La France s’apprete a expulser deux Sri lankais, originaires des regions sinistrees par le tsunami

de Caroline Intrand

La France s’apprête à expulser deux Sri lankais, originaires des régions
sinistrées par le tsunami

Malgré les recommandations du Haut Commissariat pour les Réfugiés aux
pays occidentaux de cesser pour une période d’au moins 3 mois les
renvois des ressortissants des pays touchés par le tsunami, deux
ressortissants Sri Lankais sont actuellement retenus aux centres de
rétention de Hendaye et de Oissel, près de Rouen et risquent une
expulsion imminente.

Monsieur S., débouté du droit dasile, a été interpellé en gare de Pau le
19 janvier, sur la route qui le menait à Lourdes où il comptait se
recueillir pour les siens, dont il reste sans nouvelles depuis le raz de
marée qui a dévasté sa région d’origine (Jaffna).

Monsieur W., originaire des régions côtières du Nord du Sri Lanka est
également sans nouvelle de sa famille. Sous le coup d’un arrêté de
reconduite à la frontière datant du 25 janvier pris par le préfet du
Calvados (qui a déjà ordonné l’expulsion de 7 ressortissants indiens
originaires de Madras le 14 janvier dernier) un vol est prévu pour lui
dans 4 jours.

« L’accès à de nombreuses régions reste difficile, entravant la
fourniture des secours humanitaires Les retours non librement consentis
vers les régions touchées exerceraient des tensions supplémentaires sur
la population locale, les maigres ressources et les moyens logistiques
et compliqueraient encore les efforts des institutions humanitaires ;
les retours forcés entraveraient le rétablissement de lordre public et
les efforts de reconstruction » affirme le HCR dans une note du 12
janvier 2005.

La Cimade a adressé par courrier au Ministre de l’Intérieur le 12
janvier également une demande de moratoire sur les renvois vers les
régions sinistrées, qui est restée à ce jour sans réponse.

Alors que Les États-Unis, l’Allemagne, les Pays Bas, la Suisse et la
Grande Bretagne ont annoncé une suspension des renvois vers les régions
sinistrées, la France va-t-elle se distinguer par son acharnement à
expulser ? Cela contredirait singulièrement les messages de compassion
et de solidarité exprimés par les plus hauts dirigeants de notre pays.
Cela risque surtout de donner limage dun pays enfermé dans une froide
rigueur administrative au détriment des considérations humanitaires les
plus élémentaires.