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LA PLANCHE A BILLETS TOURNE A PLEIN = reduction de tous les revenus
Publie le samedi 7 mars 2009 par Open-Publishing2 commentaires
La BoE baisse son taux à 0,50% et se lance dans la création de monnaie
LONDRES - La Banque d’Angleterre (BoE) a abaissé jeudi son taux directeur d’un demi-point à 0,50%, nouveau plus bas historique et annoncé qu’elle lançait un programme de création de monnaie en rachetant pour 75 milliards de livres (84 mds d’euros) d’actifs, principalement des emprunts d’Etat, afin de soutenir l’inflation.
"Le Comité de politique monétaire a jugé que la réduction (d’un demi-point, à 0,5%, ndrl) du taux directeur présentait elle-même un risque important de faire passer l’inflation passe sous sa cible de 2% à moyen terme", a indiqué le communiqué accompagnant ces décisions, laissant entendre qu’elle n’avait pas l’intention d’aller plus bas en termes de taux.
Par conséquent, "le Comité a résolu de prendre d’autres mesures monétaires, avec pour objectif de stimuler l’offre d’argent et de crédit, et, par là, d’augmenter la croissance des dépenses à un niveau correspondant à la cible de l’inflation à moyen terme", indique-t-il.
"Le Comité s’est accordé sur le fait que la Banque devait, en premier lieu, financer 75 milliards d’achats d’actifs en émettant des réserves", c’est-à-dire en créant de la monnaie.
Ces mesures étaient largement anticipées par les économistes.
L’ampleur de la récession économique au Royaume-Uni oblige la BoE à employer les grands moyens. Le PIB britannique s’est contracté de 1,5% au quatrième trimestre, le pays entrant ainsi en récession pour la première fois depuis 1991. Dans son scénario le plus pessimiste, la BoE a même averti que la contraction de l’activité pourrait atteindre 6% sur un an courant 2009.
05 mars 2009 13h31
http://www.romandie.com/infos/news2/090305123111.a1rbzxa4.asp
vendredi 6 mars 2009
La Banque d’Angleterre sort le parachute de secours
Ça y est, la nouvelle vient de tomber : pour éviter la collision avec la réalité, la banque d’Angleterre tente le saut dans l’hyperespace. Discrètement, le taux d’intérêts est descendu d’un cran, et la planche à billets s’est mise à tourner, en mode silencieux.
[Bloomberg : "King ‘Groping in the Dark’ as U.K. Expands Money Supply."]
[Ft Alphaville : "BofE pumps £75bn into economy"]
L’accumulation de mauvaises nouvelles économiques au Royaume-Uni exige que la machine à crédit soit relancée dare-dare. Voir ici les détails : [La Crise pour les Nuls : "L’heure du very thé"]
En temps normal, une telle situation plaiderait simplement en faveur d’un nouvel assouplissement de la politique monétaire de la Bank of England (BofE). C’est d’ailleurs ce qui est advenu aujourd’hui, puisque la BofE a annoncé une baisse de 0.5% de son taux d’intérêt directeur.
Mais les temps sont anormaux, ces derniers temps, et surtout outre-Manche. Londres craint que la crise s’accélère, et la marge de manœuvre pour des baisses supplémentaires des taux d’intérêt est, à l’évidence, étroite puisqu’ils sont à présent fixés à 0.5%.
** COMMENT CA MARCHE **
Aussi, la BofE se tourne comme prévu vers des mesures d’assouplissement quantitatif, (’quantitative easing’), dont l’objectif est de faire baisser les taux d’intérêt à long terme.
[Financial Times Alphaville : "BOE cuts rates 50bps, announces £75bn asset purchase programme"]
Voici comment ça marche : l’idée consiste à augmenter la taile du bilan de la banque centrale (’BofE’) en lui faisant acquérir des obligations d’Etat (’treasuries’) auprès du Ministère des Finances (’Treasury’), et des obligations du secteur privé (’corporate bonds’) auprès de entreprises.
D’abord, ça revient à injecter dans les banques et les entreprises des quantités incroyables d’argent public fraîchement imprimé, dont on espère qu’il finira par être utilisé dans l’économie, à autre chose qu’à la thésaurisation, de manière à amorcer la relance. Un gros choke, en quelque sorte.
Ensuite, en achetant les obligations en quantité importante, la Banque Centrale organise artificiellement la rareté de ces obligations... on ferait "monter leur prix" si elles en avaient, mais ça c’est une métaphore pédagogique, en fait on fait baisser leur rendement (’yield’).
Et on croise les doigts en espérant que les banques et les ménages, retrouvant l’appétit pour le risque, préféreront prêter à des taux intéressants plutôt que d’acheter des produits obligataires plus sûrs mais moins rentables.
Tout ceci est résumé dans cette chouette animation pédagogique : [Financial Times : "Quantitative easing explained"]
** DES CHIFFRES **
Pour vous donner une idée de ce que la BofE est en train de faire, elle vient de recevoir du Treasury l’autorisation de porter son bilan à 150 milliards de sterlings, ce qui veut dire 5% du PIB du Royaume-Uni. Et on n’exclut pas de gonfler plus encore le parachute neuf de Sa Majesté.
La première tranche, 75 milliards, vient d’être libérée, le parachute s’ouvre.
L’astuce c’est que, comme l’actuelle crise du crédit est déflationniste, un peu d’inflation ne peut pas faire de mal (même si ça ne fait pas les affaires de Mr Trichet à la tête de la BCE, avec son obsolète mandat anti-inflation).
Mais le principe n’est pas sans danger : d’une part celui de n’avoir aucun résultat, comme le Japon dans les années ’90, qui avait laissé filer son taux d’intérêt trop bas pour que l’assouplissement quantitatif fonctionne.
D’autre part, le danger existe de trop bien réussir et de déclencher l’hyperinflation : vous allez chercher votre pain avec une brouette de billets de 50 (comme par exemple au Zimbabwe, qui vient de sortir son billet de mille milliards...)
Enfin, faire baisser artificiellement le rendement des obligations et des ’treasuries’ affecte directement les fonds de pensions et les pensions libres complémentaires, investis pour leur plus grande part dans ces produits.
Le Daily Telegraph parle d’une réduction immédiate de 10 à 15% de la valeur des pensions de ce type :
[Daily Telegraph : "Retirement plans of millions of Britons at risk after Bank of England ’prints money’"]
Et par-desus le marché ces mesures d’assouplisement sont qualifiées d’exceptionnelles, par leurs plus ardents défenseurs reconnaissent qu’on ne peut en garantir les résultats et parlent eux-mêmes de "saut dans l’inconnu".
** SUR LES TRACES DE LA FED **
En fait, la BofE suit les traces de la Fed ("Réserve Fédérale", la banque centrale U.S.) et nos fans pourront relire notre relation du cas américain, voir ici l’épisode idoine de La Crise Pour les Nuls : [30 novembre 2008 : "La planche à dollars tourne sans bruit"]
Et pour les amateurs, voici un absolument excellent article analytique sur le cas des Etats-Unis. C’est en Français, et dû aux cracks du Crédit Agricole :
A notre avis, la politique monétaire suivie contribuera à stabiliser le secteur financier et à semer les graines de la croissance.
Toutefois, elle ne réussira probablement pas, à elle seule, à contenir la récession. Elle doit être accompagnée d’importantes dépenses budgétaires pour sortir l’économie de ce qui pourrait être la plus longue récession depuis 1945.
[Crédit Agricole : Etudes économiques : " Etats-Unis : agir « coûte que coûte » "]
Visiblement, on y croit, à ce parachute de secours, au Crédit Agricole...
http://lacrisepourlesnuls.blogspot.com/2009/03/la-banque-dangleterre-sort-le-parachute.html
G20 de Londres - Responsabilité de la Gouvernance, Crise et Pays en Développement, Protectionnisme rampant
Par Thomas, le Cimbre, le 6 mars 2009, -
Le Club de défaisance, qui va se réunir à Londres le 2 avril 2009, organise pour son propre confort des actions qu’il a baptisées "Sauvetage", "bail out", "paquets conjoncturels", "quantitative easing", "bad bank pour éliminer les contributions négatives et les assets pourris",... Ces actions sont aussi destinées à préserver des soulèvements sociaux les États démocratiquement construits et les pays industriellement constitués.
Selon l’art méthodique du "double thinking" décrit par George Orwell dans son roman 1984, les gouvernementaux multiplient les discours, comme Gordon Brown devant le Congrès américain, dans lesquels ils feignent d’en appeler à la responsabilité des Etats pour qu’ils ne lancent pas un grand cycle de protectionnisme et pour qu’ils maintiennent en vigueur l’esprit de libre échange de l’accord multilatéral de l’OMC, qu’ils ont de toute façon totalement violé et détourné avec leurs milliers d’accords bilatéraux d’échange depuis 2001 après l’échec du Cycle de négociations de Doha au Qatar...
L’actualité de la crise : Pusillanimes, par François Leclerc
Publié par Paul Jorion dans Economie, Monde financier
Billet invité.
PUSILLANIMES
On ne fait pas attention au prix de l’eau quand la maison brûle. Nous risquons prochainement d’entendre répétée cette remarque toute pleine d’un bon sens suspect, afin de justifier l’entrée de la BCE dans la spirale de la création monétaire.
Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, a déjà annoncé qu’une réflexion était en cours, ce qui, dans sa bouche, signifie en réalité que la décision a été prise, mais qu’il n’est pas encore opportun de l’annoncer.
Christine Lagarde, ministre des finances, l’a relevé vendredi matin, sur Radio Classique : « Ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est de constater que, après la Fed, maintenant la Banque d’Angleterre, et peut-être la BCE, c’est en tout cas ce que laissent supposer les déclarations des uns et des autres, envisagent des mesures un petit peu alternatives et non conventionnelles ».
On appréciera le « un petit peu alternatives » pour qualifier un total retournement de position de la BCE. L’art du ballon d’essai d’un côté, de l’euphémisme de l’autre....
Messages
1. LA PLANCHE A BILLETS TOURNE A PLEIN = reduction de tous les revenus :, 7 mars 2009, 14:34
Au fait, on pousse l’Irlande à entrer dans l’UE et adopter l’EURO lui permettrait de faire face à la crise, qu’on lui dit, mais la Grande-Bretagne qui est dans une sale merde et personne pour lui conseiller d’adopter la monnaie européenne pour mieux s’en sortir !!! Alors, intox ou pas aux Irlandais ?
2. LA PLANCHE A BILLETS TOURNE A PLEIN = reduction de tous les revenus, 9 mars 2009, 09:25
Pour tous les pays candidats a l’euro, la BCE prevoit et fait en catimini :
Que peut encore faire la BCE ?
Trichet, au cours de sa conférence de presse, a indiqué que la BCE n’excluait pas, « si nécessaire », de « décider » des « mesures atypiques ».
Un langage codé qui fait référence à un débat qui a débuté aux Etats-Unis et au Japon depuis quelques semaines. Il s’agit, pour une Banque centrale, d’acheter directement des titres (obligations, actions, etc) auprès des entreprises, sans passer par les banques commerciales, relais naturel de la politique monétaire (puisque ce sont elles qui sont censées prêter aux entreprises). « Cette injection de liquidité aura un impact direct sur l’économie », estime Boissieu.
Comme la BCE a le pouvoir de création monétaire, elle fera donc fonctionner la planche à billets. En réalité, la BCE a déjà commencé à le faire en acceptant en garantie des banques, depuis l’automne dernier, des titres de moins bonne qualité. Ainsi, elle a accepté 10,3 milliards d’euros d’actifs (des collatéraux, dans le langage des banques centrales) de banques qui ont depuis fait faillite (dont Lehman Brother ou des banques islandaises). Il se s’agit pas d’une perte sèche, puisque la BCE pourra toujours les revendre, mais elle néanmoins provisionné 5,7 milliards d’euros au cas où...
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2009/03/la-banque-centrale-européenne-bce-a-ramené-hier-son-principal-taux-directeur-le-refi-à-15-le-plus-bas-niveau.html#more