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Grands travaux + PPP + chômage à 35% ? Tout bénef pour le MEDEF !

Publie le samedi 10 février 2007 par Open-Publishing

Mobilisation générale autour des grands travaux

Les principaux responsables du monde économique et du conseil régional élaborent une stratégie commune visant à valoriser l’impact local des grands chantiers prévus pour les deux prochaines décennies. Principaux points au menu de ses discussions : la participation financière des entreprises réunionnaises au partenariat public-privé et la consolidation des emplois créés par la route des Tamarins.

Dans tous les départements français et à La Réunion en particulier, ce n’est pas tous les jours qu’il pleut près de 2 milliards d’investissements pour des chantiers devant s’étaler sur 20 ans. Si l’on veut que cette manne ne s’évapore pas sitôt tombée mais qu’au contraire, elle contribue durablement à l’épanouissement économique et social de l’île, les opérateurs locaux doivent prendre des dispositions. Pour optimiser leur efficacité, les principaux responsables du monde économique et du conseil régional tentent donc d’élaborer une stratégie commune. Ils se sont rencontrés hier à la Pyramide inversée.

Autour de la table, il y avait des représentants des établissements bancaires, des organisations professionnelles, de l’agence de développement et des élus, au premier rang desquels Paul Vergès, signataire du protocole d’accord pour le financement des travaux d’aménagement de la ligne du tram-train, reliant Sainte-Marie et Saint-Paul, et la sécurisation de la route du littoral. “Les investissements programmés pour les années à venir offrent aux entreprises une lisibilité et leur garantissent une pérennité qui doit favoriser un changement d’esprit.

L’inquiétude doit céder la place à la sérénité, laquelle doit favoriser une meilleure coopération des différents acteurs économiques. La dynamique issue de ces projets doit déboucher sur un niveau de croissance constant jusqu’à la sortie de la transition démographique, quand la population aura atteint le million d’habitant, autour de 2025”, a indiqué le président de la Région.

BIENTÔT CINQ CANDIDATS AU PPP

Quand la collectivité se soucie de la qualité de vie de ses ressortissants en termes d’emplois immédiats et de qualifications pouvant les pérenniser, les entreprises, elles, font valoir l’impérieuse nécessité de stabiliser leurs résultats. Concrètement, le président du Medef, François Caillé, a exprimé le souhait du patronat réunionnais de voir les sociétés locales impliquées dans le partenariat public-privé (PPP), et plus particulièrement d’accéder à l’actionnariat du groupement retenu. Paul Vergès s’est engagé à inclure cette disposition dans l’appel d’offres. Et il s’est montré confiant sur les chances d’aboutir, révélant qu’il y a quelques mois encore, un seul groupement d’entreprises se disait prêt à soumissionner et “qu’aujourd’hui quatre sont décidés à s’engager dans la compétition et un cinquième est en formation”.

En réponse aux préoccupations des élus sur l’emploi, le président de la Fédération régionale du bâtiment et des travaux publics s’est voulu lui aussi rassurant.“La route des Tamarins, c’est un milliard d’euros d’investissements et 1 500 emplois, dont 300 qui sont venus réduire les chiffres du chômage. Le tram-train et la route du littoral, c’est chacun près d’un milliard aussi. Donc en l’attente d’études plus avancées, on peut raisonnablement penser que ces deux chantiers vont générer sensiblement les mêmes besoins. Maintenant, il va falloir veiller à ce qu’ils s’enchaînent correctement, afin d’éviter les problèmes sociaux”, a précisé Jean-Marie Le Bourvellec, au nom des entreprises du BTP.

Au terme de cette réunion de travail, les organisations patronales ont transmis au patron de La Région une contribution intitulée “La Réunion, laboratoire vert”, qui propose un développement économique de l’île autour de trois axes : agro-nutrition en milieu tropical, énergies renouvelables et tourisme. Regroupés autour d’une espèce de think tank nommé Réunion économique, les auteurs de cette étude comptent sur leur interlocuteur pour qu’il plaide en faveur de leurs idées devant les candidats à l’Élysée qui s’apprêtent à courtiser le leader de l’Alliance. Le représentant des acteurs du tourisme a demandé que Paul Vergès saisisse le ministre de la Santé pour que la destination Réunion ne soit plus qualifiée de zone épidémique. L’élu s’est engagé à transmettre les messages... mais pas à obtenir gain de cause.

R.G.

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