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Exil et châtiment

Publie le mardi 7 mars 2006 par Open-Publishing
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Traduit de l’italien par karl&rosa

Les dessous d’une extradition. Avant-propos de Gilles Perrault et de Erri De Luca

Ecrit en prison et publié pour la première fois en France, ce livre est la représentation fidèle d’un cas d’injustice exemplaire et constitue une stimulation efficace pour le redémarrage du débat sur les évènements de ces années cruciales, au-delà des sottises réticentes et des turpitudes intéressées que la propagande officielle continue à débiter. Détenu dans la prison de Viterbe, l’auteur développe ici une critique rageuse de la procédure pénale dont il est devenu l’otage.

A travers l’analyse de la "démocratie judiciaire" et de la "juridisation" de l’espace public, Paolo Persichetti présente une réflexion serrée sur des problèmes non résolus de la société italienne, qui remontent aux années 70 et qui, déjà à l’époque, avaient dévoilé la nature de classe et vexatoire des institutions et les graves responsabilités d’une certaine "gauche".
Le réquisitoire de l’auteur est d’une brûlante actualité, à l’heure où l’état d’urgence tend à s’imposer dans l’espace judiciaire européen et, plus généralement, au niveau international.

"Sur Paolo Persichetti, la cellule est soudée au chalumeau de la rancœur. D’abord la manigance, l’escroquerie d’une fausse accusation pour pouvoir l’extrader et la complicité des fonctionnaires qui se sont prêtés à enlever un corps en liberté pour le livrer à ses geôliers. Ensuite, la pénitence de purger des peines pour les révoltes politiques de 1900 [...]. Des rancoeurs : en Italie on ne pardonne pas l’action de ceux qui risquèrent le tout pour le tout sans aucun avantage personnel. On appelle volontiers terrorisme n’importe quelle action n’ayant pas de retombée économique. Chez nous on pardonne tout, pourvu que cela soit fait en s’enrichissant [...].
C’est pourquoi la génération politique dont Paolo Persichetti a été l’un des derniers adhérents, le plus jeune d’entre nous à l’époque, est incompréhensible et impardonnable". Erri De Luca

Paolo Persichetti (Rome, 1962) participe aux grandes luttes du début des années 80. En 1987, il est arrêté pour organisation de bande armée. Il est ensuite accusé, sans éléments, d’avoir participé au meurtre Giorgieri. Il se réfugie en France, où - malgré la demande d’extradition que le gouvernement français "congèle" comme pour tous les réfugiés - il enseigne les sciences politiques à l’Université de Paris VIII. En 2002, il est arrêté sous la fausse accusation de complicité dans le meurtre de Marco Biagi et il est extradé en Italie, où il est incarcéré à Viterbe.

La Città del Sole - 2006 - Prix : € 15

http://orestescalzone.over-blog.com...

Messages

  • dans ma famille, quand un cousin italien de mon père s’est retrouvé en prison pour avoir fait une réunion dans son café,c’était fin 78, ce fût une vrai lutte pour réussir à l’en sortir : ses parents pleuraient tous les jours à la porte de la prison, et la famille était rejettée, traînée dans la boue. Les italiens pardonnent pas les brigades rouges.

    de Longwy