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Sans doute en référence au livre à gros succès de Stéphane Hessel, Indignez- vous ! M. le Premier Ministre a déclaré : « L’indignation pour l’indignation n’est pas un mode de pensée ».
M. Hessel méritait mieux que cette caricature de sa pensée, qui ne respecte guère ni ce qu’il a été ni ce qu’il est toujours. En même temps, ce commentaire justifie l’interpellation que nous lance ce vieil homme.
En effet, la réponse de nos gouvernants aux nombreux sujets d’indignation est plus souvent une tentative de diversion qu’un appel à la réflexion collective qui précède l’engagement éclairé.
Mais les meilleurs artifices finissent toujours par être éventés.
Alors, indignons- nous !
L’expression d’une indignation non sélective est un indice de bonne santé personnelle et sociale.
Messages
1. Indignons-nous !, 12 janvier 2011, 15:26, par guetteur des rues
Indignons nous , votons DSK ?.
Fameuse trouvaille en effet !
1. Indignons-nous !, 12 janvier 2011, 16:15, par Phil
Révoltons-nous plutôt.
2. Indignons-nous !, 12 janvier 2011, 16:42, par pilhaouer
Concernant Stéphane HESSEL, deux ou trois choses :
D’abord, respect pour ce qu’il a été et pour ce qu’il est (actif et efficace : inculpé BDS).
Ensuite je suis en total désaccord avec ses prises de position sur Europe Ecologie , sur Strauss-Khan et le PS.
Mais je préfère les adresses argumentées aux invectives relevées parfois.
En voici un exemple sur "Le Grand Soir" :
"Stéphane Hessel, je suis indigné par votre soutien au directeur général du FMI" de Alain Vidal
http://www.legrandsoir.info/Stephan...
1. Indignons-nous !, 12 janvier 2011, 17:27, par montbuzat
Cette approche argumentée me convient davantage que les raccourcis vengeurs et approximatifs. On peut, en effet, s’indigner de certaines options de M. Hessel et le lui dire posément. Il n’en reste pas moins que son appel à une prise de conscience collective mérite d’être respecté et même salué. A force de considérer que tous les autres sont des adversaires, on risque de se retrouver rapidement tout seul.
2. Indignons-nous !, 12 janvier 2011, 22:23, par guetteur des rues
Et bien moi je ne suis pas du tout convaincu par cet entretien , au contraire .
Si j’ai un certain respect pour Hessel l’homme , je ne perds pas de vue une seconde qu’il est et demeure un grand serviteur de l’Etat ,avec toutes les réserves ’’ merdeuses ’’ que cela implique , n’en déplaise .
Il ne m’a pas convaincu de la probité de DSK , il a juste jeté un peu de sable sur le feu , ça ne change rien , il espère et il prêche , c’est bien mais on a besoin de plus , on a passé l’âge des sermons sur la montagne merde !
Lui propose un réformisme en pensant qu’il ne sera que ce qu’il pourra être sans déranger les puissants et les possédants , moi je hais ce discours de chiotte .
Devant la situation que nous vivons il convient au minimum de rester REVOLUTIONNAIRE et de na pas transiger .
NON ! NON ! DSK est un larbin du capitalisme , point barre et qu’on me prouve le contraire !
3. Indignons-nous !, 13 janvier 2011, 10:44, par montbuzat
M. Hessel rejette, en effet, la haine pour lui préférer l’action non- violente. Certes, cette orientation sans doute un peu utopique a été contrecarrée par les assassinats de Gandhi et de Martin Luther King. Mais elle propose tout de même une alternative à la spirale de la violence qui peut aussi conduire au pire.
4. Indignons-nous !, 13 janvier 2011, 14:08
"La violenza del proletariato si chiameria giustizia" - "La violence du prolétariat s’appellera la justice" disait-on en Italie dans les années 70 quand toute une cohorte de petits-bourgeois (au sens non-péjoratif de la couche sociale) rendait les actions des partis et groupuscules communistes armés responsables exclusifs de la remontée du fascisme (et donc s’ingéniait à prendre le problème à l’envers parce qu’ils pensaient que c’était leur intérêt de classe et que, intellectuellement c’est plus confortable, entre autre...).
Répondre à la HAUTEUR de ce que nous font les différents éléments politiques et économiques de la bourgeoisie.
Maintenant, cette violence physique, elle peut exister (elle existe déjà, d’ailleurs, et depuis des décennies, mais comme la plupart d’entre nous , au contraire des représentants de la bourgeoisie, sommes de vrais pacifistes, pour qui la vie d’une mouche a de la valeur, qui n’aimons ni la violence ni le sang, cette violence est principalement retournée et dérivée contre nous-mêmes, de mille façons - drogue, alcool, suicide, etc).
Cette violence de la classe ouvrière, d’une partie du prolétariat , dont la jeunesse, qui prennent un jour les armes, elle peut même survenir encore plus radicalement qu’on ne le pense. La société actuelle est une poudrière, nous le savons. Qu’un militant meure, par malheur, sous les coups de la police, et ce sera fait .
Alors, pourquoi se cacher derrière son petit doigt ? Pourquoi refuser de se demander : on en fait quoi, de cette violence "si un jour" ? On se met "de quel côté de la barricade" ? On se met nous, coco, du côté des flics pour "mater" les rebelles et préserver "l’ordre" ? Je ne sais pas, je n’espère pas, mais je n’ai même pas la réponse, évidemment (même si je me pose la question tous les jours, justement), mais je crois que cette question si vitale et qui dérange tellement, doit être posée,y compris à l’aune des expériences passées en Europe, et cette affiche, puis votre lettre ouverte, y contribuent.
Il faut interroger aussi le réseau de présupposés culturels religieux et politiques qui innerve cette question de "la violence du prolétariat" et l’accueil par le mouvement communiste, de cette violence.
Je pense qu’un élément essentiel du débat est dans la double question de la nécessité et du plaisir (mais aussi de la légitimité), sous l’angle de l’analyse des classes et couches sociales.
Violence sporadique exclusivement nécessaire du prolétariat pour répliquer aux coups reçus, et violence permanente et graduelle de la bourgeoisie pour le plaisir de posséder et de jouir de biens matériels.
Mais aussi inévitablement, elle pose la question du statut de la violence dans la couche sociale de la petite bourgeoisie, notamment chez les cadres.
Il y a une dialectique à établir ici, d’urgence. Plaisir sadique d’une part, réplique nécessaire, en dernier recours, de l’autre.
Je crois que quiconque subit dans sa chair de façon répétée, une vraie violence (l’ouvrier de GOODYEAR dans son usine que les patrons laissent tomber en ruines, obligé de se battre comme un chien pour ne pas perdre son emploi, la femme battue par son conjoint...) ne PEUT pas, s’il a un minimum la tête à l’endroit, aimer, prendre du plaisir à exercer cette même violence qu’il a subie (même s’il l’exerce parfois en retour comme un exorcisme, mais c’est autre chose). Je crois de mémoire qu’il y a quelques sublimes pages d’Eluard, d’Hugo, Maïakovski et Gary sur ce sujet. J’ai relu d’ailleurs récemment "Ce que la vie signifie pour moi" de J. London, et je l’ai trouvé encore plus d’actualité sur ce sujet (quelles que soient les critiques qu’on peut y faire).
Quand je compare notre hypothétique supposée éventuelle violence (dont Hessel et d’autres nous demandent déjà de nous défaire alors qu’on n’a même pas commencer à l’exercer !!!!) les rangées de CRS qui entourent les camarades sans papiers de la rue , et qui les ont cognés alors qu’ils étaient pacifiques et se battent seulement pour leurs droits de base, quand je pense aux jets de lacrymo aux coups de matraques que nous manifestants pacifiques, prenons à la moindre occasion, (mince les gens ont oublié Malik Oussekine, ok, mais les centres de rétention, les détenus pendus au plafond, les salariés qui se flinguent au bureau, les jeunes qui subissent la violence policière dans leurs cités 5 fois par jour ???) quand je compare notre hypothétique supposée éventuelle violence et la violence active quotidienne du patronat et de la bourgeoisie à l’égard du peuple du travail depuis des siècles, quand je compare notre hypothétique supposée éventuelle violence avec la violence de la politique internationale de Sarkozy et csts, qui ont tué des centaines d’enfants à Gaza il y a deux ans sans que l’ONU intervienne, je me dis que franchement, il va falloir quand même qu’on arrête de se flageller, de s’auto-censurer, d’avoir peur de notre ombre, et se demander une fois pour toutes "mais bordel de merde, QUI dans cette société est véritablement VIOLENT" ?
Si même ce genre de question, on ne peut pas se les poser, alors, en 2012, pour celles et ceux qui auront pu attendre jusque là, on va "reprendre une dose".
Qui est violent, et surtout, COMMENT ? Les ouvriers qui, acculés à voir leurs vies foutues, retiennent leurs patrons au delà des heures du bureau pour défendre LEURS VIES immédiates, ou les patrons qui d’un trait de plume, rayent les vies de centaines de familles chaque jour sans état d’âme POUR DU FRIC ?
Je ne suis pas catholique, je n’ai jamais tendu la joue gauche quand on me frappait la droite. Et je n’ai pas de scrupule à mettre en œuvre les moyens nécessaires à la réalisation de nos objectifs.
Pourtant, je n’aime ni la violence ni la guerre, mais j’aime passionnément la vie, et je souhaite ardemment qu’un jour enfin, elle nous soit plus belle à toutes et à tous.
Pour cela, comme des dizaines de milliers d’entre nous, peut être même comme des millions d’entre nous, je suis prête à me défendre (même si je reconnais que je n’ai aucune idée réaliste de ce que cela signifie), sans état d’âme, à défendre ma fille, mes parents qui vieillissent et qui après nous avoir élevés, n’auront sans doute pas grand-chose, à défendre ma grand mère qui peine avec ses 600 euros de retraite après 50 ans de vie de labeur dans sa ferme, mes ami-e-s précaires, malades du cancer, du sida, mes copains et copines ouvriers qui se font virer à 40, 50, ans comme des chiens et à qui on propose des reclassements en Tunisie à 137 euros, et puis, la possibilité de l’amour, surtout.
Si le prix à payer pour cela devait être l’affrontement violent, momentané, je réfléchirais à deux fois avant de ne pas payer.
Et j’emmerde les apôtres de la non violence qui jaillissent au moment où les luttes de classe s’aiguisent pour nous dire "pas de violence" sur tous les tons. Ils existent depuis longtemps aux USA, partout où ils ont du travail à faire.
Hessel, la résistance, ils l’ont menée sans violence ? Ou alors ça passe parce que c’était "des boches" ? Sans rire.
Je conclue à nouveau :
"La violenza del proletariato si chiameria giustizia"
5. Indignons-nous !, 13 janvier 2011, 17:40, par montbuzat
La violence qu’exercent les classes dominantes est bien réelle. Il n’est pas question de tomber dans l’angélisme. La révolte des opprimés est donc tout à fait légitime. Leur recours éventuel à une violence antagoniste est un élément du débat. Un fait historique mérite aussi d’être pris en compte : pendant l’Occupation, des « Justes » ont sauvé des vies sans recourir à la violence. Pour le reste, quand les propos incantatoires sont susceptibles de préparer le terrain à des régimes totalitaires, quelle que soit leur coloration politique, le désaccord avec de telles orientations ne saurait justifier un collage d’étiquettes hasardeuses, comme celle de « social- traître », par exemple. Admettons que nous avons tous nos limites voire nos contradictions et qu’il est simplement souhaitable que le respect de l’autre nous conduise à poursuivre avec lui un échange aussi posé que possible !