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Faillite de la Grèce : les Européens peuvent-ils aider la Grèce ?
Publie le lundi 8 février 2010 par Open-Publishing4 commentaires
A propos de la faillite de la Grèce, l’économiste Nicolas Barré écrit dans le journal "Les Echos" un article intéressant :
Aider la Grèce ?
Cette fois, nous y sommes. Onze ans après sa création, la zone euro subit un test majeur, de survie pourrait-on dire, puisque l’un de ses membres - la Grèce aujourd’hui, le Portugal, l’Espagne ou un autre peut-être demain -risque d’être privé d’accès au marché des capitaux. Si un Etat de l’union monétaire ne peut plus honorer sa dette, ceux qui partagent la même monnaie doivent-ils se porter à son secours ?
Il est politiquement correct de répondre par l’affirmative. Et de rejeter du même coup l’hypothèse jugée humiliante de voir le Fonds monétaire international voler au secours d’un pays de la zone euro. Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, vient d’ailleurs de le dire au G7 : les Européens feront leur affaire de la crise grecque sans l’aide du FMI.
Cette posture se veut forte : ne cédons pas au diktat des marchés ! Elle se voudrait même populaire auprès de ceux pour qui les marchés ne sont qu’une coalition de financiers sans visage ou une meute de traders assoiffés de bonus.
La réalité est différente. Les marchés ne représentent rien d’autre que l’internationale des épargnants. Des épargnants, retraités ou futurs retraités, qui ne veulent pas placer leur argent n’importe où. Qui préfèrent tenir de bonnes obligations de l’Etat allemand plutôt que des dettes de l’Etat grec. L’épargne mondiale, c’est ainsi, va au plus sûr. Elle préfère la dette allemande à la dette française, la française à l’italienne, l’italienne à l’espagnole et ainsi de suite.
Dès lors, la crise grecque pose à l’épargnant-contribuable européen un dilemme. Puisque l’épargnant ne veut pas prêter à Athènes, préparons-nous à convoquer le contribuable ! C’est ce à quoi nous invitent ceux qui plaident pour une aide directe à la Grèce. Oubliant un peu vite que les traités interdisent explicitement tout transfert de richesse pour venir en aide à un pays en difficulté budgétaire. Oubliant aussi que l’interdiction vaut pour la Banque centrale européenne.
L’appartenance d’un Etat à la zone euro, les peuples européens l’ont voulu ainsi par traité, ne saurait constituer une assurance contre le risque de défaut. Les Allemands, en particulier, ont toujours été très clairs sur ce point et se sont inquiétés, à chaque étape de l’élargissement, que cette règle dite du « no bail out » soit bafouée.
Ces craintes, on le voit aujourd’hui, étaient justifiées. L’Europe ne se grandirait pas en violant les traités pour éviter une intervention du FMI. A l’évidence, le FMI est mieux placé que Bruxelles pour imposer les mesures d’austérité que la Grèce aurait dû prendre depuis longtemps au titre d’un Pacte de stabilité qu’elle n’a jamais respecté.
http://www.lesechos.fr/info/analyses/020353840196-aider-la-grece-.htm
Messages
1. Faillite de la Grèce : les Européens peuvent-ils aider la Grèce ?, 8 février 2010, 12:52
Cet article est de la propagande ultra-libérale. Qui peut croire que se sont les retraités salariés qui prêtent aux états ? Par contre les détenteurs des grosses fortunes, les PDG aux salaires scandaleux, ceux qui ne savent pas quoi faire de leur fric... faudrait s’en intéresser, donner des noms.
1. Faillite de la Grèce : les Européens peuvent-ils aider la Grèce ?, 8 février 2010, 14:53, par Pic et Puce
Effectivement on renfloue les speculateurs, on continue de payer d’enormes bonus, on a prete 360 MILLIARDS d’Euros aux banquiers ce qui fait tout de meme pres de 2.000 MILLIARDS de bons Francs gaulliens. Et maintenant on veut culpabiliser le peuple Grec en lui serrant le kiki...Honte a vous banquiers sorciers et boursiers de Wall Street bien planques a New York...
2. Faillite de la Grèce : les Européens peuvent-ils aider la Grèce ?, 8 février 2010, 15:20
Dans cet article, une phrase n’a pas été bien comprise.
La phrase qui pose problème, c’est celle-ci :
"Les marchés ne représentent rien d’autre que l’internationale des épargnants. Des épargnants, retraités ou futurs retraités, qui ne veulent pas placer leur argent n’importe où."
Cette phrase ne concerne pas les retraités ou futurs retraités français. Heureusement, en France, nous avons la retraite par répartition.
Heureusement, en France, nous résistons contre les attaques des partisans de la retraite par capitalisation.
Mais ailleurs ?
Ailleurs, malheureusement, ils ont la retraite par capitalisation.
En clair : dans les autres pays, les travailleurs sont obligés de verser chaque mois des cotisations à un fonds de pension. Et ça, c’est un piège à cons.
Ce fonds de pension va jouer en Bourse les milliards de dollars versés par les travailleurs. Ce fonds de pension va investir ces milliards de dollars :
– soit en achetant des actions d’entreprises privées ;
– soit en achetant des obligations d’Etat.
Si le fonds de pension achète des obligations d’Etat, il va acheter des obligations d’un Etat solvable, pour être sûr de rentrer dans ses fonds, pour être sûr de toucher de l’argent chaque mois.
En revanche, si un Etat est en grande difficulté, cet Etat devra s’engager à verser un taux d’intérêt très élevé pour attirer les fonds de pension. Par exemple, la Grèce est obligée de verser environ 7 % de taux d’intérêt pour attirer les fonds de pension.
Ce ne sont donc pas les retraités et les salariés qui prêtent aux Etats : les salariés versent des cotisations aux fonds de pension, et ensuite ces fonds de pension achètent des obligations aux Etats, c’est-à-dire ces fonds de pension prêtent aux Etats.
3. Faillite de la Grèce : les Européens peuvent-ils aider la Grèce ?, 8 février 2010, 16:16, par jj
le truc dingue , mais que les salariés de ces pays ne veulent pas voir : ils se licencient eux-mêmes, mais aussi les travailleurs qui ont une retraite par répartition ( par ricochet)
en tant que travailleurs ils "cotisent" à des fonds de pension qui spéculent.
ces fonds de pension spéculent et obligent les entreprises à des rendements tels que les entreprises délocalisent et licencient.
en raccourci, ce sont ces travailleurs eux-même qui se licencient ; bien entendu vu le processus ils n’en ont aucune conscience mais c’est la réalité de l’acceptation de la retraite par capitalisation.
bien sûr tous les intermédiaires se goinfrent : car toute opération financière a un coût payé aux banques : les commissions ; voilà pourquoi la dérégulation permet les achats/ventes 24h/24h ; ce ne sont pas que les plus values de revente qui sont recherchés mais aussi les commissions ( ne parlons pas des marché sur couvertures ...... )
et in fine , cerise sur le gateau, ces travailleurs ne verront , pour la plupart , jamais leur retraite par capitalisation ( les crises les lessiveront )
le système capitaliste est un magnifique système qui voient les peuples tondus et "heureux" de l’être.