Accueil > La Grande-Bretagne refuse de participer au Fonds d’aide européen

La Grande-Bretagne refuse de participer au Fonds d’aide européen

Publie le dimanche 9 mai 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Le dirigeants européens sont réunis dimanche à Bruxelles pour mettre sur pied un Fonds d’aide européen aux Etats attaqués par les marchés. Le Royaume-Uni a d’ores et déjà fait savoir qu’il ne participerait pas au mécanisme.

Une après-midi et une petite nuit pour négocier. Les ministres des Finances de l’Union européenne étaient réunis à Bruxelles dimanche pour mettre au point un Fonds d’aide européen avant l’ouverture des Bourses asiatiques dans la nuit. Le mécanisme serait destiné aux pays de la zone euro rencontrant des difficultés à refinancer leur dette sur les marchés.

L’Allemagne et la France ont affiché leur « accord complet », lors d’un tête-à-tête entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy à Bruxelles. Dans le même temps, on apprenait que le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, était hospitalisé après un malaise et que Angela Merkel avait perdu sa majorité au Bundesrat, l’équivalent du Sénat en Allemagne.

En parallèle, une réunion des gouverneurs de la Banque centrale européenne était en cours dans la capitale belge, selon Reuters. Les banquiers centraux y discutaient de la situation économique de la zone euro, en clair du rôle que pourrait jouer la BCE pour épauler les décisions des Etats. Les marchés attendent depuis plusieurs jours que la BCE finance la dette des Etats en difficulté en rachetant les obligations de ces derniers aux investisseurs qui veulent s’en débarasser.

Négociations ardues

Au niveau des Etats, les négociations s’annonçaient ardues. Si la Suède, qui n’appartient pas à la zone euro, a indiqué qu’elle n’excluait pas d’abonder au Fonds d’aide, le Royaume-Uni, lui, a été catégorique. Il ne participera pas financièrement au plan car il ne fait pas partie du club de la monnaie unique.

« Je pense qu’il est important que nous fassions tout ce que nous pouvons faire pour stabiliser les marchés... Soyons très, très clairs : s’il y a une proposition afin de créer un fonds de stabilisation pour l’euro, cela doit être du ressort des pays de l’Eurogroupe », a déclaré le ministre des Finances britannique, interrogé depuis Bruxelles par la chaîne d’information continue britannique, Sky News.

Malgré ces divergences, l’Union européenne veut envoyer un signal fort aux marchés. Ces derniers n’ont, depuis le début de la crise grecque, apporté que peu de crédit aux décisions européennes. Dimanche, la ministre espagnole des Finances, Elena Salgado, s’est donc montré volontaire en arrivant à Bruxelles pour les négociations : « Nous allons défendre l’euro, nous pensons que nous devons donner plus de stabilité à notre monnaie, et nous ferons tout ce qui est nécessaire pour atteindre cet objectif ». Elle a par ailleurs précisé que « l’Espagne n’envisage pas de recourir à ce fonds ».

L’idée de départ était que la Commission européenne puisse emprunter en bénéficiant de la garantie de tous les pays de l’Union européenne, y compris ceux comme la Grande-Bretagne qui n’utilisent pas l’euro, puisqu’il s’agit d’un mécanisme de l’UE, selon des sources diplomatiques.

Pour valider un tel dispositif, il faudrait l’approbation d’une majorité qualifiée suffisante des 27 ministres européens qui se réunissent à Bruxelles, mais l’objectif serait d’avoir un consensus.

Un accord impératif cette nuit

Le refus de Londres d’y participer pourrait contraindre la zone euro à se rabattre sur un mécanisme de prêts garantis par les seuls pays utilisant la monnaie unique, une option également à l’étude.

Le plan d’urgence pour défendre la monnaie unique sera-t-il au bout du compte garanti par tous les pays de l’UE ou les seuls Etats de la zone euro ? « C’est une question en débat », a reconnu une source diplomatique d’un autre pays européen.

Les Britanniques, s’ils refusent d’apporter leur garantie aux prêts européens, sont en revanche disposés à approuver, sur le principe, la création du Fonds de stabilisation, selon la source britannique. La dernière proposition sur la table parle d’un montant de 60 milliards d’euros pour le fonds, a-t-elle précisé.

La zone euro doit impérativement aboutir à un accord avant l’ouverture des marchés financiers en Asie dans la nuit de dimanche à lundi, afin d’être en mesure de rassurer les investisseurs qui après la Grèce ont pris dans leur mire l’Espagne, le Portugal ou encore l’Italie.

Londres également dans la tourmente

Le Royaume-Uni se trouve, comme la zone euro, dans la tourmente. Les élections de jeudi n’ont pas débouché sur une majorité claire au Parlement, qui se trouve du coup suspendu. À cause de cette incertitude, la livre a chuté vendredi sous les 1,46 dollar, un plus bas depuis un an.

Les marchés sont particulièrement inquiets à propos de la résorption du déficit budgétaire britannique, le plus élevé des grands pays de l’UE. Il atteint 12% du produit intérieur brut (PIB). De quoi creuser encore la dette publique, qui pourrait culminer à 94,1% en 2011, selon l’OCDE. Les agences de notation attendent la présentation d’un futur plan de rigueur pour dégrader ou non la note « AAA » du Royaume-Uni.

http://www.lefigaro.fr/international/2010/05/09/01003-20100509ARTFIG00090-londres-refuse-de-participer-au-fonds-d-urgence-europeen.php

Messages