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Grèce : le scénario de la faillite.

Publie le vendredi 23 avril 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Grèce : le scénario de la faillite.

La crise grecque arrive à la limite de l’incontrôlable. Le Trésor grec, s’il veut lever de l’argent aujourd’hui, va devoir emprunter à plus de 10 % sur 2 ans. Autant dire que ce pays est en train de perdre totalement la maîtrise de son destin financier.

Tout s’est accéléré hier comme un feu de brousse sur les marchés lorsque Eurostat, l’organisme statistique européen qui ausculte depuis des semaines les comptes publics grecs, a annoncé que le déficit était plus élevé que prévu, et surtout que l’on n’y voit toujours pas clair dans les comptes du pays.

Aussitôt, panique sur les marchés. Les taux de la dette grecque s’envolent. Et pour couronner le tout, l’agence Moody’s dégrade la Grèce dont la dette est jugée l’une des plus risquées au monde !

Comment expliquer une telle descente aux enfers alors que les pays de la zone euro ont apporté leur soutien à Athènes ?

D’abord parce que c’est un soutien qui reste virtuel : techniquement, les pays ne sont pas prêts à apporter de l’aide dès aujourd’hui. Or les marchés n’attendent pas.

Ensuite, parce que c’est un soutien politiquement et même juridiquement fragile : on le voit bien en Allemagne où la Cour constitutionnelle pourrait être saisie. Et où le soutien à la Grèce est extrêmement impopulaire. Or des élections régionales cruciales auront lieu dans quelques quelques jours outre-Rhin.

Enfin parce que le défaut de paiement de la Grèce n’est plus une hypothèse théorique : on s’en rapproche à grand pas.

Certes, les pays européens ont toujours dit qu’ils soutiendraient la Grèce. Mais ils ont aujourd’hui une excuse pour ne pas le faire - les mensonges répétés d’Athènes sur l’état de ses finances - et surtout, beaucoup plus important, ils sont eux-mêmes dans une situation financière dégradée : les pays de la zone euro ont des déficits colossaux (565 milliards d’euros l’an dernier) et une dette qui s’envole (7.000 milliards d’euros).

Il y a dès lors deux sorties de crise possible pour la Grèce :

Scénario 1 : les pays européens y vont quand même, aident massivement Athènes, mais sans savoir jusqu’où cette aide va les entraîner. Surtout si d’autres pays ont besoin d’aide dans la foulée. C’est un engrenage dangereux. Or il faut savoir que la Grèce a besoin non pas de 30 milliards (le montant du plan européen) mais au minimum de dix fois plus : 150 milliards d’euros d’ici 2015 au titre du principal de sa dette actuelle, et 90 milliards au titre des intérêts. Ceci sans compter la dette supplémentaire qu’elle va devoir souscrire d’ici là du fait de ses déficits. Le soutien à la Grèce est un enjeu à plusieurs centaines de milliards d’euros. En a-t-on encore les moyens ?

Scénario 2 : la Grèce fait défaut. Elle reconnaît qu’elle ne peut plus rembourser et on entre dans une négociation pour rééchelonner sa dette sur 15, 20, 25 ans comme on l’a fait jadis pour l’Argentine. Ce scénario évidemment douloureux pour les créanciers, au premier rangs desquels les banques et assureurs européens, était impensable il y a encore 48 heures pour un pays de la zone euro. Il est débattu aujourd’hui. Il est encore tabou chez les dirigeants européens. Les marchés financiers sont en train de les forcer à ouvrir les yeux.

http://www.lesechos.fr/info/inter/020496841181-point-de-vue-nicolas-barre-grece-le-scenario-de-la-faillite.htm

Messages

  • une chose semble claire, on essaye de gagner du temps avec des flots de paroles et de bonnes intentions coté gouvernements Européens... Rien n’est réglé sur le fond et le problème de la Grèce sera bientôt celui de l’Espagne et du Portugal et de bien d’autres. Effet domino... Pourtant tout ne va pas si mal au niveau des marchés actions américains en fin de semaine. La Grèce c’est bien loin de chez eux après tout...et il n’y a que le feu aux écuries (... tout va très bien Madame la Marquise). Finalement la plus grande inconnue est peut-être la réaction populaire grecque face à la saignée prévisible que vont exiger le fmi et l’Allemagne contre leur aide.

    • En Grèce comme ailleurs ce sont les riches qui font les cons et c’est le pauvre qui paie , et çà fait des lustres que c’est comme çà , mais cela n’empêche pas ces voyous en col blanc d’insulter Fidel Castro Chavez et Moralez Ben voyons pourquoi se gêner tout ce qui gagne ne pert pas !

      Depoil