de cotisation, il faut réduire les périodes de chômage forcé de ceux qui sont en âge de travailler. Il faut donc réduire la précarité. Cela concerne plus de gens que ceux qui iront effectivement jusqu’à 67 ans et cela aura un effet immédiat.

      Pour financer les retraites, il faut relancer l’économie et donc, à la fois prendre l’argent là où il est (ce qui réduira d’autant les moyens de la spéculation), l’investir productivement et par conséquent créer des emplois et du pouvoir d’achat.