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IRAK : LE LYNCHAGE D’UN CHEF TRIBAL

Publie le jeudi 4 janvier 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

La manière dont l’US Army a livré Saddam Hussein à une bande d’assassins cagoulés, pour la mise à mort, est symptomatique de la stratégie coloniale, poursuivie en Irak.

Elle illustre combien les populations locales sont abandonnées aux exactions terroristes par les forces dites de Libération ; et combien « la guerre civile », à Bagdad, y est orchestrée.

La CIA paye des délinquants, de part et d’autres, des frontières communautaires afin de poser des bombes sur les marchés, dans les écoles, les hôpitaux et les mosquées.

L’espace public irakien est miné d’agents provocateurs et de Kollabos à la solde de l’étranger et des multinationales.

Leur but aujourd’hui est de démembrer l’Irak et empêcher l’édification d’un front uni contre la coalition.

Leurs méthodes : la privatisation de la violence d’État, le dynamitage du droit commun et l’exaltation de la vengeance.

AUTOPSIE D’UN LYNCHAGE

Saddam est mort, probablement, de manière trop digne pour ses bourreaux encagoulés qui filmaient la scène.

C’est pourquoi, peut-être, des rumeurs quant à la fausseté de l’exécution circulent sur le net…

C’est pourquoi lors de son supplice, les services secrets l’ont insulté pour lui faire perdre sa superbe.

La victime Saddam, par sa prestance, a dominé les images, les injures et la propagande.

Curieux triomphe d’un être isolé au milieu d’un équarrissage.

Car l’unique lumière, sortie vainqueur, de ce théâtre d’ombres, c’est lui, le Raïs, l’ex-dictateur.

L’homme qui s’avance seul sans cagoule vers le martyr et méprise ses bourreaux.

Le port de tête est princier.

On oublie ici le Saddam Hussein assassin lorsque nous découvrons le Raïs cravaté de chanvre et couvert d’injures.

Dans cet espace étroit à l’humanité raréfiée, l’homme n’est plus un tyran mais le symbole d’un peuple en lutte contre une oppression.

Un étrange Don Quichotte au cou rompu se balançant au bout d’une corde…

Combien Saddam paraît digne, humain, par rapport au clan masqué qui l’entoure.

Combien les bourreaux et leurs chefs sont mesquins au pied de l’échafaud.

Ces monstres dévoilent là à peine leur silhouette et leurs aboiements ; nous devinons leur plus intime bassesse…

N’ont-ils pas choisi le gibet plutôt que le peloton d’exécution afin d’humilier davantage l’ex-président d’une nation arabe ?

N’ont-ils pas choisi le jour de l’Aïd pour pendre un musulman ?

N’ont-ils pas maquillé cet abattage, programmé depuis longtemps, en vendetta tribale entre Shiites et Sunnites ?

N’ont-ils pas voulu que le corps de Saddam soit enterré comme celui d’un voleur en pleine nuit ?

Le Parti Baas serait incapable de « Lumières » et de pitié ; et leurs dirigeants seraient des bandits de grand chemin, tout juste bon à être pendu le long des routes du pétrole ou empoisonné comme le bédouin Yasser Arafat.

Ainsi pensent les généraux américains et israéliens…

Les forces impérialistes essayent de nous faire accroire maintenant que l’Iran serait responsable d’un tel supplice…

Faire tuer Saddam par un groupe terroriste, proche des mollahs, voilà le plus subtil des stratagèmes !

Un plan qui ravirait d’aise feu William Casey, directeur de la CIA, chef d’orchestre, dans les années 80, du scandale de l’Iran Gate (1).

La pendaison filmée de Saddam nous montre, pour la première fois, malgré les cagoules, les machinations vraies du sombre pouvoir à l’œuvre en Irak.

À bien des égards, ce film sadique qui a reçu l’Imprimatur du Pentagone et de l’ONU ressemble au monde ignoble dans lequel nous suffoquons.


1.Sous le règne de Ronald Reagan, la CIA finança la contre-révolution au Nicaragua avec de l’argent iranien, provenant de ventes « interdites » de missiles, et ce pendant le conflit irano irakien. L’actuel chef de la CIA, Robert M. Gates était alors directeur adjoint du renseignement central, auprès de William J. Casey. Pour la petite histoire c’est le trafiquant d’armes saoudien Kashoggi et l’intermédiaire iranien Ghobanifar, le dernier à la solde du Mossad, qui étaient chargés des transactions avec le régime de Khomeini. Lire « CIA ; Guerres secrètes 1981-1987 » de Bob Woodward, éditions Stock.

Messages

  • l’iraq depuis troix ans a accordé la nationalité à des centaines de miliers d’iraniens , parmis eux SISTANI qui se croit profete ,ce sont eux qui gouvernent avec les americains, remarqey bien les injures à SADDAM c’etait des :MOKTADA ,et BAKER EL HAKIM tous des intégristes en principe contre l’occident .

  • Un des avocats de Saddam Hussein demande une enquête à l’ONU Un avocat de Saddam Hussein, le Français Emmanuel Ludot, a demandé aux Nations unies la création d’une commission d’enquête sur les conditions de l’exécution de l’ex-dictateur irakien, selon une copie d’une lettre envoyée à l’ONU et transmise mardi à l’AFP.Dans cette lettre adressée au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, Me Ludot sollicite « que soit ordonnée une commission d’enquête sous l’égide des Nations unies », estimant que les « conditions de l’exécution » de Saddam Hussein sont « sur le plan des principes intolérables ». L’avocat affirme que l’ancien Président « est resté jusqu’à sa mort soumis au statut de prisonnier de guerre et devait bénéficier comme tel de la Convention de Genève de 1949 ». A ce titre, juge l’avocat, il n’aurait pas dû être pendu mais « passé par les armes ». Me Ludot dénonce également les films réalisés de la pendaison. « La photographie par tout support du visage du condamné a violé de manière caractérisée la Convention de Genève », assure-t-il, demandant : « Pourquoi l’ONU n’a-t-elle pas pris les précautions indispensables pour s’assurer d’un minimum de dignité au profit du prisonnier de guerre ? ». L’avocat demande enfin « une enquête approfondie afin de connaître à défaut d’identité, les véritables fonctions occupées dans la vie civile par les bourreaux » cagoulés de Saddam Hussein qui ont « été autorisés à asséner des insultes » lors de l’exécution.

    « On ne peut exclure que de hauts dignitaires violemment opposés au régime de Saddam Hussein aient réussi à obtenir dans un marchandage odieux avec la puissance occupante le privilège de procéder personnellement à la mise à mort du condamné », écrit-il.

    La fille de Saddam n’a pas pu lui parler avant son exécution

    La fille aînée de Saddam Hussein, Raghad, a demandé à parler au téléphone à son père la veille de son exécution, mais les autorités en Irak ont refusé, a affirmé mercredi à l’AFP un membre de son entourage. « Vendredi alors que les informations se précisaient sur l’exécution prochaine de son père, Raghad Saddam Hussein a demandé via la Croix rouge internationale (CICR), à parler au téléphone à son père pour lui dire adieu, mais sa demande a été rejetée », a indiqué cette source sous couvert de l’anonymat. La source n’a pas été en mesure de préciser si le refus est venu des autorités américaines ou irakiennes en Irak. « La demande de Raghad a bien été transmise à Bagdad par le CICR, qui a ensuite transmis la réponse négative », a précisé la source.

    Lundi, Raghad est brièvement apparue en public lors d’une manifestation organisée à l’appel de syndicats professionnels à Amman, pour protester contre la pendaison de l’ancien président irakien. Elle s’est adressée à la foule, lançant : « Dieu vous bénisse, je vous remercie pour votre hommage à Saddam le martyr ». La fille de l’ancien raïs, et sa soeur Rana résident en Jordanie depuis fin juillet 2003. Leur mère Sajida et leur soeur Hala vivent au Qatar.

    • Il me semble que, de l’aveu même des autorités Irakiennes, les fonctions de bourreaux sont confiés à des "volontaires" et que la liste d’attente est longue. Et il ne faut pas oublier qu’en Irak les exécutions se succèdent à un rythme digne des USA. Tout ceci montre bien que la justice en Irak ne dépasse pas la notion de vengeance également trés présente dans la justice du phare étasunien de de la tartufferie humaniste.

      Valère

  • C’est comme ça que fonctionne un empire, avec ses magouilles, ses intrigues, vas-y que je te donne, et que je te prends, que je te pille, serait plus exact.

    Même la France est en train de laisser partir ses oeuvres d’art, via les USA, un prêt sur une longue date, dit-on chez les conservateurs de musée en colère. Si quelqu’un peut en dire plus sur le pillage américain à notre encontre !